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Philosophie les vérités scientifiques

Dissertation : Philosophie les vérités scientifiques. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  14 Octobre 2019  •  Dissertation  •  2 357 Mots (10 Pages)  •  430 Vues

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AMAR Sara                                    Dissertation de Philosophie                                                       TS1

Sujet : Les vérités scientifiques sont-elles provisoires ou définitives ?

      Depuis  des millénaires, les Hommes sont à la recherche de la vérité. Les scientifiques quant à eux s'attachent plus particulièrement aux vérités scientifiques. En effet, elles font l’objet d’un questionnement dans le but de les remettre en question et de les tester. Mais qu'est-ce que la vérité ?

La vérité est l’accord de la pensée et du réel donc « l’adéquation de la chose et de l’esprit » selon saint Thomas d’Aquin soit en latin « adequatio rei et intellectus ». En effet, une vérité est une affirmation qui est conforme à la réalité. Pour être considérée comme une vérité, elle doit alors être valable universellement et nécessaire : elle doit concerner tout le monde, tout le temps et partout.

Définitive est un adjectif qui signifie auquel on ne peut rien ajouter et qui ne peut pas être modifié. Autrement dit, une vérité définitive serait une vérité éternelle et le fait qu’elle soit définitive elle est impliquée par sa définition même. Or, si la vérité n’est pas définitive, il semblerait donc qu’il existe une vérité provisoire. En effet, une vérité qui change avec le temps n’est seulement qu’une opinion provisoirement considérée comme vraie, elle est alors vraisemblable ou probable, ce n’est donc pas une vérité.

     On dit que les thèses scientifiques sont vraies. La vérité est l’adéquation à la réalité. Mais si les thèses scientifiques sont vraies, sont-elles définitives ? provisoires ?  Qu’est ce qui a permis de défaire cette vérité là pour en admettre une autre ?

Dans un premier temps, nous verrons qu’il ne semble pas y avoir de vérités définitives mais provisoires, puis nous examinerons le fait qu’il paraît y avoir quand même quelques vérités définitives.

              Si par nature, une vérité semble devoir prétendre à la durabilité, des scientifiques sont revenus sur cette revendication et pensent plutôt que la vérité, en pratique, ne doit pas échapper à l’usure du temps si jamais celle-ci doit advenir.

Selon le philosophe des sciences Karl Popper la science progresse par conjectures et par réfutations. Karl Popper affirme que l'expérience scientifique ne peut jamais vérifier une théorie définitivement, elle peut seulement l’infirmer, la réfuter, la rendre fausse, ou, comme l'écrit Popper, la "falsifier" pour que petit à petit elle atteigne un fondement véridique de plus en plus solide « Les théories ne sont donc jamais vérifiables empiriquement (…) Toutefois j’admettrai certainement qu’un système n’est empirique ou scientifique que s’il est susceptible d’être soumis à des tests expérimentaux. Ces considérations suggèrent que c’est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d’un système qu’il faut prendre comme critère de démarcation « (la logique de la découverte scientifique,1934, Karl Popper).

 Le verbe falsifier consiste à montrer que la théorie est fausse. La vérité d'une théorie scientifique est donc toujours corrélative, et qui est possible d'être annulée. Il n'y a alors pas de théorie définitivement vraie et certaine. Une vérité scientifique est une théorie scientifique qui a résisté aux tests expérimentaux mis en place pour essayer de la falsifier. Il est donc impossible de prouver absolument une théorie scientifique. De plus, une théorie vérifiée est alors une théorie qui n'a pas été falsifiée. Elle est donc définie négativement puisqu’il y a une absence de confirmation définitive. Le critère d’une théorie scientifique se fait par la falsifiabilité et non la vérifiabilité. En effet, jamais une théorie scientifique n'est définitivement vérifiée : elle ne l'est que provisoirement, même pendant très longtemps. Prenons l’exemple de la théorie de la relativité d’Einstein en physique qui contient celle de Newton en tant qu’approximation, cette dernière inclue à son tour celles de Kepler et de Galilée. Rien ne permet de penser que la théorie de la relativité ne sera pas un jour remise en question par une théorie plus explicative, qui l’inclura alors comme une simple approximation. Ainsi il est impossible d’assurer la vérité d’une théorie scientifique mais il est possible de s’approcher toujours plus de la vérité. La recherche de La vérité interdit qu’on puisse considérer les vérités acquises comme définitives.

Toujours dans cette idée que la vérité ne devrait pas, coûte que coûte, être définitive pour être tout à fait véridique ou même valable, et dans la continuité de Popper, on pourrait penser qu’une vérité se forge avec le temps, et se modifie, se précise, au fil du temps. Ainsi, une vérité serait moins définitive que toujours adaptée et sans cesse précisée, eu égard aux évolutions scientifiques et aux avancées techniques. Evidemment, les types de vérités concernées sont les vérités scientifiques, celles qui peuvent évoluer et s’affiner, se construire au travers du temps.

