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Rapport De Saint Just

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s, en sorte que tous soient libre dans la république, excepté ceux qui conjurent contre elle et qui gouvernent mal ». Pour ce faire, il fait tout d’abord le constat que l’Etat est instable (I), puis propose en guise de solution de gouverner par le fer (II) afin de rétablir la République.

I - Le constat : un Etat instable

L’auteur du rapport fait valoir que la République ne saurait être instaurée si elle n’est pas irréprochable. Or, l’Etat est gangréné par des reliquats, des « vices de la monarchie » encore trop influents (B), alors que les pouvoirs publics sont désorganisés (A).

A. La désorganisation des pouvoirs publics

1. L’auteur du rapport fait état des dysfonctionnements en évoquant : « il les a trouvées dans la faiblesse avec laquelle on exécute vos décrets, dans le peu d’économie de l’administration, dans l’instabilité des vues de l’Etat ». Ici, est sans conteste une conséquence des mouvements qui ont perturbé les mois précédents, le roi ayant d’abord été suspendu, et les girondins, qui avaient proposé une constitution concurrente élaborée par Condorcet, ayant été éliminés par un soulèvement du peuple de Paris en mai 1793. De même, c’est à ce moment-là que le pouvoir en place doit faire face à des soulèvements en Bretagne et en Vendée. Ces évènements n’ont pas permis à l’Etat de fonctionner normalement.

2. Saint-Just pointe alors le décalage entre l’action de la Convention puis du Comité, et la réalité du terrain, lorsqu’il avance que « vous avez eu de l’énergie ; l’administration publique en a manqué ». Il faut alors rappeler qu’à ce moment-là, le Comité de salut public est au sortir d’une lutte violente entre eux, jacobins, et les girondins, qui militaient pour une décentralisation accrue en donnant plus de pouvoir aux communes, et afin de diminuer l’influence de Paris. Au sein de l’administration, nombreux furent les problèmes dans l’exécution des lois et décrets, édictés par des jacobins, et souvent mis en oeuvre sur le terrain par des girondins.

Mais ces maux ne sont pas les seuls à miner le travail du Comité. L’homme politique critique également la présence encore de monarchistes, ennemis de la République.

B. Des « vices de la monarchie » encore influents

1. « tous les vices de la monarchie, se sont ligués contre le peuple et vous ». Cela découle d’une idée importante de la période révolutionnaire, qui veut que le gouvernement soit contre le peuple, raison pour laquelle il faut le contrôler. Mais ce constat découle également du fait que l’Ancien régime est encore proche et que les hommes qui gouvernaient autrefois sont encore là, ou que les habitudes de gouvernement royal ne sont pas encore complètement disparus. Le procès et l’exécution de Louis XVI est encore récent, et l’attitude des Girondins qui n’ont pas voté pour son exécution, les fait passer pour des contre-révolutionnaires.

2. « Il est impossible que les lois révolutionnaires soient exécutées, si le gouvernement lui- même n’est pas constitué révolutionnairement », estime Saint-Just. Cela découle bien de ce qui vient d’être dit. La 1ère République, même si elle a été ratifiée par le peuple, ne sera jamais appliquée car le gouvernement est déclaré révolutionnaire par le Comité de salut public. En fait la Convention fait les lois, et le gouvernement doit les exécuter. Il n’y a pas de doute que la Convention, élue par le peuple, est bien révolutionnaire, mais le gouvernement doit être vidé de tout ennemi de la Révolution, sinon il y a ce risque que l’exécution des lois ne soit pas révolutionnaire.

À l’image d’une dictature de salut public, telle que celle qui est prévue aujourd’hui à l’article 16 de la Constitution de la Vème République lorsque le fonctionnement des pouvoirs publics est interrompu, Saint-Just avance une solution violente : gouverner par le fer.

II - La solution : gouverner par le fer

Les années qui ont suivi la Révolution de 1789 ont certes vu l’Etat fonctionner au ralenti, l’auteur du rapport estime que les lois et les décrets qui ont permis de gouverner n’ont pas été assez sévères (A), imposant désormais de purger l’Etat des ennemis de la République avant de rétablir cette dernière (B).

A. L’insuffisance des « lois indulgentes »

1. Saint-Just pense que « il serait doux de régir par des maximes de paix et de justice naturelles : ces maximes sont bonnes entre les amis de la liberté ». Dans un pays où règne la paix, et où aucune menace à l’intérieur comme à l’extérieur vient menacer l’équilibre des pouvoirs, alors il n’est pas nécessaire de faire régner la peur ou la violence. Il veut dire également que ceux qui sont pour la Révolution ne posent pas de problème. Or, le problème d’abord est que, comme il a été rappelé l’Etat est rempli d’ennemis de la Révolution, comme les monarchistes ou les girondins par exemple.

2. L’auteur conclue donc que « entre le peuple et ses ennemis il n’y a plus rien de commun que le glaive ». Cela signifie que contre ces ennemis, il faut employer la violence. Le rapport est intéressant car il montre que Saint-Just n’envisage pas que les ennemis soient contre le gouvernement, mais contre le peuple. Il fait donc reposer son action violente sur la légitimité populaire. Tout ceci justifiera la période qu’on appelle communément la Terreur,

Par conséquent, « il faut gouverner par le fer ceux qui ne peuvent l’être par la justice », déclare Saint-Just.

B. La nécessaire purge de l’Etat pour l’établissement de la République

1. Le membre du Comité de salut public propose donc que tous les ennemis de la révolution soient « souverainement réprimés », ce qui préfigure la Terreur. La simple « indifférence» peut être réprimée. Pendant cette période, les principes élaborés dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789 sont suspendus, et Robespierre le justifie par la situation dramatique qui frappe

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