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Commentaire - Epitaphe Villon

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« arraché la barbe et les sourcils » (24), « plus becqueté d'oiseau que dés à coudre » (28).

- Lexique de l'affectivité « n'ayez les coeurs contre nous endurcis » (1), « pitié » (3), « mercis » (4) et rejet de l'indifférence et de la moquerie (9-11/12-19-34).

; Cet appel à la compassion conduit à un rapprochement du destinataire et du locuteur.

3- Villon, porte-parole

- Le poème est structuré par la présence de connecteurs logiques qui révèle son caractère argumentatif. Le discours est moins tourné vers l'intériorité du locuteur qu'ouvert à d'autres destinataires.

- Les effets de rapprochement entre locuteurs et destinataires font que Villon apparaît d'abord comme le porte-parole des pendus, puis celui de tout condamné à mort et finalement de toute personne amenée à vivre l'expérience de la mort.

; Villon se présente donc dans ce poème comme un porte parole.

Épitaphe Villon marque le rapprochement de plusieurs mondes, celui des vivants et celui des morts, allant parfois, nous le verrons, jusqu'à les intervertir.

II - Portée esthétique du poème

1- Appel désespéré, sort incertain

- Effet expressif produit par les procédés d'insistance (accumulations, emploi du passé composé, et du présent (8-27) – valeur durative du présent et événement passé dont les effets sont encore sensibles dans le présent pour le passé composé – structure comparative (28))

- Evocation des suppliciés qui s'apparente à une plainte, locuteurs présentés comme des victimes impuissantes (locuteurs désignés par des pronoms en complément d'objet et en sujet de phrases négatives + compléments de temps insistants sur la durée du châtiment : « piéça » (7), « jamais nul temps » (25), « sans cesser » (27))

; Locuteurs lancent un appel désespéré qui apporte une sensibilité esthétique au poème

2- Évocation des suppliciés

- Evocation sans détour de la mort, les corps des pendus sont des objets sur le point d'être détruits.

- Cette déshumanisation est accompagnée par le champ lexical de la souffrance comme pour mieux en révéler le paroxysme : une souffrance inhumaine « dévorée et pourrie » (7 et 8) « débués et lavés » (21).

- Insistance produite par le rythme binaire et le préfixe privatif de indiquant la décomposition.

- Evocation récurrente de la mort « fumes occis » (12), « sommes transis » (15), « sommes morts ».

; L'évocation des suppliciés est pathétique, et pourtant, esthétique.

3- Musicalité

- La forme du poème : une ballade, est la forme la plus célèbre du lyrisme médiéval, directement inspirée de la musique et de la danse.

- Elle consiste en trois strophes identiques (dizaine de décasyllabes) suivies d'un envoi. Chaque strophe s'achève par un refrain (10-20-30-35).

- Le refrain fait entendre un effet de rythme propre au chant et le retour lancinant d'une plainte.

- rimes ababb//ccdcd répétées 3 fois et l'envoi ccdcd impriment au poème le même effet lancinant propre à la complainte.

; L'épitaphe Villon est imprégné de musicalité qui complète son effet esthétique.

L'épitaphe Villon comporte donc une portée esthétique, situation exacerbée de l'expression lyrique.

III – Portée morale du poème

1- Un poème religieux

- Appel insistant à la prière est un appel à la réflexion sur l'humanité et la médiation sur la mort. L'imploration du poète révèle une faiblesse des hommes et suggère un modus vivendi fondé sur la solidarité et la charité (11-14), la vertu (29) et l'humilité symbolisée par la prière (10;11-13;15-18).

- La représentation de la mort dans L’Epitaphe Villon est celle de la religion chrétienne, les pécheurs qui ne reçoivent pas le pardon vont en enfer dont leur supplice donne un avant goût (18-22-33).

- Villon marque la supériorité de l'âme sur le corps, sa décomposition est le signe de la corruption humaine, la seule éternité est dans la vie spirituelle.

; L'épitaphe Villon comporte une dimension religieuse, reflet de l'époque à laquelle il a été écrit et qui lui donne une portée morale.

2- Le paradoxe de l'échange morts/vivants

- Chiasme « car si pitié de nous pauvres avez,

pas ne devez en avoir dégoût » le poète proclame ainsi l'universalité du genre humain placée sous le regard de Dieu.

- Contraste et paradoxe entre les pendus aux valeurs presque humanistes et les vivants présentés

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