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Lien et distance dans la pratique prof

Dissertation : Lien et distance dans la pratique prof. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  6 Octobre 2015  •  Dissertation  •  1 289 Mots (6 Pages)  •  1 039 Vues

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La question du lien et de la distance dans les métiers de l’accompagnement :

Etre en lien…ou comment investir la relation tout en restant séparé [1]? Comment unir sans confondre et distinguer sans rompre[2] ?

Comment fortifier l’ajustement relationnel qui permet de garder une posture empathique et lucide sans entrer dans le collage avec la personne ? Posture pourtant indispensable si l’on ne veut pas méconnaître que les métiers de l’accompagnement sont des métiers où le risque d’erreur et de jugement n’est pas nul.

Lors d’une journée de formation, une professionnelle du secteur social relate :

 « J’accompagne un parent d’une petite fille de 4 ans. Ce parent « au lourd passé » semble « tout faire » pour sa petite fille, jusqu’à dénoncer à la police son partenaire qui  frappait la petite. Un jour de visite à domicile, la fillette défigurée par des bleus au visage, m’accueille et me dit « t’as vu ?  C’est maman qui m’a fait ça ! ».  La mère avoue l’avoir frappée, et  avoir gardé la petite à la maison toute la semaine pour qu’on ne voie pas son visage ».  

Des sentiments multiples habitent la professionnelle : d’une part, elle se sent trahie par la mère en qui elle plaçait sa confiance, d’autre part, déçue, impuissante et coupable : « Qu’ai-je loupé?». Elle explique avec émotion combien elle était persuadée des capacités parentales de cette personne.

Ce récit témoigne de la difficulté à rester « dans une juste posture » c.-à-d. d’être à la fois en lien avec « soi, ses émotions, ses présupposés[3] », et en même temps de garder le recul nécessaire pour ajuster la distance relationnelle.  

Pistes pour rester en lien et prende du recul :

  1. Accueillir les émotions : de la professionnelle sans jugement et les lui reformuler avec bienveillance

  1. Percevoir de manière sensorielle les manifestations physiques des émotions : 

Ce qui est ressenti passe toujours par le corps (nœud dans l’estomac, boule dans la gorge, tension dans les épaules,…)

  1.  Nommer les émotions, ainsi que les pensées :

La verbalisation offre l’opportunité de différencier le registre émotionnel (déception, trahison, impuissance et culpabilité) du champ de la pensée (Cette femme fait tout pour sa petite fille et a de bonnes capacités parentales).

 

  1. Mettre à jour les besoins sous-jacents chez chacun des acteurs de la situation: 

Besoins de la professionnelle :

  • Identifier ses présupposés, croyances et méconnaissances,
  • Redéfinir des objectifs réalistes dans le cadre de son mandat.
  • Evaluer les capacités de la mère à s’ajuster aux besoins de l’enfant, dans une situation analogue à celle qui a conduit au débordement violent.

Besoins de la mère :

  • Accueil et non jugement par la professionnelle.
  • Reconnaître la gravité de la situation
  • Identifier les facteurs déclenchants le passage à l’acte violent
  • Examiner les pistes à court, moyen et long terme pour prévenir et gérer de manière appropriée des situations analogues.

  • Besoins de l’enfant :

Identifier les besoins spécifiques de l’enfant liés à l’âge et en particulier les besoins en lien avec l’incident critique.

  1. Prendre conscience des croyances :

Une croyance est une affirmation personnelle, consciente ou non, que nous tenons pour vraie. La croyance à l’œuvre chez notre professionnelle est : « J’étais tellement convaincue que le lien que j’avais établi avec cette mère allait lui permettre d’adopter en toutes circonstances les attitudes parentales adéquates et que j’avais le pouvoir de l’empêcher  de commettre des erreurs ». Le présupposé à la base de ses sentiments de déception et d’impuissance est qu’elle croit que le changement de l’autre est sous sa responsabilité et sous son contrôle. La réalité a infirmé cette croyance personnelle.

La prise de conscience de ses croyances permet au professionnel de modifier sa représentation de la situation de manière plus objective et ainsi de récupérer le discernement nécessaire à un ajustement d’attitude et d’intervention.

Le sentiment d’impuissance vient aussi de ses attentes irréalistes par rapport aux ressources de cette maman. Il s’agira ainsi de redéfinir un objectif d’évolution réaliste.

  1. Identifier les méconnaissances et les lacunes d’information :

Méconnaissances :

« Parfois on a le truc sous les yeux et on ne le voit pas [4]».

Il y a ici deux méconnaissances :

- de l’impact du parcours chaotique de la mère sur une  vulnérabilité psychique hypothéquant les compétences parentales. Au vu du parcours chaotique de la maman, il y a lieu de ne pas minimiser les risques de débordement comportemental dans des situations critiques.

- de la croyance encore répandue que « les mères aiment leurs enfants et sont incapables de leur nuire ».

D’autre part, une évaluation incomplète des critères suivants peuvent aggraver « l’aveuglement » du professionnel [5]:

Le parent identifie-t-il avec pertinence les besoins de l’enfant, croit-il en sa capacité d’opérer un changement, essaie-t-il, et maîtrise-t-il ?

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