DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Guerre De Civilisation

Rapports de Stage : Guerre De Civilisation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 22

seconde guerre mondiale, la guerre froide qui aurait commencée en 1947 jusqu’à la chute du bloc soviétique en 1991, d’aucuns avancent l’avènement d’un monde unipolaire dirigé par les USA et ses alliés occidentaux, avec « leur vision » d’un monde qu’ils veulent dorénavant libéral, démocratique , respectueux de l’intégrité humaine, des droits et libertés de l’homme … affichant ainsi partout dans le monde le monde occidental comme le mieux civilisé, un modèle-type civilisationnel que tout le reste du monde devrait imiter.

Dès que deux entités interagissent de manière violente, on dit qu'il y a choc, que ce soit de civilisation ou de particules de hautes énergies ; on parle alors de choc de civilisations, lorsque des grandes cultures, mœurs … qui constituent la civilisation d’un groupe, d’un peuple ou d’une région donnée, est amenée à renter en dialectique avec une autre civilisation, en se jaugeant , en se comparant … sans jamais arriver à s’accepter mutuellement. La Guerre de civilisation par voie de déduction, sera le corollaire de ce choc des civilisations ; lorsqu’on en arrive au stade de confrontations armées dues aux différences civilisationnelles. Toutefois loin des controverses terminologiques, remarquons que le terme « Choc » chez Huntington, signifie non seulement le contact entre les grandes civilisations mais aussi l’état de guerres entre ces civilisations.

Pour Samuel Huntington, professeur à Harvard, dans son ouvrage Le Choc des civilisations (en anglais The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order1) paru en 1996 et traduit en français en 1997 : «l e retour des nations. Les identités, mises entre parenthèses pendant la phase du choc des idéologies (XX° siècle), vont probablement structurer le XXI° siècle. Autre caractéristique de l’époque qui s’ouvre : ces identités nationales engendrent des phénomènes de solidarité internationale, mais cette solidarité n’est plus organisée autour des blocs idéologiques. C’est désormais l’identité en elle-même qui crée les solidarités préférentielles…. dans une perspective de Realpolitik (politique réaliste), ces grandes civilisations sont condamnées à s’affronter car la violence globale est l’état de nature de la géopolitique planétaire…».

Pour d’autres auteurs par contre ce choc voire guerre de civilisation auxquels fait allusion ici Huntington, ne serait qu’une vision simpliste des faits internationaux, une théorie qui témoigne de la peur qu’éprouve les USA et l’occident vis-à-vis du reste du monde qui ne devrait pas être autant exagérée…

Alors l’on pourrait se demander ce que revêt réellement le contenu de cette notion ; qu’est-ce qu’on entend réellement par « choc de civilisation » ou encore « Guerre de civilisation » ?

Le Choc voire guerre de civilisations : mythe ou réalité ?

La réponse à une telle problématique va nous mener vers une analyse du paradigme d’Huntington tout en restant dans un cadre phraséologique de certaines tensions internationales impliquant notamment les USA voire l’occident au reste du monde et dans un second temps, monter les limites d’une telle théorie simpliste dans un monde d’aujourd’hui plus que jamais global ,institutionnalisé et avec des aspirations communes et un vouloir vivre ensemble, dans la paix et la solidarité .

I-Paradigme de Huntingtonienne : Le choc des civilisations

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la thèse du « choc des civilisations » proposée par le politologue américain Samuel P. Huntington en 1993 dans Foreign Affairs, apparaît comme « la bonne théorie, au bon moment ». Dominique Dhombre dans Le Monde du 13 septembre 2001 le constate : « Que dit Huntington qui semble se vérifier dans l’horrible fracas des tours jumelles de Manhattan ? (…) : les attaques suicides menées contre l’occident ne sont qu’un début. » Robert Kagan, le célèbre théoricien néo-conservateur, conseiller de Georges W. Bush et auteur de Puissance et faiblesse (2003), estime que cette « vision froide des réalités du monde, longtemps controversée, a été terriblement validée » par les attentats contre les Etats-Unis, et présente Samuel Huntington comme un « prophète ».

Simon and Schuster, l’éditeur américain du livre The Clash of Civilizations, livre tiré de l’article et écrit en 1996, a dû en réimprimer d’urgence plus de 20 000 exemplaires dans les jours qui suivirent les attentats du 11 septembre.

