Le Jeu Des Grandes-Puissances Au Moyen-Orient

t. En effet, leurs territoires ravagés par la guerre, elles doivent tout reconstruire. De plus, les pays colonisés tel que l’Algérie, les Indes et l’Egypte réclament leur indépendance, donc elles doivent encore faire face à ce problème de décolonisation. L’URSS, malgré sa victoire contre le nazisme, sort également très affaiblie par la guerre et reste une puissance très pauvre. Les USA, qui n’ont pas subi de guerre sur leurs territoires, n’ont donc aucune reconstruction à effectuer. Et ce sont ces deux dernières puissances qui vont devenir les plus grandes de l’après guerre. Dès la fin de la seconde guerre mondiale, les relations entre la Russie et les Etats-Unis se dégradent. Ils vont s’installer dans la guerre froide, car ils n’ont absolument pas la même vision du monde. C’est une guerre idéologique et stratégique réellement jamais déclarée. Ces quatre puissances vont être amenées à se séparer en deux blocs distincts. Un rideau de fer construit par les communistes, sépare l’Europe en deux ; c’est la bipolarisation : Les Etats-Unis, l’Angleterre et la France d’un côté, l’Union soviétique, puis la Chine en 1949, de l’autre. L’URSS, leader du groupe communiste, veut garantir sa sécurité en s’entourant de pays alliés le long de ses frontières. Alors que les Etats-Unis sont capitalistes et craignent l’expansion du communisme, ils tentent par tous les moyens de contenir l’URSS afin qu’elle ne prenne pas de l’ampleur en direction du Sud et des régions pétrolières. Ils contrent ainsi les Etats envisageant de l’adopter. Le bloc capitaliste créera donc le Plan Marshall et d’autres alliances comme le Bagdad Pact, l’OTASE et l’OTAN, toujours dans le but de contenir les communistes. Donc si les Etats-Unis s’intéressent tant au Moyen-Orient, c’est qu’il détient également une position stratégique face à leur crainte première, sans parler de sa figure de barrière encerclant l’URSS et le stoppant donc dans sa folle expansion vers la Méditerranée.

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2. La France

Vaincue et humiliée lorsqu’elle fut envahie par l’armée hitlérienne en 1940, elle rejoint plus tard le camp des Alliés dans la guerre contre Hitler. A la fin de cette seconde guerre mondiale, la France a subi d’importants dommages de guerre et elle est désorganisée. De plus, alors qu’elle est un des premiers grands pays occidentaux à s’y être implantée, elle n’a plus vraiment d’influence au Moyen-Orient. Avec la décolonisation, elle a dû renoncer à la plupart de ses territoires acquis. Donc sa puissance coloniale a fortement diminuée. C’est donc pour cette raison que la France tient absolument à garder l’Algérie, qui elle, revendique sa libération nationale (pire qu’une colonie française, faire partie de la France). Ce pays est une colonie française depuis 1830, est partagé en trois départements et il est reconnu comme étant une partie intégrante du territoire français. En 1954, le FLN, autrement dit le Front de Libération National, d’ailleurs soutenu par Nasser, lance une émeute : c’est la guerre d’indépendance algérienne. Cette guerre entre la France et le FLN dure huit ans, et elle est un véritable massacre. Même s’il est inimaginable de perdre une telle colonie pour les Français, c’est surtout pour son enjeu géopolitique et économique, avec une population appelée « les Pieds noirs » dénombrés à plus d’un million de Français, que la France ne veut pas perdre cette colonie. Le Moyen-Orient va jouer un rôle important dans cette lutte armée. En effet, fondé en Algérie, le FLN est en collaboration avec l’Egypte, dont l’organisation faîtière est au Caire. Les combattants du FLN sont équipés grâce à Nasser car il les soutient et intervient dans cette guérilla, en tant que fournisseur en armement. Par déduction, la France considère l’Egypte comme une menace terrible et pense que c’est la principale source des problèmes avec l’Algérie. Le chef du gouvernement français, Guy Mollet, définit Nasser comme étant l’ennemi juré de son pays, allant même jusqu’à le surnommé « Le nouvel Hitler » (surnom que la presse reprendra sous la forme de « Le führer arabe »). Il est persuadé que sans l’aide matérielle égyptienne, la rébellion prendra fin d’elle-même. Donc il faut, selon lui, faire chuter Nasser.

