DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Separation Et Détachement

Commentaires Composés : Separation Et Détachement. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 13

de séparations : séparation du ventre maternel, du sein, d’une nourrice…etc

Cependant il existe différents types de séparation : les séparations auxquelles l’enfant aspire et qui lui permettent de s’autonomiser et d’acquérir de nouvelles capacités, les séparations empêchées dues par exemple à la maladie d’un enfant qui au contraire vont venir le freiner dans ses apprentissages, et les séparations imposées comme dans le cas d’un placement ou d’une hospitalisation.

Il apparaît alors, selon Marcel Rufo, que pour grandir, l’enfant ait besoin de se séparer ; son développement psychomoteur venant d’ailleurs en témoigner n’étant fait lui-même que de séparations : le sevrage qui sépare le bébé du sein de sa mère, l’apprentissage du « quatre-pattes » et de la marche qui lui « sépare » le petit enfant de sa « dépendance motrice », l’apprentissage de la propreté qui est une recherche d’autonomie essentielle puisqu’elle représente la première séparation sociale : en étant propre, l’enfant peut aller à l’école et découvre l’intimité.

Cependant, la séparation étant indissociable de l’attachement, il faut préciser que la fusion des toutes premières semaines est indispensable à ce nouveau-né qui a besoin pour survivre de ce que Donald W. Winnicott a nommé « la préoccupation maternelle primaire ». Cet état d’hypersensibilité de la mère envers son bébé permet d’assurer à ce dernier un sentiment de continuité, et l’interaction affective qu’elle lui procure lui permet de faire l’expérience du partage de sa vie émotionnelle. Pourtant, cette fusion si essentielle dans les premières semaines de vie du bébé, doit prendre fin pour pouvoir être bénéfique. C’est là le rôle du père ou de toute autre personne de l’entourage, qui , en tant que « tiers-séparateur », pourra, en s’immisçant dans la relation duelle, créer des espaces de différenciation. En effet, pour le nourrisson, il n’y a pas de différence entre sa mère et lui : ils ne font qu’un ; c’est en venant donner à la mère la force de ne pas s’occuper uniquement de son bébé que le père introduit progressivement la notion de différence chez l’enfant qui pourra alors peu à peu trouver de nouveaux modèles identificatoires, lui qui jusqu’ à présent s’identifiait exclusivement à sa mère.

Si elle parvient à « être la pour être quittée » (comme par exemple pour une adaptation en crèche) c’est qu’elle est parvenue à aménager la relation ambivalente qu’elle a avec son enfant et qu’elle considère son développement comme une lutte instinctuelle non dirigée contre elle. Quand la mère ne domine pas ces éléments, elle communique son émoi interne et stimule une réponse de l’enfant qui peut se manifester de plusieurs façons: soit l’enfant refuse de grandir pour prouver à la mère qu’il a toujours besoin d’elle soit il la rejète et s’en éloigne avec agressivité. Dans tous les cas, l’enfant ne pourra pas développer une véritable attention ou un estime à l’égard de la mère comme le pense Winnicott. Ceci peut nuire à sa capacité de fonctionner comme une personne sensible qui pense aux autres ou de devenir parent lui-même. Par contre, quand la mère parvient à être la pour être quittée, elle favorise les étapes de développement de l’enfant qui ne se sent pas coupable de grandir et qui prend avec sympathie le rôle de la mère.

La fusion intense est donc néfaste pour l’enfant comme pour la mère : cette dernière ne vit alors qu’au travers de son enfant, et celui-ci aura du mal à se confronter aux autres et à concquérir de nouveaux territoires. Il peinera à trouver de nouveaux modèles identificatoires pourtant si importants pour sa contruction future en tant qu’être libre et autonome. L’enfant à besoin de sentir qu’il n’est pas tout pour ses parents et qu’ils ne sont pas tout pour lui. C’est en acquérant ce sentiment que l’enfant montrera au fil de son développement l’envie de s’autonomiser de plus en plus à condition qu’il admette l’idée « qu’il lui est impossible de gagner s’il n’accepte pas de perdre, le plaisir de la conquête venant apaiser la douleur de la perte ».(page 14)

En effet, pour chaque acquisition qu’il fait, l’enfant doit en contrepartie se séparer de quelque chose : un enfant en âge d’aller à l’école devra accepter de se séparer de sa nourrice par exemple.

