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Crise du Golfe entre Doha et ses voisins

Étude de cas : Crise du Golfe entre Doha et ses voisins. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  8 Novembre 2018  •  Étude de cas  •  3 010 Mots (13 Pages)  •  664 Vues

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CRISE DU GOLF ENTRE DOHA ET SES VOISINS

La crise du Golfe est un conflit qui oppose le Qatar à ses voisins du Golfe, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

INTRODUCTION :

Le 5 juin 2017, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et Bahreïn annoncent la rupture de leurs liens diplomatiques avec le Qatar. Cette décision marquera un tournant majeur dans l’histoire du Golfe Persique, étant donné son influence encore aujourd’hui sur la géopolitique régionale.

Officiellement, le Qatar est accusé de financer le terrorisme. Cependant, ces accusations peuvent être considérés comme un prétexte puisqu’au-delà de la guerre contre le terrorisme, c’est surtout une lutte d’influence entre les pays du Golfe, qui est le produit d’une histoire d’ancienne rivalité. En effet, les pays accusateurs voient d’un mauvais œil les agissements du Qatar qui construit son indépendance, seul. De plus, ils reprochent ses liens étroits avec l’Iran, notamment pour l’exploitation d’un site gazier au milieu du Golfe Persique.

Cette décision, qui apparaît deux semaines seulement après la visite du président des Etats-Unis Donald Trump en Arabie Saoudite, va donner lieu à certaines mesures économiques dans le but de bloquer le Qatar, le forçant à coopérer avec ses voisins.

Mais ce n’était sans compter que le blocus imposé par les pays du Golfe va rapidement transformer le simple conflit en un véritable bras de fer diplomatique, loin de stopper l’influence grandissante du Qatar, et ce même au niveau international.

1) Carte géographique du Qatar


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ORIGINES ET EXPLICATIONS :

Quelques jours après la réception de Donald Trump, l’Arabie Saoudite accompagnée des Emirats Arabes Unis, de l’Egypte et de Bahreïn, pays voisins du Qatar, accusent le petit émirat de financer le terrorisme. Ils prennent donc la décision de mettre un terme à leurs relations diplomatiques avec le Qatar, en imposant plusieurs mesures économiques :

  • la fermeture des frontières terrestres et maritimes, dans le but de bloquer les importations et les exportations de biens du Qatar à travers l'Arabie saoudite.

  • l’interdiction de survol. Les trois pays ont fermés leurs espaces aériens aux vols des compagnies aériennes du Qatar.
  • l’expulsion des citoyens et diplomates Qataris. Il a donc été demandé aux ressortissants du Qatar, visiteurs ou résidents permanents dans les trois pays, de partir dans un délai de 14 jours. Aussi, il est tout autant interdit aux ressortissants des trois pays de se rendre au Qatar.

Premièrement, cette grosse accusation s’appuie apparemment sur des preuves. En effet, depuis toujours des Qataris financent le terrorisme par des biais indirects, mais c’est ce que font aussi des Saoudiens en Arabie Saoudite. La question qui pourrait se poser porterait donc sur la complaisance entre ces financiers privés et l’Etat où ils résident. De plus, il est vrai que le Qatar soutient la Société des Frères Musulmans (organisation transnationale islamique sunnite dont l’objectif est la renaissance islamique et la lutte non-violente contre l’emprise laïque occidentale), qui est considérée comme une organisation terroriste pour les pays accusateurs qui font un point de fixation dessus. Pourtant, au Yémen, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite se rapprochent de plus en plus à la confrérie, dans le but d’unifier leur force contre les Houthistes.

Deuxièmement, ce sont les liens que le Qatar entretien avec l’Iran qui sont reprochés par ses pays voisins. En effet, les pays comme l’Arabie Saoudite, qui adoptent un régime autoritaire avec aucune opposition politique, craignent les pays comme l’Iran, où une république est en place ainsi que des élections démocratiques avec des candidats favorisant l’ouverture à l’occident. Ils voient donc d’un mauvais œil l’exploitation en commun du site gazier au milieu du Golfe Persique. De plus, l’influence des Etats-Unis reste assez ambiguë : deux semaines avant que débute le conflit, Donald Trump a visité l’Arabie Saoudite et l’Israël, les deux ennemis de l’Iran avec qui ils veulent déclarer la guerre. Aussi, juste après que l’Arabie Saoudite ai rompus ses relations avec le Qatar, le président des Etats-Unis  soutient la décision par des félicitations, hautes et fortes sur le réseau social Twitter. Mais cela ne durera pas puisque le Commandement Central des Forces Aériennes Américaines abritant 10000 militaires est installé au Qatar, ce qui peut s’avérer dangereux pour les Etats-Unis si les pays du Golfe entre en guerre. Le secrétaire d’Etat Rex Tillerson va donc avoir un rôle de médiateur pour calmer les ardeurs des émirs saoudiens et émiratis.

