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Bac De 2004

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rosité de me cacher votre amour : moi qui vous parle, je me ferais un scrupule de vous dire que je vous aime, dans les dispositions où vous êtes. L'aveu de 4 mes sentiments pourrait exposer votre raison, et vous voyez bien aussi que je vous les cache. 5 DORANTE. — Ah ! ma chère Lisette, que viens-je d'entendre : tes paroles ont un feu qui me pénètre, je t'adore, je te respecte; il n'est ni rang, ni naissance, ni fortune qui ne disparaisse devant une âme comme la tienne. J'aurais honte que mon orgueil tînt encore contre toi, et mon cœur et ma main t'appartiennent. 6 SILVIA. — En vérité, ne mériteriez-vous pas que je les prisse, ne faut-il pas être bien généreuse pour vous dissimuler le plaisir qu'ils me font, et croyez-vous que cela puisse durer ? DORANTE. — Vous m'aimez donc ? SILVIA. — Non, non; mais si vous me le demandez encore, tant pis pour vous.

1. Personnes désireuses de se faire aimer. 2. Amoureux. 3. Sympathie désintéressée. 4. Mettre en danger. 5. Force de persuasion. 6. De sentiments nobles.

Texte B - Musset : On ne badine pas avec l'amour (1834), Acte III, scène 3. Camille (cachée) / Perdican / Rosette [Une jeune aristocrate, Camille, et son cousin Perdican s'affrontent sur leur conception de l'amour. Il goûte le badinage et la liberté. Elle a été influencée par le pessimisme des religieuses de son couvent

et le juge incapable d'une passion sincère. Par vengeance, Perdican badine et place Camille en situation d'entendre la déclaration d'amour qu'il adresse à une jeune paysanne, Rosette.] CAMILLE, cachée, à part. — Que veut dire cela ? Il la fait asseoir près de lui ? Me demande-t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? Je suis curieuse de savoir ce qu'il lui dit. PERDICAN, à haute voix, de manière que Camille l'entende. — Je t'aime, Rosette ! toi seule au 1 monde tu n'as rien oublié de nos beaux jours passés; toi seule tu te souviens de la vie qui n'est plus ; prends ta part de ma vie nouvelle; donne-moi ton cœur, chère enfant; voilà le gage de notre amour. Il lui pose sa chaîne sur le cou. ROSETTE. — Vous me donnez votre chaîne d'or ? PERDICAN. — Regarde à présent cette bague. Lève-toi, et approchons-nous de cette fontaine. Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés l'un sur l'autre ? Vois-tu tes beaux yeux près des miens, ta main dans la mienne ? Regarde tout cela s'effacer. (Il jette sa bague dans l'eau.) Regarde comme notre image a disparu; la voilà qui revient peu à peu; l'eau qui s'était troublée reprend son équilibre; elle tremble encore; de grands cercles noirs courent à sa surface; patience, nous reparaissons; déjà je distingue de nouveau tes bras enlacés dans les miens; encore une minute, et il n'y aura plus une ride 2 sur ton joli visage; regarde ! c'était une bague que m'avait donnée Camille . CAMILLE, à part. — Il a jeté ma bague dans l'eau. PERDICAN. — Sais-tu ce que c'est que l'amour, Rosette ? Écoute ! le vent se tait; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime. Par la lumière du ciel, par le soleil que voilà, je t'aime ! Tu veux bien de moi, n'est-ce pas ? On n'a pas flétri ta jeunesse ? on n'a pas infiltré 3 dans ton sang vermeil les restes d'un sang affadi ? Tu ne veux pas te faire religieuse; te voilà jeune et belle dans les bras d'un jeune homme. ô Rosette, Rosette ! sais-tu ce que c'est que l'amour ? 4 ROSETTE. — Hélas ! monsieur le docteur , je vous aimerai comme je pourrai.

1. Il a reproché à Camille d'être indifférente à leurs souvenirs d'enfance. 2. Un don entre deux enfants de huit et onze ans. 3. Allusion à la funeste influence des religieuses du couvent qui ont inculqué leur pessimisme à Camille. 4. Perdican est docteur en droit, littérature et botanique.

Texte C - Giraudoux : Intermezzo (1933), Acte III, scène 3. Isabelle / Le Contrôleur [Une petite ville provinciale vit une « fantaisie », un « intermède », ou « Intermezzo ». Est-ce la faute de la jeune institutrice, Mademoiselle Isabelle, attirée par l'au-delà et qui rencontre un spectre ? Le timide Contrôleur des Poids et Mesures, n'écoutant que son cœur, décide de la sauver et vient présenter sa demande en mariage.] [...] La porte s'ouvre doucement et donne passage au Contrôleur. Il est en jaquette. Il tient dans ses mains, 1 2 qui sont gantées beurre frais , son melon et une canne à pomme d'or. Isabelle s'est tournée vers lui. LE CONTRÔLEUR. — Pas un mot, Mademoiselle ! Je vous en supplie, pas un mot ! Pour le moment, je ne vous vois pas, je ne vous entends pas. Je ne pourrais supporter à la fois ces deux voluptés, primo : être dans la chambre de Mademoiselle Isabelle; secundo : y trouver Mademoiselle Isabelle elle-même. Laissez-moi les goûter l'une après l'autre. ISABELLE. — Cher Monsieur le Contrôleur... LE CONTRÔLEUR. — Vous n'êtes pas dans votre chambre, et moi j'y suis. J'y suis seul avec ces meubles et ces objets qui déjà m'ont fait tant de signes par la fenêtre ouverte, ce secrétaire qui reprend ici son nom, qui représente pour moi l'essence du secret, - le pied droit est refait, mais le coffre est bien intact, - cette gravure de Rousseau à Ermenonville, - tu as mis tes enfants à 3 l'Assistance publique, décevant Helvète , mais à moi tu souris, - et ce porte-liqueurs où l'eau de coing 4 impatiente attend l'heure du dimanche qui la portera à ses lèvres... Du vrai baccarat ... Du vrai coing... Car tout est vrai, chez elle, et sans mélange. ISABELLE. — Monsieur le Contrôleur, je ne sais vraiment que penser. LE CONTRÔLEUR. — Car tout est vrai, chez Isabelle. Si les mauvais esprits la trouvent compliquée, c'est justement qu'elle est sincère... Il n'y a de simple que l'hypocrisie et la routine. Si elle voit les fantômes, c'est qu'elle est la seule aussi à voir les vivants. C'est qu'elle est dans le département la

seule pure. C'est notre Parsifal . ISABELLE. — Puis-je vous dire que j'attends quelqu'un, Monsieur le Contrôleur ? LE CONTRÔLEUR. — Voilà,

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