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Marché Aux Puces

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de Saint-Ouen, que les Puces vont élire(избирать) domicile…

L’histoire des Puces remonte à plusieurs siècles. Elle se confond avec celle des chiffonniers, ce peuple de l’ombre installé aux portes de la ville, au pied des « fortifs ».

L'origine des fortifications remonte à la décision, prise sous Louis Philippe en 1841, de ceinturer Paris d’une enceinte fortifiée (une muraille de 39 km percée de 52 portes qui se fermaient le soir par des grilles). Au delà des « fortifs » s’étendait un glacis(скат, спуск) (pente(скат) douce partant de la crête de la fortification) sur lequel les premiers chiffonniers s’installèrent après 1860.

Appelés « biffins», « chiftires », « crocheteurs (грузчик, взломщик)» ou plus poétiquement «pêcheurs de lune», les chiffonniers parcouraient la ville la nuit à la recherche de vieux objets jetés aux ordures qu’ils revendaient ensuite sur les marchés. Souvent associés aux habitants des « cours des miracles », les chiffonniers sont chassés de Paris par de nouveaux édiles(члены городского управления) à la fin du XIXème siècle. Vers 1870, des chiffonniers de Paris s’installent à St-Ouen sur la zone des Malassis, terrain d’environ 300 mètres de large autour des fortifs de Paris, des Poissonniers à Montmartre. Vinrent ainsi se mêler aux roulotes des gitans, installés déjà depuis fort longtemps : biffins, crocheteurs, fripiers, chineurs(старьевщик) qui deviendront ensuite brocanteurs et antiquaires.

Il y a trois raisons principales à ce déplacement :

1) La décision du préfet de Paris Eugène Poubelle (1884) de rendre obligatoire une boite à ordure pour chaque maison parisienne empêchant ainsi les crocheteurs de faire «leur beurre» dans les caniveaux(сточн канавы) ;

2) L’activité nocturne et bruyante de «la biffe(занятие старьевщика)» gênant le confort douillet des parisiens ;

3) Malassis et sa zone de non droit, détaxée, située au-delà des barrières de l’octroi(акциз, городская ввозная пошлина) parisien.

Ceux qu’on appelle déjà les « puciers » décident de s’associer. Bientôt, les parisiens viennent découvrir des étalages d’objets hétéroclites disposés à même le sol au delà de la barrière de Clignancourt. De fil en aiguille, le nombre des curieux augmente, celui des marchands aussi. Une mode est lancée attirant, parmi la foule chapeautée du dimanche, des mondains collectionneurs en guêtres immaculées qui viennent chiner(торговать поддержанными вещами) autour des étalages de bric-à-brac(старье, хлам). Le marché aux Puces est né…

(La loi du 15 février 1898, toujours en vigueur actuellement, donne cette définition du brocanteur : « revendeur de vieux meubles, linges, hardes, bijoux, vaisselles, armes, métaux, ferrailles et autres marchandises de hasard ».)

La zone - appellation contrôlée de cette plaine à l’herbe rase et aux ornières boueuses - s’anima au tempo des nouveaux venus : On y mangeait des frites, des moules, de saucisson sec, des sardines presque fraiches, des gaufres ; On y buvait du vin blanc, au son des guitares manouches(цыганский) rythmées par le tir aux pigeons des baraques. Les bistrots et leurs bosquets musicaux voyaient de plus en plus de chiffonniers s’implanter. Même les «singes», ces grossistes(оптовик) fournissant en chiffons l’industrie du papier, s’installèrent.

Peu à peu, la zone des Malassis, bien que non constructible, se peuple et se construit. Les baraques d’édifient et se rasent au gré des amitiés et des inimitiés, la terre d’alors appartient à celui qui la prend et qui, surtout, sait la garder.

Une première ébauche((эскиз, набросок) de marché se crée sur l’avenue Michelet, à la sortie de l’octroi(акциз) de Paris vers Saint-Denis. En 1884, le Conseil Municipal comprend alors le besoin de règlementer ce site, mais les chiffonniers sont allergiques à tout impôt, à Paris comme ailleurs, c’est culturel ! Ils reviennent donc sur l’ancienne zone militaire protégée de toute taxe et tentent même, en toute illégalité, de taxer les nouveaux venus. Avec le temps et l’arrivée du métropolitain en 1908, les brocanteurs ressentent le besoin et l’opportunité de se poser. D’autant qu’ils n’en peuvent plus de déballer et remballer quotidiennement leur «charreton». C’est pour répondre à cette demande que naquit naturellement le concept des marchés, chacun voulant disposer d’un local clos, sur un site propre au milieu d’allées, pour exercer une activité commerciale mieux structurée.

