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La Microeconomie

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e approche doit satisfaire aux exigences de l'individualisme méthodologique, c’est-à-dire que toute analyse des interactions sociales entre acteurs dans le domaine économique doit partir des comportements de ces mêmes acteurs, qui constituent en quelque sorte les "atomes" du système économique. Cette position est vivement contestée par d'autres économistes pour qui la primauté doit être donnée aux institutions collectives et aux normes sociales comme facteurs explicatifs du jeu social.

Il en résulte une grande diversité d'approches en microéconomie, diversité s'ordonnant selon l'importance accordée aux comportements individuels par rapport aux organisations collectives, et cela même au sein du courant néoclassique. On observe d'ailleurs un glissement progressif de la microéconomie néoclassique d'une approche "individualiste" des comportements (dont la théorie de l'équilibre général fournit sûrement l'exemple le plus abouti) vers des approches de plus en plus "collectives" et "institutionnelles" : la théorie des organisations industrielles, la théorie des contrats et de la gouvernance, les recherches du courant "law and economics" ou de la "nouvelle économie politique" sont aujourd'hui les domaines de recherche les plus actifs de la microéconomie.

L'approche microéconomique « traditionnelle »[modifier]

Par approche « traditionnelle », on entend l'analyse microéconomique résultant de la synthèse opérée par l'économie mathématique néoclassique des années 40 et 50 entre les apports du courant marginaliste du xixe siècle et la théorie de l'équilibre général de Walras et de Pareto. John Hicks et Paul Samuelson sont considérés comme « le père » de la microéconomie traditionnelle actuelle1. Par ailleurs, elle s'organise autour de quatre volets :

La théorie du consommateur, qui étudie le comportement de ménages devant effectuer des choix de consommation de biens sous contraintes budgétaires ;

La théorie du producteur, qui étudie le comportement d'entreprises qui veulent maximiser leur profit sous contraintes technologiques ;

La théorie de l'échange sur des marchés, ces marchés pouvant être concurrentiels ou non concurrentiels ;

La théorie de l'optimum économique, qui mobilise le concept d'optimum de Pareto pour juger de l'efficacité économique collective des interactions entre agents au travers des échanges.

Dans cette approche, les agents économiques, ménages ou entreprises, sont supposés « rationnels », c’est-à-dire qu'ils sont censés disposer de capacités cognitives et d'informations suffisantes pour pouvoir, d'une part, construire des critères de choix entre différentes actions possibles et identifier les contraintes pesant sur ces choix, contraintes tant « internes » (leurs capacités technologiques s'il s'agit d'entreprises, par exemple), « qu'externes » (c’est-à-dire résultant de leur environnement économique), et, d'autre part déterminer le choix qui satisfait au mieux ces critères en respectant ces contraintes. On parle de comportement « d'optimisation sous contraintes » pour désigner cette notion de « rationalité ». C'est le paradigme de l'Homo œconomicus qui n'implique pas a priori que les critères de choix des individus soient purement égoïstes, ces derniers pouvant parfaitement être « rationnellement » altruistes.

Quelques remarques s'imposent à ce stade. Ce qui intéresse la microéconomie, c'est tout d'abord l'étude des choix des agents économiques, c’est-à-dire de la manière dont ils procèdent à des arbitrages entre différentes options possibles, en comparant leurs avantages et leurs inconvénients pour la poursuite de leurs objectifs ou la satisfaction de leurs intérêts. Cette démarche opère donc par scission des moyens (les options possibles) et des fins (les intérêts ou aspirations des agents). Elle peut parfaitement s'appliquer à une grande variété de moyens (le vol plutôt que l'échange par exemple) comme de buts : on trouve en microéconomie néoclassique des analyses de firmes autogérées, dont l'objectif n'est pas de maximiser les profits des actionnaires mais l'utilité du revenu salarial de leurs employés-propriétaires, ou de ménages « dynastiques », dont l'objectif est de maximiser non seulement le bien-être de leurs membres mais aussi celui de leurs descendants, des descendants de leurs descendants, et ainsi de suite.