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3. La Grande-Bretagne

3.1 L’Empire Britannique en déclin

A la fin du 17ème siècle, la Grande-Bretagne possède une flotte extraordinaire, apte à naviguer sur toutes les mers. Capable de conquérir le monde entier, elle deviendra à son apogée, soit au milieu du 19ème siècle, le premier empire colonial du monde. Le cinquième des terres émergées est contrôlé par elle-même et elle assure les liaisons avec ces colonies par son contrôle des océans. Sa puissance lui permet de pratiquer le « splendide isolement », car elle n’a besoin de personne pour assurer son monopole. En effet, elle est également le premier pays industrialisé et elle peut donc écouler ses produits dans ses propres colonies. Son emprise sur l’économie, le commerce ainsi que sur l’évolution du monde est capitale. Cependant, l’Allemagne du Kaiser Guillaume II devient l’Empire le plus menaçant aux yeux des Britanniques, car ce jeune Guillaume II, fraîchement arrivé sur le trône, aux ambitions impérialistes, commence à prendre de l’étendue en Europe. En effet, avec la construction du BagdadBahn, le marché oriental anglais ne détient plus le monopole car il se retrouve envahi par les produits germaniques. Les Etats-Unis, de leur côté, commencent également à prendre le l’ampleur au niveau international. Par conséquent, l’envergure et la puissance de la Grande-Bretagne décroît dans le dernier quart du 19ème siècle, et finit par être des plus affaiblies après les deux guerres mondiales ainsi que la décolonisation. Les conséquences de la seconde guerre mondiale furent désastreuses pour les Anglais. Son engagement lui a coûté énormément d’hommes, sans oublier les quelques £7 milliards de dégâts matériels. Par conséquent, le pays n’étant plus en mesure de subvenir aux besoins vitaux de ses habitants, ni à la reconstruction de nombreuses infrastructures, se retrouve contraint de faire appel à une aide américaine, le Plan Marshall. La décolonisation devient après cette guerre un mouvement global. Les mouvements Nationalistes se renforcent donc les pays colonisés par les Anglais réclament leur indépendance. Les Etats-Unis et l’Union Soviétique soutiennent ces mouvements car ils cherchent, tous deux, à récupérer ces pays colonisés. Ce n’est qu’en 1947 que l’empire Britannique perd « sa perle », autrement dit sa plus grande et prestigieuse colonie, l’Inde. L’Angleterre a en tête de reprendre son pouvoir car, ayant perdu son bien le plus précieux, elle est dans l’optique d’avoir le contrôle absolu de la route des Indes. Elle se raccroche donc au Moyen-Orient, malgré le trouble semé par ses trois promesses non tenues. Et c’est justement, le Canal de Suez qui lui permettrait de maintenir une position primordiale au Moyen-Orient.

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3.2

Le

positionnement

de

la

Grande-Bretagne

au

Moyen-Orient

Depuis leur première promesse non respectée, la Grande-Bretagne est très mal perçue par les Arabes. La promesse était de fonder un royaume arabe uni en échange d’une alliance du peuple arabe contre l’empire Ottoman. Les Arabes, ayant repoussé avec succès les Ottomans et n’ayant rien reçu en retour, rejettent les Anglais ; également parce que ces derniers ont parallèlement fait l’accord Sykes-Picot et la déclaration Balfour. En effet, de par ces accords aux Français et aux sionistes, les Arabes n’ont jamais eu leur terre promise. Néanmoins, les Anglais sont également repoussés par les Israéliens qui leur reprochent de ne pas les avoir assez aidés à s’imposer au Moyen-Orient. Israël se tourne alors vers les Etats-Unis, où vit une grande communauté juive, pour obtenir cette aide. Après avoir provoqué le conflit infini entre les Israéliens et les Arabes, l’Angleterre et leur mauvais statut de colonialiste compte sur les USA pour garder la tête hors de l’eau au Moyen-Orient. La relation entretenue entre les deux pays depuis la seconde guerre mondiale constitue le pilier des alliances anti-communiste ; on appelle aussi cette relation la « special relationship ». Comme un lien fraternel indestructible, disait le premier ministre