1885: la naissance des puces

On situe entre 1880 et 1890, le début d’un marché à la ferraille ( на лом, на свалку) régulier qui réunit le dimanche pas moins de 130 marchands. Mais c’est l’année 1885 qui marque la naissance officielle du marché aux Puces. La ville de Saint Ouen se mobilise pour assainir оздоровить рынок (избавляя его от избытка товаров, снижающего цены) et sécuriser le quartier. Les horaires des différents marchés de la ville sont régularisés. Des travaux d’aménagement sont mis en place : les rues sont pavées, des trottoirs sont installés sur les grandes artères pour faciliter et mieux organiser l’installation des marchands. Désormais, les puciers doivent s’acquitter(оплачивать) d’un droit de stationnement pour exercer leur activité. En 1901, un plan d’urbanisme soumis au Conseil municipal prévoit l’ouverture d’un marché aux Puces à l’angle de la rue Marceau et de la rue des Rosiers. Le marché aux Puces est consacré par les cartes postales et plusieurs journaux commencent à donner des reportages pittoresques sur la « Foire aux Puces de Saint-Ouen ».

Au sortir de la Porte de Clignancourt, le long de l’avenue Michelet et sur les chemins des Malassis, le promeneur découvre un marché mi-champêtre(сельский), mi-urbain où se côtoient étalages des puciers et baraques de forains(ярморочн торговец) qui vendent du neuf.

L'Histoire du marché aux Puces de Saint-Ouen

Les premiers marchés

Au lendemain de la grande guerre (1920), les premiers marchés se constituent. Face au succès des puces, de nombreux hommes d’affaires décidèrent de s’y installer. Ils y aménagent des rues, et font venir eau et électricité.

Romain Vernaison, propriétaire d’un terrain entre l’avenue Michelet, la rue des Rosiers, et la rue Voltaire, est le premier à s’installer sur ce morceau de zone appelé lieu dit « les 26 arpents » de 9000 m2 des petites baraques préfabriquées pour les louer aux brocanteurs et aux chiffonniers de la zone. Le premier marché est né…

Un peu plus tard, un certain Malik, que l’on dit prince albanais, achète le vieux restaurant A Picolo dans la rue Jules Vallès. A l’instar(по примеру) de Romain Vernaison, il aménage à cet emplacement un marché d’une centaine de stands bientôt baptisé Marché Malik. On y vend sur tout des fripes(поношенные тряпки) , des vieux uniformes, des casques, des appareils photos…

En 1925, la démolition des fortifs est presque achevée. Fidèles à Saint-Ouen, une association de brocanteurs investit le Champ des Rosiers pour installer un troisième marché : le marché Biron. Deux cents stands sont alignés en double rangée le long d’une allée qui s’étire jusqu’à l’avenue Michelet et revient sur elle même en formant une longue épingle à cheveux. La « cité Biron » deviendra vite le marché « distingué » . On y trouve des meubles anciens de qualité, des bois dorés, de la verrerie, des faïences…

L’extension des Puces se poursuit avec en 1938, l’ouverture du marché Jules Vallès. le marché Jules VALLES, sur 1500M², fut le premier marché couvert.

Après la Libération, on fixe les jours d’ouverture aux samedis, dimanches et lundis. Dès lors, le lieu devient à la mode, la foule recherche l’ambiance du Marché aux Puces renommé pour ses cafés, ses bistrots, ses restaurants et activités ludiques (guinguettes, jeux de tonneaux…). Les commerces locaux sont rachetés par des antiquaires, brocanteurs ou artisans qui s’implantent autour des marchés organisés. Au fil des années, le secteur se développe et de nouveaux marchés voient le jour pour composer le marché d’antiquités de référence que l’on connaît aujourd’hui… Entre 1947 jusqu’aux années 90, de nouveaux marchés ouvrent leurs portes, avec chacune leurs spécificités : mobilier du XVIIIe, XIXe, XXe siècles, vêtements, livres anciens…

Entre les deux guerres mondiales, Louis Poré, à l'époque propriétaire du terrain, y construit un garage automobile (ce qui deviendra plus tard le marché Serpette). Devant le développement des différents marchés, Vernaison, Biron, Vallès et Malik, Monsieur Poré lance son projet. Il conclut un accord avec la municipalité, et aménage des petits espaces commerciaux. En 1946, le Marché Paul-Bert nait officiellement. De nombreux marchands du marché de Saint-Ouen se virent offrir un stand, en dédommagement des spoliations subies pendant la Seconde Guerre mondiale1.

En 1946, une importante partie de ces espaces étaient construits en bois. Entre 1953 et 1954, la plupart de ses constructions se convertirent "en dur", dans

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