 Comme le domaine des sciences, beaucoup de vérités ne sont pas définitives mais améliorés d’ère en ère. Prenons l’exemple de l’astronomie, pendant plus d’un millénaire le géocentrisme était défini comme une vérité définitive. Le géocentrisme est un système astronomique d’après lequel on pensait que la Terre était au centre de l’Univers mais aussi le seul centre de gravité. Cette théorie date de l’Antiquité et a été notamment défendue par l’astronome Ptolémée et Aristote. Cependant à la fin du XVI e siècle à la Renaissance, plusieurs astronomes tels que Galilée, Copernic et Kepler découvrent que le géocentrisme ne coïncide pas avec la réalité et mettent alors en évidence que le Soleil est au centre de l’Univers et non la Terre. Le Soleil est donc le centre de gravitation de la Terre, c’est l’Héliocentrisme. A partir du XVIe siècle l’héliocentrisme remplace alors le géocentrisme qui était considéré comme une vérité définitive depuis l’Antiquité. Donc, en sciences, les vérités ne sont pas certainement définitives et progressent en même temps que les moyens techniques de recherches de la réalité se développent. En effet, la biologie a fait de grands progrès suite à l’invention du microscope puisque les chercheurs ont pu découvrir la construction des cellules, des microbes, de l’infiniment petit… L’astronomie a également fait de grandes avancées telles que l’invention du télescope afin d’exploiter l’infiniment grand. Donc la vérité semble être l’ensemble des informations qui correspondent avec la réalité, or nos moyens d’exploitation de la réalité s’améliorent au fil du temps. De ce fait, les vérités en science ne semblent pas définitives mais au contraire adaptatives et optimisées avec le temps.

Il n’existe pas de vérités universelles scientifiques dans les sciences expérimentales. En effet, les certitudes du scientifique doivent être vérifiées par expérience. Seulement une hypothèse peut être admise dans le domaine de l’incertain.Cependant, toutes les vérités scientifiques sont-elles provisoires ?

      En science tout doit être démontré pour que l’hypothèse devienne une vérité scientifique et soit alors considéré comme véridique "La logique, qui peut seule donner la certitude, est l’instrument de la démonstration : l’intuition est l’instrument de l’invention." Affirme le mathématicien Poincaré. Donc comme une vérité première est, par définition, quelque chose d’indémontrable, d’intuitif et d’indubitable, elle ne peut trouver sa place dans une réflexion scientifique. Cependant, dans Le Gai savoir, de Nietzsche, celui-ci soutient qu’il n’existe pas de sciences sans postulat, c’est à dire sans un fait reconnu et indiscutable, le principe premier d’une démonstration, mais qui est indémontrable. Un postulat fait donc référence à une vérité première, de par sa définition. Nietzsche explique qu’à première vue, les convictions, égales au postulat, n’ont pas lieu d’être dans le domaine de la science excepté lorsqu’elles prennent la forme d’hypothèse. Nous pouvons alors penser que des principes indémontrables sont posés au fondement de la science. Nietzsche soutient que ces principes sont des postulats, des croyances. Donc selon Nietzsche et ce que l’on sait sur les vérités universelles, les fondements de la science seraient en fait des vérités premières, des principes scientifiques premiers.

Prenons comme exemple l’histoire des sciences, les mathématiques ont été considérés pendant des millénaires comme une science exacte et formelle. Que ce soit les nombres en arithmétique ou les figures en géométrie, elles étudient les natures et déduisent leurs propriétés à partir de règles de logique et d’un raisonnement déductif irréfutables. De plus, il est vrai que les mathématiques s’appliquent aussi au monde réel. Pour Euclide comme pour Descartes, la vérité en mathématiques est donc à la fois formelle et matérielle. En effet, elle est formelle puisqu’elle respecte le critère de cohérence. Pour qu’une hypothèse soit vraie, il faut qu’elle soit cohérente, logique et non-contradictoire, ce qui est le cas des mathématiques où le raisonnement suit les règles de la logique et de la pensée formulée par Aristote donc La science démonstrative « part de définitions universelles pour arriver à des conclusions également universelles ». La vérité en mathématiques est également matérielle parce qu’elle respecte le critère de concordance, c’est-à-dire que la signification de l’hypothèse est en adéquation avec la réalité. Ainsi, pour Euclide, les postulats ne sont pas des propositions absolues, mais ils correspondent à des évidences et sont en adéquation avec le réel.

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