Cependant, cette situation ne constitue pas un précédent puisque déjà en 2014, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn ont décidé de retirer leurs ambassadeurs accrédités au Qatar, ce qui fait éclater un conflit. L’objectif était de protester contre les agissements et les ingérences du Qatar dans les affaires internes des voisins. En effet, depuis maintenant une dizaine d’années, les pays du Golfe n’apprécient guerre la liberté et la diplomatie que se permet le petit émirat, en se développant dans ses intérêts propres, et ce en dehors de la stratégie mise en place par le Conseil de Coopération du Golfe. Le CCG, composé de l'Arabie saoudite, du Oman, du Koweït, de Bahreïn, des Émirats arabes unis et du Qatar est créé en 1981. Son but est de contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les retombées de la guerre Irak-Iran sur les monarchies pétrolières du golfe Persique. La mission principale est de venir en aide à un État membre menacé. Les six monarchies entendent également s’associer pour assurer leur sécurité intérieure. De nombreuses mesures sont ainsi décidées pour permettre une plus grande coordination de leurs services de renseignement et d’élaborer des projets communs. Mais pour les autres Etats membres, les agissements du Qatar, notamment ses intérêts et ses investissements pour l’international, sont caractérisés comme allant à l’encontre des accords établis par le CCG.

On peut prendre l’exemple des investissements du Qatar sur la France :

  • Dans le sport, avec le rachat en 2011 du club de football et handball du Paris Saint Germain, ainsi qu’une partie des droits télévisés via la chaine BeIn Sports.
  • Dans l’immobilier et l’hôtellerie, avec des parts dans la Société fermière du casino municipal de Cannes et des hôtels parisiens renommés.
  • Dans l’industrie, avec des participations minoritaires dans Total, Veolia, LVMH, en plus de détenir les magasins Printemps.

Pour le Qatar, ce comportement a un double avantage : évidemment, le but est d’obtenir des retours sur investissement, mais l’objectif est aussi de se faire remarquer. Le petit émirat du Golfe Persique veut montrer qu’il peut se développer seul, et ce jusqu'à atteindre une autosuffisance, comme une indépendance. Ce comportement n’est pas nouveau puisque le pays entretient déjà des relations stables avec les pays Européens, notamment la France, jusqu'à devenir un partenaire respecté pour eux. Ce rapprochement est surement dut à la grande importance au dialogue et aux solutions diplomatiques qu’accorde Doha, étant donnée que le Qatar a toujours accepté la critique, sans remettre en cause son alliance avec les pays européens.

2) Visite de Donald Trump en Arabie Saoudite


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LES ENJEUX

Tout en défendant l'intégrité et l'unité politique et économique de la région du Golfe par le biais du CCG dont elle est membre, le Qatar s'efforce, depuis la fin des années 90, de pratiquer une diplomatie autonome qui tend à satisfaire les intérêts propres du pays, indépendamment des autres membres du CCG, en particulier, l'Arabie saoudite. Pour ce faire, le Qatar devait impérativement limiter l'influence saoudienne. Dès lors, les responsables qataris ont mis en place une politique extérieure très pragmatique qui défend la fragmentation politique au sein de la région. De plus, si la nouvelle crise du Golfe a pour objectif d'inciter le Qatar à suspendre son soutien aux "groupes terroristes" dans la région, il ne demeure pas moins qu'officieusement, la rupture des liens avec " l'émirat " s'inscrit dans un cadre plutôt stratégique motivé par la rivalité opposant d'une part l'Arabie saoudite, considérée comme chef de file de la région du Golfe et le leader du groupe des Etats sunnites, et d'autre part le Qatar, qui poursuit une politique très ambitieuse destinée à accroître son influence dans la région pour s'ériger en un acteur régional et international incontournable.

Les enjeux diffèrent énormément entre tous les protagonistes du conflit. Pour l’Arabie saoudite, les enjeux sont principalement économiques : cette déstabilisation est principalement pilotée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. En effet, Riyad souhaite étendre son influence sur la région et attirer l'attention des Etats-Unis et se prononcé comme un allié de confiance pour la région du Golfe Persique. Comme énoncé avant, les Etats-Unis, jouent un rôle des plus ambigus dans cette crise. C’est seulement quelques jours après la réception de Donald Trump en Arabie saoudite que Riyad et Abu Dhabi ont déclaré la guerre au Qatar, encouragés par le locataire de la Maison Blanche, qui transmettra ses félicitations sur Twitter, une fierté pour les Saoudiens.

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