Que nous dit Samuel P. Huntington sur la réorganisation du monde après la fin de la Guerre

froide ? Trois choses : D’abord, que le monde est entré dans une nouvelle phase qui va voir huit ou neuf grandes civilisations d’échelle mondiale s’affronter entre elles. Ensuite, que cette situation est inévitable car les civilisations représentent le niveau d’identité collective le plus élevé possible. Il n’y rien au-delà de la civilisation. Il n’y a donc pas de processus mondiaux d’unification identitaire et politique englobant les grandes civilisations. Enfin, que dans une perspective de Realpolitik, ces grandes civilisations sont condamnées à s’affronter car la violence globale est l’état de nature de la géopolitique planétaire. Et de conclure : « Le sentiment d’appartenance à une civilisation va prendre de plus en plus d’importance dans l’avenir, et le monde sera, dans une large mesure, façonné par les interactions de sept ou huit civilisations ». Mais la partie centrale de la vision huntingtonienne du monde était plutôt destinée à montrer aux Américains le danger à long terme de l’émergence de la Chine.

Selon Samuel Huntington, l’affrontement entre Chine et Etats-Unis était inéluctable. Présenté ainsi, on comprend mieux l’objectif de la théorie : après l’effondrement de l’U.R.S.S. en 1991, il s’agit de se trouver un nouvel ennemi et de reconstruire une vision simple du monde dans les termes rassurants de l’affrontement géopolitique des puissances.

. C’est désormais l’identité en elle-même qui crée les solidarités préférentielles. Une personne culturellement issue de l’aire musulmane, et socialiste par ses options politiques, va se penser comme musulman culturel avant de se penser comme socialiste politique, et sera plus solidaire d’un musulman capitaliste que d’un socialiste chrétien. Voilà la thèse de départ. Une des conséquences majeures de cette évolution, estime l’auteur, est que les anciens Etats-nations, jadis dépouillés de leur souveraineté par le haut (par les « blocs idéologiques »), risquent de l’être désormais par le bas – sauf s’ils sont cohérents sous l’angle de l’identité civilisationnelle. Si un musulman socialiste est plus proche des musulmans que des socialistes, alors même si son pays est socialiste, il sera moins fidèle à ce pays socialiste qu’à la « communauté civilisationnelle » musulmane, c’est-à-dire à un ensemble diasporique transfrontalier. Le retour des nations n’est donc pas forcément celui des Etats-nations : seuls les Etats-nations cohérents sous l’angle civilisationnel seront cohérents sous l’angle national. Le retour de la nation constitue donc un phénomène ambigu : c’est le retour d’un principe national qui ne se confond pas avec le principe national issu des Etats-nations. Pour Huntington, c’est la nation völkisch, au sens allemand, pas la Nation étatique, au sens français, qui va structurer le XXI° siècle.

Or, continue Huntington, notre XXI° siècle ne verra pas la fin de l’Histoire L’Histoire va continuer, et elle sera comme toujours rythmée par les conflits. Donc, puisque le monde où nous entrons sera structuré par les identités culturelles et/ou civilisationnelles, alors ces conflits seront d’abord des oppositions entre civilisations. Le monde multipolaire et multicivilisationnel du XXI° siècle verra des affrontements qui opposeront tantôt des Etats-nations cohérents sous l’angle civilisationnel à d’autres Etats-nations cohérents sous l’angle civilisationnel, tantôt des groupes civilisationnels à l’intérieur des Etats incohérents sous l’angle civilisationnel. Voici l’entrée dans le monde du conflit métalocal, c’est-à-dire à la fois totalement local et totalement mondial.

Huntington isole neuf civilisations, sans dissimuler que cette classification est en partie purement conventionnelle :

* occidentale (Europe latino-germanique, Pologne, Pays baltes, Océanie et Amérique anglophone),

* latino-américaine (Amérique du Sud et Centrale),

* islamique (Maghreb, Somalie, Proche et Moyen-Orient, Indonésie),

* hindoue (Inde),

* africaine (Afrique subsaharienne),

* chinoise (Chine hors Tibet, Vietnam, Philippines),

* bouddhiste (Mongolie, Tibet, Thaïlande, Cambodge),

* orthodoxe (Russie et Europe slavo-orthodoxe),

* japonaise (Japon).

On remarquera que cette cartographie huntingtonienne est favorable aux intérêts américains, puisqu’elle suppose l’homogénéité des USA (malgré leur mexicanisation accélérée), le rattachement de l’Europe à un ensemble occidental

...

Télécharger au format  txt (34.1 Kb)   pdf (244.6 Kb)   docx (19.5 Kb)  
Voir 21 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com