L'approche conceptuelle utilisée est de nature "conventionnelle", c’est-à-dire qu'elle procède par appariemment d'un ensemble d'objectifs et de moyens disponibles pour les atteindre à une "unité" abstraite de décision. Cette abstraction n'a pas pour but de décrire le comportement d'agents "réels" particuliers, mais de produire des prédictions générales sur le résultat de leur mise en interaction. La microéconomie traditionnelle mobilise trois grandes catégories de "conventions" de ce type :

une convention "d'agents", les ménages et les entreprises, vus comme des "boîtes noires", alors qu'il s'agit en fait de collectifs d'individus, pouvant être de très grande taille (une firme multinationale par exemple). Mais rien n'interdit d'ouvrir ces "boîtes noires" pour conduire des analyses micro-économiques à l'échelle intra-familiale ou intra-entreprises.

Une convention de "biens", qui désigne les objets "centres d'intérêt" des agents économiques. Mais ces biens sont toujours définis avec un certain degré d'arbitraire : ils peuvent différer en "nature" comme en "qualité", ils peuvent être produits intentionnellement ou non (cas de la "pollution" par exemple), ils peuvent être "légaux" ou "illégaux", c’est-à-dire que leur production, consommation ou échange peut être socialement licite ou pas (cas des drogues par exemple).

Une convention "d'espace social" d'interaction, qui dans le modèle microéconomique traditionnel s'identifie aux "marchés" en tant qu'espace de transaction. Mais il est parfaitement possible d'appliquer l'analyse microéconomique néoclassique à toutes sortes d'espace sociaux de transaction, comme les "marchés internes" aux entreprises, ou les réseaux formels et informels de communication d'informations entre agents économiques.

La microéconomie néoclassique traditionnelle se présente généralement sous une forme extrêmement mathématisée, d'un abord difficile et souvent abscons pour les non spécialistes, surtout s'ils ne disposent pas d'une bonne formation préalable en mathématiques. Cette importance de la formalisation mathématique résulte principalement des attendus du programme de recherche néoclassique. La primauté accordée aux comportements individuels implique de pouvoir définir de manière relativement précise ces comportements, un problème par nature difficile, un comportement mobilisant conjointement des motivations, des moyens d'action sur son environnement, des modèles mentaux de représentation de cet environnement et des systèmes de communication et d'échange d'information avec d'autres agents. Par ailleurs, l'accent mis sur l'individu agissant amène à refuser toute vision a priori "hiérarchique" des interactions économiques au profit de visions "horizontales" de ces interactions. Une telle approche conduit ainsi à privilégier "l'intercausalité" dans l'interprétation des faits économiques, c'est-à-dire à renoncer à toute forme de causalité "linéaire" dans l'explication économique.

Par exemple, une proposition comme : "le chômage résulte de salaires trop élevés" n'a guère de sens en microéconomie, car des salaires faibles peuvent très bien être cause de chômage, un certain nombre d'individus préférant ne pas travailler à ce niveau de salaire en raison de la désutilité du travail. Typiquement, le raisonnement microéconomique requiert d'envisager l'interaction simultanée d'un grand nombre de variables et de facteurs, ce qui se conçoit difficilement sans le secours de la formalisation mathématique.

La microéconomie contemporaine[modifier]

Les impasses et limitations du programme de recherche de la théorie de l'équilibre général ont conduit à d'importants bouleversements de la microéconomie à partir des années 70. Parallèlement, elle a considérablement étendu son champ d'étude, y compris vers la macroéconomie (modèles macroéconomiques "microfondés"), au point de s'identifier pour certains à la discipline économique elle-même. Cette extension s'est accompagnée d'un éclatement des approches et même des paradigmes, devenus diversement complémentaires ou concurrents entre eux. Il serait impossible de résumer en quelques phrases toutes ces recherches. Tentons néanmoins d'en identifier quelques apports saillants.

La théorie des incitations[modifier]

Article détaillé : théorie de l'agence.

La micro-économie moderne met

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