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de mettre sur pied un projet autour d’un spectacle sur la maltraitance dont j’ai entendu parler. - Tout le monde râle sur l’insécurité dans cette rue, à cause des travaux et de la circulation automobile. - Dans le quartier, il y a plusieurs femmes turques séparées de leur mari et isolées socialement. Pourquoi ne pas leur proposer de se réunir régulièrement, de constituer un groupe de solidarité ? - Les gens auxquels je m’adresse n’ont-ils pas d’autres besoins que ceux auxquels je suis censé répondre ? Il y a beaucoup de violence, la drogue est présente... - Comment adapter les projets de prévention en tenant compte des valeurs, des représentations, des interdits propres aux autres cultures ? - On n’écoute pas assez la demande des jeunes. Ou leur non-demande... - Au centre PMS, on connaît les enfants depuis la maternelle mais on ne songe à la sexualité que dans le secondaire, au moment où ils entrent dans la vie sexuelle active !

Votre rôle ou votre mission de prévention, une demande qui vous est exprimée, un projet qui vous motive, le désir d’innover dans votre travail, un besoin que vous avez décelé, les acquis de votre expérience, un problème qui vous semble important, une insatisfaction face aux réponses habituelles... ou tout simplement, dans l’exercice de votre profession, la rencontre de gens que vous voudriez aider à se prendre en charge, à

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agir sur les situations, les événements, les attitudes qui influencent leur santé. Toutes ces situations peuvent constituer les prémices d’un projet de promotion de la santé. Et aussi, peut-être...

- J’en ai marre de la routine ! On fonctionne au jour le jour, en fonction de la demande. Comment travailler à plus long terme ? Comment structurer nos interventions ? - Etablir une «politique» d’équipe en matière d’interventions-santé est très difficile. J’ai envie d’aller de l’avant, mais j’ai peur de manquer de points d’appui si je rencontre des problèmes. - Mettre un projet sur pied, OK... Mais comment s’y prendre pratiquement ? Surtout, comment élaborer quelque chose de réaliste par rapport aux contraintes, et en particulier au manque de temps ? - Comment entrer en contact avec les femmes africaines ? Il n’y a pas de structures instituées qui permettent de les rencontrer... - Nous recevons trop de demandes ! Alors on répond aux premières qui se manifestent, et quand nos limites sont atteintes on dit : «Désolé, l’agenda est plein.» Mais où sont les priorités là-dedans ?

A partir d’une de ces questions - ou de plusieurs d’entre elles -, comment construire une action, un projet, une intervention qui participe à la promotion de la santé ? C’est à cette question que nous allons tenter de répondre... Modestement : nous disposons d’une soixantaine de pages, alors qu’il y aurait matière pour plusieurs livres ! En nous inspirant de ce qui a déjà été fait. Et en renvoyant pour une recherche approfondie aux publications qui existent par ailleurs.

Nous nous proposons donc, au travers de ces pages : 1) de vous familiariser avec le concept (partie 1 : Vous avez dit «promotion de la santé» ?); 2) à partir d’exemples, de préciser comment une démarche de promotion de la santé peut se concrétiser (partie 2 : Et en pratique ?; voir aussi le schéma p. 55).

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1. Vous avez dit «promotion de la santé»?

ZIGZAGS POUR CERNER UN CONCEPT

1.1. Santé, qu’ils disent

C’est une autorité incontestée (1) qui l’a écrit : la santé n’est pas une valeur en soi, c’est la «qualité de la vie» qui importe - bien que ce concept soit aussi subjectif et difficile à cerner que «bonheur» ou «amour». (Mais on sait très bien quand on est amoureux, heureux ou en bonne santé !) La santé vaut par ce qu’elle permet de faire, de vivre. C’est d’ailleurs quelque chose que nous savons tous, et depuis notre jeune âge...

Il faut être en bonne santé pour faire certaines choses que l’on aime. La santé, c’est ne pas avoir des idées noires, et ne pas avoir tout le temps mal. C’est le bien-être au-dedans et au-dehors de quelqu’un. Ce qui nuit à ma bonne santé, c’est quand les autres se moquent de moi. Pour que ma santé augmente, j’aimerais que ma maman se repose quelques jours, car le patron ne veut pas. Ce qui nous a permis de respirer de l’air pur : habiter à la campagne nous évite de respirer l’air trop pollué.

