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« État et Capitalisme : de la fin du 19ème siècle à la fin de la guerre froide »

Dissertation : « État et Capitalisme : de la fin du 19ème siècle à la fin de la guerre froide ». Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Mai 2016  •  Dissertation  •  5 750 Mots (23 Pages)  •  1 065 Vues

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Nom  et prénom : BOUSFOUL Hamid

CPA : Economie

Dissertation en Géopolitique :

« État et Capitalisme : de la fin du 19ème siècle à la fin de la guerre froide »

2015-2016

Introduction

« L’État ne fait pas du bonheur, le marché ne fait pas du bonheur » tel est le point de vue de Jacques Généreux lors d’une émission sur France Culture sur le rôle de l’État dans les enjeux géopolitiques ainsi que celui du marché en générale et capitalisme en particulier dans leurs influences sur les relations internationales. Notamment dans le contexte d’aujourd’hui, marqué par la globalisation économique, les enjeux sociopolitiques et les mutations technologiques, qui pose de nouveaux défis aux pays développés ainsi que les pays du reste du monde. Ce contexte a été le résultat de l’évolution de la relation entre l’État et le capitalisme depuis longtemps.

On parle de l’État lorsqu’il y a une organisation juridique et politique d’un territoire délimité d’un point de vue politique. Ainsi, l’État peut être considéré comme l’ensemble des pouvoirs d’autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus, en vue de faire prévaloir ce qu’on appelle l’intérêt général et avec une nuance éthique du bien public ou bien commun d’un point de vue juridique. De plus, économiquement parlant, l’État est l’autorité économique qui intervient suite à une politique économique bien définie pour soutenir son économie nationale. Alors que le capitalisme est un système de production s’appuyant sur la protection de la propriété privée des moyens de production.

L’intérêt de cette relation réside dans la compréhension de la nature de la relation entre les deux concepts qui est fondamental, voire même essentiel pour bien déterminer quelle déviation le monde d’aujourd’hui est en train de prendre. Cette relation dépend des interactions entre l’État et le capitalisme depuis le déclenchement de la Première Guerre mondiale à la chute de mur de Berlin. Cette période avait entièrement changé la conception des deux termes et avait donné de nouvelles formes de l’État et du capitalisme. En effet, une série des débats ont largement essayé de décortiquer et d’étudier minutieusement les transformations chronologiques généralement subies par l’État et le Capitalisme et la nature des relations de domination mondiale entre les superpuissances.

C’est à partir de ce point, que notre problématique du sujet se pose sous la question principale suivante : comment, concrètement, l’État et capitaliste agissent l’un sur l’autre au cours de la période allant de la fin du 19 ème siècle à la fin de la guerre froide et quelles sont les conséquences de ses interactions sur les enjeux géopolitiques de cette période.

Pour répondre à cette question problématique, un survol sur la naissance de l’État : entre superstructure et Capital s’avère nécessaire (I), ainsi, l’explication du rejet de la position de « l’État comme simple superstructure » et de « l’État comme capital semble aussi intéressente dans la mesure où il va mettre l’accent sur les premiers changements de forme du capitalisme et de l’État (II), finalement, dans une dernière partie, nous allons mettre l’accent sur la nouvel combinaison de l’État et du capitalisme (III).

  1. Naissance de l’État : entre superstructure et Capital
  1. L’État comme simple superstructure

La plupart des marxistes considèrent l’État capitaliste comme une simple superstructure, extérieure au système capitaliste lui-même. Dans cette perspective, le capitalisme se définit par la recherche de profits pour des entreprises (ou pour parler plus précisément à l’auto-expansion des capitaux) sans considération de leur base géographique. L’État par contre est une entité politique enracinée géographiquement, dont les frontières passent à travers les capitaux industriels.

Ils reconnaissent que l’État est une structure développée historiquement pour fournir les conditions politiques indispensables à la production capitaliste ; en protégeant la propriété capitaliste, en poliçant les relations entre membres de la classe dominante, en fournissant des services indispensables à la reproduction du système, et en réalisant des réformes nécessaires pour faire accepter à d’autres parties de la société la loi des capitalistes. Mais ils ne l’identifiaient pas au système lui-même.

