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Entrepreunariat

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a même manière la source de revenu tout en offrant des services similaires. Raisonner en terme de différenciation semble insuffisant ; dans chacun des deux cas une dynamique économique différente est mise en jeu. Les premiers s'inscrivent dans des logiques d'audience, les seconds dans des logiques de service. A terme se pose la question de la coexistence des deux formules.

Cette observation permet de soulever deux questions distinctes mais étroitement reliées, dont la portée est certainement plus générale que la seule économie du net. La première question se comprend mieux lorsqu'on traduit l'expression américaine de business-model par l'équation économique : le problème de la création d'un nouveau service n'est pas posé seulement en terme d'adaptation à des besoins non encore révélés, mais en termes de combinaison efficace de services et de facteurs de production, alors qu'on assiste à une dissociation grandissante entre le produit de l'activité et les ressources qui forment le revenu. Comment l'entrepreneur imagine-t-il, développe-til son équation économique ? Cette dimension cognitive du phénomène entrepreneurial prend une importance capitale dans une économie dont la forte turbulence rend difficile le décryptage des évolutions en raison, principalement, de la fréquence des innovations de rupture et de la complexité de la structure concurrentielle des marchés. S'ajoute à cet élément le rôle particulier du temps. La très grande rapidité des changements incite ainsi les entrepreneurs à perçoir l'urgence de l'action comme facteur de réussite et se soumettent à un rythme d'activité accéléré. Ce rythme remet d'ailleurs perpétuellement en question l'équation économique. Les entreprises gagnantes sont celles qui réussissent par leur capacité à procéder à une recombinaison fréquente des ressources, laquelle nécessite une forte capacité à improviser. Se pose ainsi une seconde question fondamentale : Comment le projet entrepreneurial peut être conduit dans un environnement caractérisé essentiellement par une croissance rapide et plus généralement par une forte turbulence ? Cette question comprend deux facettes, l'une est celle de l'adaptation à l'environnement, l'autre est celle liée à la coordination d'une organisation amenée à croître très rapidement. Nous examinerons donc successivement ces deux grandes

questions et les problèmes qui leur sont associés. Dans une première partie, après avoir discuté de la nature et des spécificités du modèle économique dans le champ de la net-économie, nous nous interrogeons sur le rôle de l'entrepreneur. Dans une seconde partie, nous examinons de manière générale le problème de la croissance rapide en posant d'abord le problème de l'adaptation à un environnement turbulent puis en évoquant celui de la capacité managériale. Nous concluons enfin en resituant la problématique de l'entrepreneurship dans le cadre plus général de la question des nouvelles formes organisationnelles. 1. L’entrepreneur et l’équation économique Les expériences entrepreneuriales les plus spectaculaires dans le domaine de la nouvelle économie s'appuient principalement sur des innovations de rupture, qu'elles soient purement technologiques, ou organisationnelle. Cependant elles ne s'y réduisent pas. Une grande part d'entre elles se développent en dehors des entreprises établies incitant à revenir sur un modèle schumpeterien de l'entrepreneur-innovateur. Un des traits caractéristique réside sans doute dans le rôle d'arbitrage de l'innovateur. On pourrait ici s'inspirer des approches de Kirzner2, ou encore de Leibeinstein3, si l'on veut mettre l'accent sur le fait que cette économie se constitue d'un réseau qui présente des imperfections, des lacunes exploitables par l'entrepreneur. C'est d'ailleurs la caractéristique fondamentale des technologies de l'information et de la communication : chaque innovation semble être destinée à devenir une plate-forme à partir de laquelle d'autres applications vont se développer4. Plus généralement nous nous situons dans une économie de la connaissance qui présente quelques caractéristiques fondamentales telles que les externalités de réseau et de standard, le verrouillage des clients, des coûts constitués essentiellement par la recherche et le développement, des effets d'apprentissages considérables5. L'entrepreneur de la net-economie se trouve donc confronté à un problème bien plus complexe que l'entrepreneur traditionnel. Il ne lui suffit pas d'innover en trouvant des solutions moins couteuses, ou plus performantes, ni même de satisfaire des besoins nouveaux.