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(1) Lawrence W. GREEN et ses collaborateurs, dans Health Education Planning (1980). B RUXELLES S ANTÉ Guide méthodologique

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Ces quelques phrases d’enfants de 11 à 12 ans (2) illustrent avec fraîcheur et simplicité cette réalité : la santé dépasse l’absence de maladie et les normes médicales, elle est liée à notre contexte affectif, relationnel, professionnel, à notre environnement social et physique. Et l’écho n’est guère différent si l’on écoute les adultes, comme le dit par exemple ce médecin du travail : «il faut voir tous les fils du problème santé dans son sens large (cela va jusqu’au salaire, à l’ambiance avec les compagnons de travail, à la peur ou l’angoisse...) et essayer de les dénouer» (3). La santé est donc un phénomène multifactoriel. Elle dépend largement de facteurs non médicaux, et n’est pas définie seulement par des critères objectifs, mais aussi - et même surtout - par une perception subjective. Cette subjectivité n’est pas seulement individuelle, elle est largement influencée par les représentations de la santé, de la maladie, du corps, ainsi que par les normes du groupe : ce qu’il convient de faire et d’éviter pour être «bien». Ces représentations et ces normes sont éminemment culturelles. Ainsi, selon notre culture sanitaire dominante (médico-scientifique), les friandises, les boissons sucrées sont à éviter; l’obésité est un indice de mauvaise santé. Mais, dans un système culturel plus populaire (qu’il soit ancré en Belgique ou ailleurs), ces mêmes aliments «riches» peuvent être un signe de bien-être social; être gros montre que l’on vit «à l’aise»... (4)

(2) Empruntées au mémoire de Jean LAPERCHE, La santé des enfants vue par les enfants (UCL, 1990). (3) L’éducation pour la santé. Quelle(s) éthique(s)? (CDCS, 1993), p. 64. (4) Nous nous limitons à ces très simples exemples, sans entrer dans des considérations anthropologiques qui ne peuvent prendre place ici. Pour aller plus loin (documentation et/ou formation), on peut s’adresser, par exemple, au Centre Bruxellois d’Action Interculturelle, à Cultures & Santé, au Service Social des Etrangers, à Question Santé.

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Pour conclure Nous avons privilégié des définitions profanes pour cerner le concept de santé. Les experts, eux, mettent l’accent sur une notion qui n’est pas évoquée spontanément, tant on a tendance à penser la santé comme un «état» (ce qui se reflète dans les définitions des dictionnaires comme dans celle de l’OMS : «un état complet de bien-être physique, psychique et social...»). Pourtant, nous sentons bien que cet «état de santé» est un équilibre toujours instable. La notion à introduire est donc le mouvement. Non seulement le mouvement physique (bouger, c’est bon pour la santé!), mais la dynamique nécessaire pour s’adapter au changement. Ainsi, le Comité Régional d’Education pour la Santé du Nord-Pas de Calais définit la santé comme la « capacité à utiliser au mieux ses potentialités dans une adaptation modulée au monde extérieur. Santé rime avec changement, mouvement, dynamique, équilibre : sachant que l’équilibre, c’est ce qui se remet en mouvement au moindre souffle de vent, au moindre souffle de vie. » «La santé est l’équilibre et l’harmonie de toutes les possibilités de la personne humaine : biologiques, psychiques et sociales. Cet équilibre exige d’une part la satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme qui sont qualitativement les mêmes pour tous les êtres humains (besoins affectifs, nutritionnels, sanitaires, éducatifs et sociaux), d’autre part une adaptation sans cesse remise en question de l’homme à un environnement en perpétuelle mutation.» (J. MONNIER)

La santé, c’est la recherche d’un équilibre qui permette à un ou des individus de réaliser leurs aspirations à satisfaire leurs besoins afin d’évoluer avec leur milieu, de s’adapter, de le modifier vers un état de bien-être physique, social et mental (Commission Santé de Cureghem).

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1.2. La promotion de la santé ... du Petit Robert à la «Grande Charte»

On peut lire beaucoup de choses sur l’action communautaire et la «santé communautaire» - la plupart en provenance du Québec, où ces concepts font écho à des réalités sociologiques et institutionnelles fort différentes des nôtres. Dans nos grandes villes,

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