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Tenons-nous à la vérité?

Dissertation : Tenons-nous à la vérité?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Août 2021  •  Dissertation  •  4 055 Mots (17 Pages)  •  400 Vues

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        Le comportement de l’être humain est dicté par ses affectes. Sa capacité à maîtriser ses émotions et ses sentiments génèrent une série de réactions en chaîne qui finira par impacter toute ses relations sociales. Ses réactions sociales lui permettront une place plus ou moins importante dans la société, et par conséquence détermineront sa vie.

Malheureusement la société n’accepte pas tous types de comportement et met à l’écart les personnes considérées comme différentes, qui n’adhèrent pas aux conventions sociales. Par conventions sociales il est entendu différentes règles de conduite formelles ou informelles suggérant les comportements à adopter en présence d'autres individus et qui varie selon la situation dans laquelle on se trouve. La société dans laquelle nous vivons et grandissons est dictée par ces conventions. Selon Nietzsche, l’une d’elle inclut la vérité. En effet, l’individu souhaite se “conserver” et exister dans la société, tout en gagnant un statut social plus élevé. Pour cela il doit réussir à conclure une paix avec autrui faisant parti de cette société. Dans ce cas-là il choisira la vérité.

Cette réaction et instinct de vérité peut nous amener à se poser plusieurs questions, notamment sur leur limite.

        À quels moment va-t-il décider de ne pas utiliser la vérité? Quand est-ce cette convention ne s’applique plus? L’être-humain doit-il toujours chercher la vérité même au dépend de ses affectes ou doit-il au contraire favoriser ses sentiments?

        La philosophie signifie par définition la recherche du savoir et de la vérité. Les philosophes se sont donc penchés sur le sujet et ont trouvé différents arguments en faveur de la recherche de la vérité. Elle représente de très grands enjeux dont la majorité des hommes n’ont pas conscience.

        Cette recherche a commencé avec Socrate, qui est considéré comme celui qui a changé toute la culture du monde occidental. En effet, il va condamner la conception mutilée du Savoir qui était jusque là présente dans la Grèce Antique. En demandant aux savants, considérés comme les plus grands à cette époque, d’expliquer ce qu’ils faisaient pour comprendre le savoir pratique, c’est-à-dire le savoir-faire, avant de se rendre compte qu’ils n’en étaient pas capable. Ils ne savaient donc rien selon Socrate. Peu importait si le savoir-pratique était plus important que les savoir-théorique pour les Grecs, l’ancien monde occidental a changé et a laissé place à la nouvelle époque qui était synonyme de la victoire du rationalisme. La Grèce qui valorisait le mythe et qui acceptait de vivre selon leur vérité, c’est-à-dire avec l’existence de plusieurs dieux qui régissaient leurs vies entières.

        

        Platon, un des plus grands philosophes de l’histoire sur lequel tous les philosophes le suivant vont s’appuyer ou vont critiquer, ainsi  va poursuivre la recherche de la vérité, notamment dans ses écrits La République. Ses livres ont pour but d’instruire et d’éduquer les dirigeants d’une république qui représente une société idéale. Cette éducation exige que les dirigeants prennent conscience qu’ils vivent dans l’ignorance et de les en sortir.

Grâce à plusieurs métaphores et allégories, il réussit à convaincre les citoyens qu’ils ne connaissent pas la vérité, notamment par le biais de l’allégorie de la caverne dans laquelle son interlocuteur se rend compte qu’il ne sait rien et qu’il vit doublement dans l’illusion. Dans cette allégorie, nous trouvons des prisonniers enchaînés qui ont toujours vécu de cette manière, et qui voient défiler les ombres des figurines qui elles-mêmes sont des copies d’objets de la vie courante (par exemple des arbres, des animaux…). Ce qu’ils voient sont des copies de copies mais ils sont persuadés que cela représente la réalité. Platon, dans ce texte, pense que c’est une bonne idée que les prisonniers réalisent qu’ils ne vivent que dans une illusion, peu importe s’ils doivent souffrir mentalement et physiquement. La vérité et la sortie de l’illusion sont pour lui plus importantes et les détresses physiques et psychiques sont nécessaires pour le processus, qui est semblable à une conversion de l’âme. En effet, par cette allégorie, Platon a essayé de nous faire comprendre que l’âme était emprisonnée dans notre corps de la même manière que les corps des prisonniers sont enchaînés. Éduquer quelqu’un est donc semblable à lui faire subir une conversion de l’âme toute entière.