Mais il existe des séparateurs venant s’immiscer naturellement dans la vie de l’enfant, le sommeil en est un très bon exemple : il n’est pas rare que les jeunes enfants soient angoissés à l’idée d’aller au lit et de dormir seuls, et c’est bien normal puisque le sommeil représente une séparation à laquelle l’enfant a besoin d’être préparé : elle ne doit pas s’effectuer de manière brutale mais au contraire, de façon progressive pour lui permettre de concquérir cette séparation, de l’apprivoiser pour qu’elle cesse d’être une source d’angoisses. C’est pour cette raison qu’il est bon de ritualiser certains temps de la journée qui marquent notament une séparation. Les parents peuvent par exemple lire une histoire à leur enfant avant de dormir, l’embrasser et laisser une lumière allumée dans le couloir, ce qui permet à l’enfant de se répérer dans le temps et dans l’espace et de ne pas avoir une impression d’isolement et d’abandon. L’exemple de l’accueil en crèche est aussi intéréssant, un parent qui prend le temps de rester quelques minutes avec son enfant en le déposant met en place un rituel qui permet à ce dernier d’être rassuré quant au retour de son parent le soir.

Les séparations sont donc essentielles au bon développement de l’enfant et, bien souvent, ce sont eux qui indiquent par différents signaux qu’il veulent s’autonomiser et se détacher un peu de leurs parents.

Le langage est un excellent séparateur, son acquisition permet à l’enfant de s’affirmer en tant qu’être à part entière en disant « non » par exemple, les mots lui donnent alors un certain pouvoir et lui permettent de se placer différemment par rapport à ses parents. L’acquisition de la marche permet également de se détacher un peu de ses parents car elle donne à l’enfant une autonomie qu’il n’avait pas avant, il peut se déplacer par lui-même et n’est plus constamment porté d’un endroit à l’autre, il peut là encore, refuser de suivre sa mère pour aller à tel ou tel endroit, signe qu’il défusionne peu à peu avec celle de qui, auparavant, il ne se différenciait pas.

Selon Marcel Rufo, les signes tels que l’opposition, la rébellion etc., ne doivent pas tromper les parents, ce ne sont en aucun cas des preuves de désamour mais une façon pour l’enfant de montrer qu’il est en train de grandir, d’évoluer, de mûrir, il a alors besoin d’être entendu à ce moment-là et les parents doivent pouvoir l’écouter.

C’est là que l’on retrouve le danger de la fusion que certains parents rencontrent en ne voulant faire qu’un avec leur enfant, ils l’empêchent ainsi de devenir un être libre et autonome.

Finalement, ce que l’auteur explique, c’est que la séparation et le détachement sont bien inspensables pour que l’enfant puisse se construire une identité propre, mais qu’ils ne doivent en aucun cas se faire dans le « drame ».

En effet, il n’est d’aucune utilité par exemple de séparer un enfant de son « doudou » (cf objet transitionnel) de manière définitive parce-qu’on considère qu’il n’est « plus en âge » d’en avoir un : on le dépossèderait alors en lui imposant une séparation arbitraire à laquelle il n’est pas encore prêt et qui risquerait de le faire réellement souffrir.

Chaque enfant a donc un rythmme qui lui est propre, c’est lui qui sait mieux que personne à quel moment il est prêt à se lancer dans telle ou telle « conquête », pour enfin devenir propriétaire de soi ; les parents ne sont là que pour l’accompagner dans ce sens.

Il existe, en dehors des séparations qui permettront à l’enfant de grandir et de s’épanouir en tant qu’individu libre et autonome, des séparations qu’il est difficile d’imaginer.

Lorsque, par exemple, un enfant est atteint d’une pathologie l’empêchant d’être autonome pour toutes les tâches du quotidien comme se lever, s’habiller, se laver, se coucher…etc, il est délicat de penser que cet enfant pourra un jour se « détacher » de ses parents. L’enfant étant dépendant physiquement de ses parents ou de toute autre personne s’occupant de lui pour toute la vie, la marche vers l’autonomie et vers un relatif détachement semble compliquée.

En effet, l’enfant se retrouvant dans la position initiale de nourrisson est totalement dépendant de ses parents pour tout ce qui concerne ses besoins vitaux.

Selon Marcel Rufo, le détachement est malgré tout possible à partir du moment où l’enfant handicapé est adolescent : il pourra alors être placé en institut spécialisé ce qui pourra permettre de désserrer le lien trop souvent fusionnel qu’ont ces enfants avec leur parents, et de lui faire vivre une adolescence jusqu’alors compromise.

Pour permettre à un jeune enfant handicapé et dépendant de ses parents physiquement, de se détacher un peu d’eux, on ne pourra assurément pas l’hospitaliser ou le placer en institut spécialisé, cette séparation serait vécue par l’enfant comme une punition, il faut au contraire assurer la permanence et la continuité du lien avec les parents.

La séparation d’un

...

Télécharger au format  txt (19.1 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com