  1. L’État comme capital

Alors que d’autres analystes ont vu une opposition entre État et capital, une petite tradition assimile l’un à l’autre. Elle remonte à des remarques de Lénine et Boukharine sur l’impérialisme écrites en pleine première guerre mondiale. Ils parlaient du fait que l’État « fusionne » avec le capital, parlaient de « capitalisme monopoliste d’État » ou simplement de « capitalisme d’État ». Ce sont ces remarques que Tony Cliff a utilisées lorsqu’il a développé la seule analyse cohérente de la Russie de Staline et de pays nouvellement libérés du joug colonial.

Cependant, Mike Kidron est allé plus loin et a développé ces « idées » pour en faire une « théorie » complète du capitalisme vieillissant. Pour Kidron, les États et les capitaux se confondent : les États obéissent aux ordres de capitaux établis au plan national et chaque bloc de capital est inclus dans un État. Parler des intérêts du capitalisme, c’est parler des intérêts de l’État; inversement, évoquer l’État, c’est évoquer les opérations du capitalisme. Ceci ne signifie pas qu’il n’y ait pas d’exception à la règle, qu’il n’y ait pas de capitaux qui échappent momentanément au contrôle des États nationaux ou d’États qui agissent à l’encontre des intérêts des capitaux nationaux. Mais ces exceptions sont pour Kidron, une survivance, une relique du passé qui disparaîtra avec le développement du système. En fait, la logique est que tous les éléments de la superstructure, même les syndicats, deviennent des instruments entraînés par la tendance du capital national à entrer en compétition avec des blocs de capitaux étrangers.

Ainsi, un certain nombre d’universitaires marxistes ont développé des théories similaires à celle de Kidron. Ce sont les écoles dites de la « logique du capital » ou de « l’État comme capital ». Pour ces théoriciens, le comportement de l’État est soumis à la logique de l’accumulation du capital, même s’ils ont tendance à le ramener à la logique du capital privé à l’intérieur de l’État plutôt qu’à le considérer comme un capital d’État en compétition avec d’autres

  1. Les Problèmes posés par ces deux analyses : superstructure et capital

Ces deux visions de l’État posent des problèmes d’analyse et ont des conséquences politiques importantes. Si l’État est seulement une superstructure, alors il devient possible de soutenir que les questions politiques et économiques sont séparées et distinctes. La lutte contre la police ou le racisme n’a dans ce cas plus rien à noir avec la lutte de classe, la résistance aux patrons se déconnecte de la lutte contre la bombe atomique.

C’est cette logique qui a conduit Bernstein et Kautsky à renoncer à leurs divergences et à proclamer qu’il était possible de lutter contre le militarisme durant la Première Guerre mondiale sans transformer la guerre impérialiste en guerre civile. C’est la même logique qui a conduit Edward Thomson au milieu des années 80 à parler, à propos de la compétition militaire entre États, d’un « exterminisme » sans rapport avec la vieille logique du capitalisme, et à proposer aux hommes et aux femmes de bonne volonté de toutes les classes de le combattre.

La vision inverse d’un État confondu avec le capital national a aussi des conséquences très importantes. Les formes de l’oppression maintenues par l’État sont alors considérées comme découlant directement des besoins de l’accumulation du capital. Il ne peut y avoir de contradiction entre les deux. L’oppression sexuelle, la discrimination raciale, les structures familiales, les hiérarchies bureaucratiques, les partis politiques, même les organisations syndicales sont tous les produits de la logique du capital. La conséquence d’une telle vision est d’abandonner toute distinction ente les conflits de classe fondamentaux qui peuvent remettre en cause le pouvoir des capitalistes et les conflits moins fondamentaux qui peuvent être contenus par des réformes à l’intérieur du cadre existant. Le résultat en est soit un spontanéisme ultra-gauche (du type de celui pratiqué par Lotta Continua et les autonomes Italiens) qui attend de chaque lutte qu’il en sorte une révolution puisque toute forme d’oppression découle des besoins immédiats de l’accumulation. Ou bien c’est une variante du réformisme qui voit les structures essentielles pour le capital sapé par le rejet par morceaux de chaque oppression. Le but stratégique devient alors de construire des « coalitions arc-en-ciel », alliances de différents mouvements autonomes, tous considérés comme ayant une importance égale

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