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Les Crises Structurelles Du Système Capitaliste Comme L'écroulement D'un Régime D'accumulation : Une Approche Régulationiste

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t de profondes mutations pour le système.

Mots-clés : Crises économiques, régulation, financiarisation, capitalisme, monnaie

Sommaire

INTRODUCTION .................................................................................................................... 2 Principales approches des crises économiques ..................................................................... 4 Problématique, hypothèses, concepts et cadre théorique .................................................... 11 Méthodologie et structure ................................................................................................... 14 CHAPITRE 1 : LA CRISE COMME UN PROCESSUS INHÉRENT À L‟ACCUMULATION DU CAPITAL .................................................................................... 18 1.1 Marchandise, travail et monnaie ............................................................................. 18

1.2 Les rapports capitalistes ............................................................................................... 32 CHAPITRE 2 : RÉGULATION DE L‟ACCUMULATION PAR LE BIAIS D‟UN RÉGIME INSTITUTIONALISÉ D‟ACCUMULATION ....................................................................... 45 2.1 Un mode de production et sa forme ............................................................................. 45 2.3 Configuration des formes institutionnelles constitutives d‟un régime d‟accumulation 48 2.3 Crises et régimes d‟accumulation ................................................................................ 59 CHAPITRE 3 : LA RELATION ANTAGONIQUE ENTRE ACCUMULATION ET RÉGIME D‟ACCUMULATION ............................................................................................ 67 3.1 Le rapport conflictuel entre une forme et sa substance ................................................ 67 3.2 Le processus de découplage entre forme et substance et la suraccumulation .............. 70 3.3 La contradiction entre accumulation et institutions dans les rapports capitalistes ....... 80 CONCLUSION ..................................................................................................................... 108 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 126

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INTRODUCTION

Le sujet central de ce mémoire est les crises dites majeures, ou encore crises structurelles, du système capitaliste. Son but est de compléter un cadre conceptuel qui permet d‟appréhender et d‟analyser ces crises majeures. Nous tenterons de mener à bien cette tâche en nous basant principalement sur les travaux des auteurs marxistes de l‟École de la régulation tels que Dockès, Rosier, Aglietta et Lipietz ainsi que sur les écrits de Marx luimême. Le concept de crise capitaliste majeure utilisé renvoie à celui qui est avancé par l‟École de la régulation : il s‟agit d‟une crise économique et sociale qui procède de l‟écroulement d‟un mode de régulation. L‟étude d‟un tel sujet présuppose donc l‟emploi d‟une littérature marxiste et plus précisément régulationniste, qui nous semble, de par son point de vue critique et global, la plus pertinente pour traiter des défaillances majeures du système capitaliste. Marx a en effet cherché à démontrer à travers ses écrits comment les rapports capitalistes sont fondamentalement contradictoires, et comment ces contradictions peuvent se manifester à travers les crises économiques. Les auteurs de l‟École de la régulation édifient sur les fondations théoriques marxistes le concept de mode de régulation : face aux contradictions du système, il se développe un ensemble d‟institutions sociales, politiques, économiques et culturelles chargées de réguler les rapports capitalistes et d‟assurer leur reproduction. Les crises majeures sont celles où un mode de régulation n‟arrive plus à assurer les contradictions de l‟accumulation capitaliste et s‟écroule à l‟occasion d‟une crise économique et sociale.Un questionnement surgit alors : Comment expliquer, à l‟aide des concepts régulationniste et d‟une façon qui soit cohérente avec la dialectique marxiste, les processus qui mènent à l‟écroulement d‟un mode de régulation? Il est surprenant de voir que, si de nombreux auteurs régulationniste ont étudié attentivement les facteurs et les effets concrets des crises majeures, particulièrement la crise du fordisme durant les années 70, le champ théorique que sont les crises majeures est demeuré assez peu défriché. Notre démarche vise donc à tenter de combler cette lacune en

