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Technique philosophie

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Par   •  28 Octobre 2021  •  Cours  •  1 312 Mots (6 Pages)  •  509 Vues

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II.2. L’«hubris» technologique : de la technique aux technosciences

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Martin Heidegger, « la question de la technique » (1954)

L’époque moderne marque une rupture dans l’histoire de la technique. Cette rupture est d’abord une révolution dans les mentalités. D’ailleurs la technique en général est d’abord une certaine manière de considérer le monde (« l’essence de la technique n’est pas technique »), une attitude technique (prendre le réel comme une matière disponible et utile)

Ce changement s’est joué non par à la révolution industrielle mais à la révolution scientifique au 17ème siècle. C’est le passage de la « technique des anciens » à celle « des modernes »

-Avant la nature est encore considérée comme phusis :

… comme crée par Dieu, marquée par son origine divine (cf. alchimie)

… comme habitée de forces surnaturelles (culture païenne médiévale)

-après elle fut désacralisée, considérée comme natura,  simplement comme un ensemble de corps physique soumis aux lois du mouvement et donc exploitable par l’homme. L’homme s’est rendu « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes).

-Les techniques des sociétés traditionnelles respectent la nature :

… une frontière entre l’homme et la nature,

… des lois à respecter. Prendre que ce dont on a besoin. Pas de n’importe quelle manière.

-Les techniques des sociétés modernes : exploiter la nature comme un stock de ressources. C’est ce que Heidegger nomme « l’arraisonnement ».

3. La technique n’est pas une activité neutre, elle est directement porteuse de certaines valeurs

a- des techniques mauvaises en soi

• techniques dont l’utilisation est nécessairement immorale : mines antipersonnel …

• une technique induit généralement certains usages : sa ou ses finalités normales sont inscrites en elle.

b- les techniques modernes sont toutes porteuses de valeurs modernes

• si la raison = la raison technique, alors on ne peut pas dire que le raisonnement technique soit porteur de valeur (I-3). Pourtant, la raison technique n’est pas universelle, naturelle (Max Weber)

- elle n’est qu’une forme de rationalité parmi d’autres

- son développement est propre à une certaine culture, à une certaine époque

• Quelles valeurs cachent-elles ?

-Il n’est pas objectivement « logique » de rechercher toujours et partout le moyen le plus efficace pour obtenir un résultat. Il existe d’autres valeurs : esthétiques, morales, etc.

- l’efficacité est une valeur parmi d’autres, de même que l’économie (au sens de parcimonie).

• En tant que réalisation de cette manière de penser, la technique n’est pas innocente.

Effets négatifs :

- sur la société (ex: chômage)

- sur l’individu (ex : stress, anxiété de performance)

Transition > que faire alors ? Faire de la technique un véritable objet moral et politique.

III. L’homme responsable : rationalité éthique, prudence et prévoyance

1. Le devoir d’avoir peur (Hans Jonas)

Hans Jonas, Le principe responsabilité (1979) > présentation : https://la-philosophie.com/principe-responsabilite-jonas

• La peur peut être rationnelle > il faut que :

- elle soit justifiée

- elle pousse à l’action (prévention)

• la crainte de la disparition de l’humanité peut être rationnelle :

-ce danger est envisageable

… histoire du XXème siècle (massacres de masse, désastres écologiques, arme nucléaire qui rend le suicide universel possible, etc.)

… perspectives écologiques

- cette crainte peut nous pousser à l’action

• Sous sa forme raisonnable, elle n’est pas qu’une possibilité morale, c’est une nécessité morale : un devoir.

- En général, nous avons des devoirs de non-nuisance à l’égard des hommes que notre action menace : devoirs des plus forts envers les personnes vulnérables (ex : les enfants)

-Or, nous sommes à l’égard de l’humanité à venir comme des parents envers leurs enfants

-En effet, nous avons la responsabilité de préserver la possibilité de la vie de l’humanité future.

Un impératif moral : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre […] Ne compromets pas les conditions pour la survie indéfinie de l’humanité sur terre ».

Sa théorie est une forme de catastrophisme éclairé : « L’anticipation de la menace peut servir de boussole dans la construction de cette futurologie dans la mesure où c’est la représentation imaginée du péril à venir – la destruction de toute humanité future – qui nous donne le savoir adéquat de ce qui est à protéger. Seule la prévision de la déformation de l’homme nous fournit le concept de l’homme qui permet de nous en prémunir. Nous savons seulement ce qui est en jeu, dès lors que nous savons que cela est en jeu. » Hans Jonas (1903-1993)

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