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La Croissance Chinoise

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Aujourd’hui, la croissance chinoise fascine autant qu’elle fait peur ; elle fascine de par ses chiffres qui sont énorme (exemple 10% de croissance), et elle fait peur parce qu’elle semble profondément instable. Ce qui nous conduit à se poser les questions suivantes.

Comment caractériser la croissance chinoise? Quelles sont les sources d’une telle expansion? En quoi la croissance chinoise est‐elle cependant fragile et socialement coûteuse? Quel est l’impact de la crise actuelle sur l’économie chinoise?

I. Une croissance impressionnante

A/ Des performances économiques exceptionnelles

1. Une croissance forte et durable

* La Chine a enregistré une croissance de 9% en moyenne par an entre 1979 et 2010.

* Depuis 1978, le PIB par habitant est multiplié par deux tous les neuf ans, pour atteindre 33677 dollars en 2009.

* Le PIB global est 9 fois plus important qu’en 1978 et dépasse 1336,9 milliards de dollars au troisième trimestre 2010.

Ces données sont le résultat de deux décennies de croissance économique, avec une augmentation du PIB de plus de 12% en 1992 et 1993, un ralentissement progressif mais une croissance toujours largement positive entre 1994 et 1999, avant que la croissance annuelle chinoise ne culmine au-delà de 10% dans les années 2000 (La croissance chinoise frôle les 12 % au premier trimestre 2010).

2. La croissance permet à la Chine une intégration dynamique dans l’économie mondiale

En un quart de siècle, la Chine est devenue une grande puissance économique : elle est devenue la 3eme économie mondiale, avec la réévaluation à la hausse des chiffres de la croissance de 2007, qui la propulse devant l’Allemagne. L’économie chinoise pesait ainsi 26 700 milliards de yuans en 2007, soit environ 3 500 milliards de dollars.

Avec 6% du PIB mondial, elle est encore très loin des Etats Unis, de l’Union européenne, mais dépassant entre avril et juin, le PIB du Japon qui est de 1288,3 milliards de dollars celui de la chine a dépassé les 1336,9 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année 2010. Cela a permis à la chine d’être un des principaux moteurs de l’économie mondiale avec une contribution à la croissance du PIB mondial qui a dépassé 10%.

B/ Les fondamentaux de la croissance chinoise

1. Un modèle de croissance basé sur l’investissement et la productivité

La croissance chinoise est influencée par trois facteurs majeur appeler facteur travail, facteur capital et enfin facteur productivité. Depuis le passage de la chine à l’économie de marché, la principale de sa croissance s’explique par une accumulation du facteur capital. En effet la Banque mondiale estime que les 2/3 de la croissance chinoise de 1986 à 1996 proviennent de la formation de capital. Cela signifie que la croissance chinoise est une croissance extensive «on rajoute des capacités de production plus qu’on améliore la productivité existantes ».

Les améliorations de productivité contribueraient pour un tiers à la croissance. Pour une large part, les accroissements de la productivité résultent de la réallocation du travail et d’autres facteurs des secteurs à basse productivité vers des secteurs à plus haute productivité, plutôt qu’une augmentation de la productivité dans tous les secteurs de l’économie.

En d’autres termes, la Banque Mondiale estime qu’en déplaçant un nombre considérable de travailleurs de l’agriculture vers l’industrie et les services, on suscite une croissance de 1,5% par an tout simplement parce que la productivité d’un ouvrier ou d’un employé du tertiaire est plus grande que celle d’un paysan.

2. Une croissance pervers

Depuis 1978, la croissance chinoise a été cyclique car ils alternent entre la phase croissante et le ralentissement.

La Chine est une économie dont la croissance est principalement tirée par l’investissement d’où des excès d’investissement qui ont provoqué des surchauffes, comme celle de 2004, qui a nécessité des mesures de régulation brutales par le gouvernement (réduction des prêts bancaires, gels des projets d’investissement). Les mauvaises performances du secteur bancaire chinois expliquent largement cette croissance perverse : le manque de rigueur dans le financement engendre donc une augmentation irrationnelle des capacités de production.