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utilisant les concepts marxistes et régulationniste comme outils servant à construire une analyse théorique des crises majeures et jeter ainsi une modeste lumière sur cette épineuse problématique. Il s‟agit d‟une démarche essentiellement théorique, et donc abstraite. Néanmoins, une brève analyse concrète de la crise actuelle sera produite lors de la conclusion de ce mémoire. Il s‟agira alors de se servir de cette crise comme exemple et de déterminer si, à la lumière des événements, cette crise peut s‟apparenter à une crise majeure. La pertinence d‟un tel sujet ne saurait faire de doute à partir du moment où l‟on étudie même superficiellement l‟histoire du capitalisme moderne. Au cours du XXe siècle, par exemple, l‟économie capitaliste mondiale a été frappée de plusieurs crises dont certaines d‟une envergure colossale et portant à de très lourdes conséquences, tant politiques et sociales qu‟économiques. Ces périodes troubles sont souvent des terrains fertiles pour les interrogations et les remises en questions en science économique : de nouvelles analyses sur les crises se mettent à foisonner et viennent remettre en cause le paradigme théorique précédent qui devient obsolète en raison de son incapacité à prévoir et expliquer la crise. C‟est pourquoi la plupart des grands travaux théoriques sur les crises capitalistes sont contemporains des grandes périodes de crises : Keynes et la crise de 1929, Ernest Mandel, les régulationniste ou les néo-libéraux lors de la crise des années 70. Cependant, lorsque la crise est résorbée, que les obstacles au profit sont surmontés, les nouvelles théories « révolutionnaires » qui ont vaincu la forteresse de l‟hégémonie intellectuelle se transforment elles-mêmes en paradigmes figés, comme la théorie néo-classique. Les crises deviennent alors un sujet assez peu à la mode, sinon carrément considéré comme obsolète, le nouveau paradigme assurant qu‟une telle catastrophe est maintenant devenue impossible grâce à de nouvelles pratiques économiques ou à de nouvelles mesures de contrôle. Et ce, jusqu‟à ce qu‟une autre crise majeure frappe le système et viennent ébranler les convictions les plus solides. Nous ne désirons pas attendre une nouvelle et hypothétique crise (les événements récents tendent à démontrer que la crise est maintenant moins une hypothèse qu‟une réalité concrète) pour traiter de ce sujet, dont l‟étude nous semble par ailleurs une formidable porte d‟entrée pour la compréhension du système capitaliste. Par ailleurs, le sujet peut sembler trop économique pour une analyse en science politique. Cependant, nous croyons qu‟il n‟est pas aisé de distinguer de façon claire ces deux sphères de la vie sociale. L‟un des aspects les plus importants de notre mémoire est justement

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de faire le lien entre le politique, le social et l‟économique. À ce niveau, les théories marxiste et régulationniste nous apparaissent parfaitement pertinentes, en ce sens qu‟elles s‟opposent comme nous allons le voir aux autres théories économiques qui étudient l‟économie comme un champ autonome des autres sphères de la société.

Principales approches des crises économiques

Comme il a été mentionné précédemment, l‟étude d‟un sujet comme les crises structurelles du capitalisme, qui sont des défaillances majeures d‟un mode de régulation du système, supposent un cadre théorique essentiellement critique. Deux principaux aspects théoriques doivent être pris en compte dans le cadre d‟une étude comme celle que nous suggérons d‟entreprendre. Le premier aspect est relativement simple; il faut mettre de l‟avant les forces centrifuges, issues des processus endogènes à l‟accumulation de capital, qui oeuvrent à la destruction du capitalisme. Le deuxième aspect découle du premier ; le processus d‟accumulation étant instable et déséquilibré, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes socio-économiques qui mettent en échec, ou du moins qui tiennent en respect les déséquilibres inhérents au capital. Nous allons ici effectuer un très rapide survol des trois principaux courants actuels en science économique, le néo-libéralisme, le keynésianisme et le marxisme, afin de présenter les réponses que ces théories offrent aux problèmes théoriques qui nous préoccupent. Comme un courant théorique est toujours complexe et représente un large spectre de saveurs intellectuelles, nous nous limiterons à une esquisse des postulats de base de chacune et de leurs implications pour une analyse des crises capitalistes. Les néo-classiques1

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La présentation des théories néo-classique et keynésienne est inspirée de celle qu‟en

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