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Éloges 15 de Saint-John Perse commentaire composé

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orsqu’il a dit « Et La maison ! la Maison ?... on en sort ! », L’utilisation de cet article peut prouver de fait que le poète connait précisément et connait bien cette maison dont il parle, celle-ci n’est connue que par lui et non par le lecteur. Ainsi, l’emploi de l’exclamation dans le même verset fait appel à l’émergence de sentiment nostalgique de cette maison où le poète n’y vit plus, et que le temps a fait son travail de destruction de cette maison qui constitue et qui construit l’être heureux et l’être fécond de poète qui n’existe seulement dans son imaginaire. «Le vieillard même m’envierait une paire de crécelles », «et de bruire par les mains comme une liane à pois, la guilandine ou le mucune », cette pire de crécelles constituent un bonheur chez l’enfant et crée un sentiment de jalousie chez le vieillard à travers le verbe envier qui souligne ce bonheur de l’enfant et créé un sentiment d’envie ou de jalousie chez le vieillard. En effet le vieillard c’est le poète lui-même, lorsqu’il raconte son enfance il est dans un âge plus avancé, c’est comme si le poète était séparé entre deux états ; l’homme enfant qui veut vivre son enfance, aussi l’homme vieillard qui envie cet enfant d’être heureux. Ainsi que L’utilisation de la première personne affirme le dédoublement du poète. Le je est à la fois celui de l’enfant et de l’adulte, ainsi regardant et regardé s’unissent pour décrire ensemble les tableaux qui peuplent les souvenirs d’enfant : « J’entends déjà » «j’ai bien aimé le soir aussi». Tout en crée une espace visuelle du je poétique et d’approcher au plus près les réalités sensibles qui sont décrites. L’objectif du poète et de rendre beau cet envers de peau qui est un monde malheureux et négatif, il active ou bien rend dynamique ce monde qui est représenté par le vieillard. Il essaie de révéler l’envers des choses tout en les esthétisant par le recours à la présentation d’un monde doux, rempli d’éléments qui ouvrent l’être de poète à l’univers de perceptions. « Une liane à pois, la guilandine ou le mucune » des éléments qui possèdent en soi une certaine saveur d’où le poète cherche à observer les choses d’une manière brute et à les aboutir à l’essence de la chose donc la chose est vue « nue ». Il y a une sorte de définition de la réalité marquée par le mot « tonnerre », mais le poète essaie d’esthétiser cette réalité qui peut causer un sentiment de répugnance chez lui. Ceci le poète y recourt Par l’enveloppement de cette chose désagréable dans une atmosphère réjouissante basée sur un plan paradigmatique avec un champ lexical de bonheur « beaux, aimé, doux, » L’emploi des verbes de mouvement « va, annonce » illustre un monde d’enfance animé, actif et vivant, de fait que le poète vit son monde d’enfance activement et n’est pas passivement, et tout cela affirme que ce monde évoqué constitue un paradis chez le poète. L’amplification du verset comme l’universalité du propos permettent un déploiement encore plus libre de cette rhétorique du Sublime qui est tout à la fois émerveillement devant le monde et solennité du style. La gradation ascendante du décor et des sons aboutit ainsi à l’avènement d’un espace démultiplié et ouvert dans lequel « chambres », « maison », « la cour » et « le pays » se retrouvent pour tracer les contours d’espaces intimes et rassurants. Cependant le regard qui se pose sur l’enfance et ses souvenirs est empli d’émotions vivantes à travers l’ouïe « un doux bruit de tonnerre» «et de bruire par les mains » ainsi qu’à travers l’odorat « parfumées avec l’herbe-à-Madame-Lalie… », aussi cette nostalgie de l’enfance est marquée par la finesse à travers la présence d’un champ lexical significatif « lisses », « nues », « mou », « empesées ». Le poème touche ainsi à des scènes plus intimes et renvoient à la collectivité, en tout ces plus proches des personnages du quotidien et de leurs activités, « nos bonnes », « nos mères », « ceux qui sont vieux dans le pays ». Pour cette dernière citation, on peut dire qu’elle représente ainsi malgré son intimité une image dévalorisante que son enfance n’en exclut pas, « ceux qui sont vieux dans le pays tirent une chaise sur la cour, boivent des punchs couleur de pus » en effet, c’est le songeur qui descend. Le poème semble ainsi présenter une nouvelle approche de la thématique en la réinventant à chaque pas. Il célèbre l’enfance mythique que la poésie ancre dans un décor reconstitué et démythifié. Il observe, il n’oublie pas, il n’a rien oublié, ni l’odeur du citron vert qu’on coupe à l’avance pour les « punchs couleur de pus », il observe les servantes nues et y songe. Il présente les choses dont on ne parle pas, les choses dites « de profil » et de tout son corps, il explore cet enfant qui observe et qui flaire un monde humain, animal et végétal, dont la sensualité est la composante majeure. Il épie les servantes noires « collés aux persiennes, sous nous tresses glacées, nous avons vu comme lisses, comme nues, elles élèvent à bout de bras l’anneau mou de la robe ». Le dialogue fictif avec l’enfance met en scène cet univers onirique dans lequel deux types de respect se fondent, celui de l’enfance et de la poésie. En effet, l’enfance permet au poète d’évoquer un âge mythique, commun à tout homme, au sein duquel les références antillaises deviennent communes et sont élevées au rang d’universelles. L’âge d’or de l’être humain se déploie dans cet ensemble de poèmes et offre une nouvelle fois au poète un espace au sein duquel se développe et s’épanouit la forme du verset. Dans cette forme le vers s’étend sur la page comme s’il refusait de se fondre dans l’alexandrin ou l’octosyllabe, vers pourtant largement usités dans l’épopée. La poésie de Saint-John Perse emprunte à l’épopée son registre épique, cet univers en perpétuelle activité se mue en un espace où les réalités antillaises se mêlent aux figures mythiques. L’enfance est aussi un âge d’or peuplé de figures féminines empruntées à un passé mythique, la figure féminine est réalisée en deux temps, elle reprend d’abord le motif maternel avant de s’attacher au motif poétique et de passer de la figure de la mère à celle de la muse « Nos mères vont descendre, parfumées avec l’herbe-à-Madame-Lulie… leurs cous sont beaux ». Le poète, par sa vision du monde, par son don de double-vue, par cette nécessité de l'expression qui lui paraît une obligation venue d'ailleurs, une violence à lui faite par la divinité, est obligé de faire violence à son tour au langage courant; là où le langage normal exprime une seule idée à la fois, mais son langage va exprimer dans la même phrase deux ou trois idées différentes, ou plutôt la même idée à deux ou trois plans différents de sorte qu’il réveille par le contexte le sens secondaire d'un mot, sans que cela fasse disparaître le sens principal. Ainsi que l'usage de mots inattendus, difficiles à identifier qui désignent l’environnement naturel et trahissent le plaisir de vivre au passé avec exactitude et créent une impression d'étrangeté

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