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Kirzner I, Competition and entrepreneurship, Chicago University Press, 1973

Leibenstein H, The général X-efficiency paradigm and the role of the entrepreneur, in Rozzio (dir), Time, uncertainty and disequilibrum, Lexington Mass DC Heath, 1979, p. 45 Pour un développement de ce point de vue on pourra lire Kelly, K. (1998), " New Rules for the New Economy : 10 radical strategies for a connected world", Viking, N-Y. Pour une synthèse on se reportera à Teece (1998), " Capturing Value from Knowledge Assets : The New Economy, markets for Know-How, and Intangibles Assets", California Management Review.Vol 40, n°3, Spring 55-79

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L'entreprenaute est amené à construire un environnement de marché, à bâtir une institution. 1.1. L'équation économique Dans la net-économie, une des premières difficultés qui se pose est celle de savoir qui doit payer. Elle est accrûe par le fait que souvent ces marchés correspondent à des besoins nouveaux, bien souvent non encore exprimés, et pour lesquels l'utilisateur final est au bout du compte pas prêt à consacrer encore un prix élevé. En traduisant l'idée de business-model par équation économique, on rend compte de manière plus évidente du problème de gestion auquel est confronté l'entrepreneur. Disposant à un moment d'une vision sur ce que peut être le marché, d'une idée des ressources en capital disponible, connaissant l'existence de certaines technologies et des moyens de les combiner, ayant accès à certaines ressources humaines, il conçoit un ensemble de service dont la caractéristique générale est sans doute le déséquilibre. Quatre grands facteurs de déséquilibre peuvent être identifiés : la dissociation des marchés, l'importance des coûts de développement, l'existance d'externalités, le rôle primordial de l'apprentissage. Ces quetre facteurs sont constitutifs de l'équation économique, que l'entreprenaute doit mettre au point. La dissociation des marchés. Dans les marchés traditionnels, le problème de l'innovation est fondamentalement simple, il s'agit de bien identifié le segment des innovateur, de définir précisément les caractéristiques fonctionnelle requises, d'établir un prix acceptable et d'être capable de prévoir raisonnablement le rythme de diffusion du produit. L'entrepreuneur fera bien souvent peser le coût du développement sur des premiers utilisateurs. Dans la net économie, les choses semble être inversées. Bien souvent, l'utilisateur final, même s'il est pionnier, n'est pas prêt à payer. Des solutions nouvelles ont donc été inventée. Elle s'appuient sur un principe général de dissociation des marchés. Ceci peut prendre plusieurs formes. La première consiste à dissocier les produits en une partie serveur et une partie cliente. Acrobat, Netscape, Explorer en sont des exemples. L’utilisation du logiciel est gratuite pour le client, mais l’accès au serveur distribuant les informations lisibles via ces logiciels est payant. Cette décomposition concerne aussi les biens

tangibles, l'exemple de la téléphonie mobile est lumineux. Cela peut se traduire aussi par la dualité classique des médias : les revenus proviennent de la publicité dont la valeur tient à la capacité d'attention créée par un contenu informationnel gratuite. De manière plus générale ceci se traduit par des politiques de versioning telles que les promeuvent Al Varian et Shapiro6 qui permettent notamment de financer le développement du service par quelques clients qui payerons très cher des versions initiales et complètes, alors que la grande masse des utilisateurs peuvent utiliser le service pour des montants modiques. La dissociation des marchés s'accompagne aussi d'inversion des marchés. Parmi les inventions les plus notables - mais en sontelles réellement?notons des groupements d'achat à l'exemple de cluster.com. Le client devient pour ces regroupements une sorte de fournisseur. La encore se pose la question de qui doit payer le service, l'acheteur ou le vendeur? La complexité de cette décision peut être accrue par son instabilité dans le temps. Pour bon nombre de services, les premières phases de mises sur le marché peuvent inciter à faire payer le vendeur, tandis, que dans une seconde phase, se sera l'acheteur.

Le développement : source de coût. Un second déséquilibre apparent se manifeste dans le coût relatif excessivement important du développement, des équipements, et du marketing, comparativement aux coûts de production et d'exploitation. Qu'il s'agisse d'un

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