        

        Descartes, le fondateur de la philosophie moderne, rejoint l’idée que la vérité est plus importante en voulant faire de la philosophie une science encore moins faillible que les mathématiques. Selon lui, le plus grand obstacle auquel ils doivent faire face depuis des millénaires est le désaccord constant des philosophes qui se contre-disent en permanence. Il va dont résume Les méditations métaphysiques écrites en 1644 dans Les principes de la philosophie. Chaque méditation est consacré à un domaine, un thème; par exemple les deux premières sont consacrées au doute dans lesquelles il explique pourquoi est-ce qu’on ne peut pas se fier à ce que l’on sait. Selon Descartes, c’est à cause de l’éducation que nous avons reçus étant enfants: l’apprentissage qui nous a été apporté est mauvais et maintenant chaque opinion, pensée et préjugé sont basés sur cet apprentissage. En effet, nous avons été influencé par les autres, les personnes qui nous entouraient, et aussi par nos sens auxquels nous pensons pouvoir nous fier. Tout cela persiste encore même en étant passé d’enfant à adulte: l’enfance est un handicap dans la recherche de la vérité. Il fat donc se débarrasser de toutes les opinions qui nous ont été apportées de l’extérieur pour pouvoir retrouver la neutralité de l’esprit et écarter tout ce qu’on ne veut pas. La seule chose dont on ne peut pas douter est le cogito cartésien, c’est-à-dire “je pense donc je suis”.

        En plus de cela, la vérité impacte nos affectes, car, selon Descartes, le seul moyen d’être réellement heureux est d’atteindre l’objectif ultime, c’est-à-dire la vérité. En effet, lorsqu’il correspondait avec Elisabeth, la princesse de Bohème, entre 1643 et 1650, Descartes lui fait part de son sentiment vis-à-vis de la recherche de la vérité. Les hommes peuvent être joyeux en se consacrant à des divertissements mais ils ne pourront être heureux qu’avec la vérité. Il conçoit que la recherche de la vérité est très frustrante, car nous savons qu’il nous manque quelque chose sans jamais l’atteindre. Le seul moyen d’être entièrement satisfait est de trouver la vérité car nous sommes satisfaits lorsque nous réussissons à trouver quelque chose par nous-même plutôt que de se le faire offrir sans effort. Une seule voie convient par excellence, mais la société ne le permet pas même si elle rend la vie digne d’être vécue. Cette voie est la recherche de la vérité qui est synonyme d’une recherche permanente d’un manque et d’un vide qu’il faut combler et qui mène au seul bonheur existant, car même si les divertissements permettent de s’occuper et trouver une joie seulement temporaire, ils ne représentent que des illusions dans lesquelles les hommes préfèrent se pencher pour éviter de se rendre compte de leur réel malheur. Les hommes ont du mal à accepter qu’ils ne vivent pas leurs vies comme ils sont censés la mener.  

        

        Cet instinct permanent qu’ont les êtres humains à essayer de remplir leurs vies de bonheurs et joies éphémères poussent certains philosophes à s’inquiéter pour l’avenir de l’humanité. Nietzsche, un philosophe allemand du XIXè siècle, fait part de cette peur dans le texte L’avenir de la science qui fait parti de son ouvrage Humain, trop humain paru en 1878. Dans cette partie de son roman philosophique Nietzsche explique que l’intérêt qu’éprouve l’homme pour les découvertes de la science diminue face aux découvertes plus compliquées et aux théories invraisemblables comme la science-fiction. Or c’est, selon Nietzsche, au savoir que l’homme doit toute son humanité. Sans science, savoir et vérité l’humanité risque de replonger dans la barbarie, c’est-à-dire le règne de l’illusion avec des conséquences catastrophiques. Nietzsche redoute l’omnipotence de l’illusion et pense que sans la vérité l’humanité n’a aucun avenir possible.

Cette idée rejoint une partie de la philosophie des Lumières, qui est un mouvement culturel, intellectuel, philosophique et littéraire; selon laquelle les sciences doivent être privilégiées et il faut cesser de se laisser berner par l’illusion. Les philosophes faisant partis de ce mouvement se sont battus contre l’obscurantisme, tout comme Nietzsche qui était admirable de leur philosophie.

        

        Mais dans ce même texte Nietzsche a nuancé son discours. En effet, dans L’avenir de la science, il accorde une part à l’art et la religion. Le philosophe pense que c’est nécessaire de réserver une part à l’art et la religion synonymes de religion. Ce sont deux activités consolatrices qui permettent à l’être humain de se rassurer et de s’échapper de la prison que représente le corps. Ces illusions permettent de modeler la réalité et d’arriver à un monde inventé qui est beaucoup plus excitant que le monde réel dans lequel nous pensons vivre. Dans ce monde imaginaire les miracles se produisent, il est possible de croire à l’impossible, l’espoir est beaucoup plus présent. La peinture, la littérature, le théâtre…l’art en général est plus attrayant que ce que nos sens perçoivent dans ce monde. Malgré son scepticisme face à l’obscurantisme et à l’illusion, Nietzsche pense qu’il est nécessaire de consacrer une de nos deux hémisphères à l’illusion. Il faut, selon lui, avoir une distinction précise entre le savoir et l’illusion tout en gardant les deux. L’envahissement du savoir est tout aussi dangereux, il faut savoir distinguer la dissection des choses et sa jouissance. Ils favorisent leurs sentiments même si selon la croyance de certaines religions, notamment la religion chrétienne, la justice est juste: les personnes honnêtes qui ont fait le bien seront récompensées dans cette vie ou alors après la mort, alors que les personnes mauvaises seront sanctionnées.

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