Depuis 2002, l’économie chinoise est entrée dans une phase de très forte croissance différente des précédentes, car grâce à ses moteurs le plus puissants qui sont l’investissement (sous l’effet des politiques expansionnistes de grande ampleur des autorités chinoises) et les exportations, et elle ne s’accompagne pas de tensions inflationnistes. Ce régime de croissance est néanmoins déséquilibré : beaucoup de secteurs sont en surcapacité (énergie, transports, textile, automobile), tandis que la croissance chinoise devient dépendante des marchés extérieurs et est vulnérable à un éventuel retournement de la conjoncture mondiale.

II. Une croissance couteuse

On remarque donc quelles sont les risques d’un modèle de croissance marqué que par le facteur capitale, une mauvaise allocation des ressources, la collusion d’intérêts politiques et économiques.

A/ Les impacts sociaux et la question du développement

1. Une croissance élevée qui ne résous pas le chômage

On estime que la Chine a besoin d’une croissance qui tourne au alentour de 9% pour espérer assurer le plein emploi et pour pouvoir créer 10 millions d’emplois urbains supplémentaires chaque année

Or, la pression démographique est telle qu’il y a un excédent de main d’œuvre (la Chine comptera 1 milliard d’actifs en 2030).

Depuis l’époque de Deng Xiaoping, environ 30 millions de personnes ont été licenciées des grandes entreprises de l’Etat, et on estime que 11 à 12 millions d’employés seraient encore en sureffectif. Ainsi, le chômage réel, selon les chiffres non officiels, devrait se situer entre 10 et 15% de la population active, puisque les victimes des reconversions industrielles et les travailleurs migrants ne sont pas comptabilisés et ne perçoivent aucune indemnisation chômage.

Les exclus se tournent dans un secteur informel qui sont commerce de rue, la construction, services aux particuliers …, dans lequel 80 millions d’emplois précaires ont été créés entre 1995 et 2002.

2. Une croissance élevée pour un développement inégal

L’écart social reste ainsi extrêmement marqué, même si l’extension au plus grand nombre des bénéfices de la croissance est en cours. La croissance chinoise a certes entraîné la réduction de la pauvreté, qui est passée de 375 millions d’individus en 1990 à 170 millions en 2004. Cependant, on observe une inégalité croissante des situations individuelles et donc des différences de plus en plus sévères.

Cet écart de développement on le retrouve aussi sur le plan national, car seule la côte Est, Pékin, Shanghai et Hong Kong profitent de ce développement économique alors que la chine profonde connaît elle le phénomène de la croissance sans le développement. L’IDH élevé que l’on enregistre à propos de la Chine ne concerne donc que ses zones urbaines, tandis que le sous‐développement et la pauvreté n’ont toujours pas disparu dans le pays.

Il semble bien qu’il y ait un arbitrage des autorités chinoises entre la croissance et le développement, et que celui‐ci se fasse en faveur de la croissance, comme en témoigne le faible niveau de dépenses publiques dans l’éducation, la dislocation du système de couverture sociale, et la précarisation du système de santé.

B/ Les impacts environnementaux

1. La dégradation de l’environnement

L’industrialisation rapide, la surpopulation, l’exploitation des ressources en dehors de tout contrôle, entraîne des conséquences dommageables partout : la désertification, le manque d’eau, la pollution des cours d’eau et des atmosphères dans 90% des villes, l’augmentation des émissions de gaz nocifs.

La croissance chinoise est donc un processus à haut risque : 16 des 20 villes les plus polluées au monde sont chinoises. La Banque Mondiale estime que la pollution atmosphérique est la cause de plus de 300 000 décès par an, et la Chine est un des pays dont la population est la plus touchée par le cancer. Une étude récente de l’Agence nationale pour la protection de l’environnement indique que les niveaux de pollution en Chine quadrupleraient dans les 15 prochaines années si la courbe de la croissance de la consommation énergétique reste constante.

2. Le tournant vers la « croissance verte » ?

La Chine dit vouloir prendre le tournant du développement durable. Le gouvernement chinois entend d’abord maintenir un taux de croissance de 7% par an environ ; mais ce sur quoi il entend concentrer son attention, c’est la nature de la croissance à réaliser : le revenu

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