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Bilan De Séquence - Musset

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ICAN : Tu as dix-huit ans, et tu ne crois pas à l'amour !

CAMILLE : Y croyez-vous, vous qui parlez ? Vous voilà courbé près de moi avec des genoux qui se sont usés sur les tapis de vos maîtresses, et vous n'en savez plus le nom. Vous avez pleuré des larmes de joie et des larmes de désespoir ; mais vous saviez que l'eau des sources est plus constante que vos larmes, et qu'elle serait toujours là pour laver vos paupières gonflées. Vous faites votre métier de jeune homme, et vous souriez quand on vous parle de femmes désolées ; vous ne croyez pas qu'on puisse mourir d'amour, vous qui vivez et qui avez aimé. Qu'est-ce donc que le monde ? Il me semble que vous devez cordialement mépriser les femmes qui vous prennent tel que vous êtes, et qui chassent leur dernier amant pour vous attirer dans leurs bras avec les baisers d'un autre sur les lèvres. Je vous demandais tout à l'heure qui vous aviez aimé ; vous m'avez répondu comme un voyageur à qui l'on demanderait s'il a été en Italie ou en Allemagne, et qui dirait ; Oui, j'y ai été ; puis qui penserait à aller en Suisse, ou dans le premier pays venu. Est-ce donc une monnaie que votre amour pour qu'il puisse passer ainsi que main en main jusqu'à la mort ? Non, ce n'est pas même une monnaie ; car la plus mince pièce d'or vaut mieux que vous, et dans quelques mains qu'elle passe, elle garde son effigie.

PERDICAN : Que tu es belle, Camille, lorsque tes yeux s'animent !

[…]

PERDICAN : Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, 1834, acte I, scène 5 (extraits)

Questions

I – La situation d’énonciation

1. Qui sont les deux personnages en présence ? Quel est leur âge selon vous ? leur statut social ?

2. Observez les pronoms qu’utilisent les personnages pour désigner leur interlocuteur. Que constatez-vous ?

3. Quel est le niveau de langue employé ? Citez des indices précis.

4. Expliquez pourquoi Perdican, à la ligne 7, appelle Camille « Ma sœur chérie ».

II – L’amour en question

1. Jusqu’à la ligne 36, qui parle le plus dans ce dialogue ? Dans ces mêmes lignes qui prend l’avantage et pourquoi ?

2. Quel type d’amour prédomine chez Camille ? Relevez dans le texte au moins deux procédés pour justifier votre réponse.

3. Comment Perdican réagit-il à la suite de la première tirade de Camille ?

4. Lignes 23 à 35 : a) Quel reproche Camille fait-elle à Perdican ? Par quel procédé souligne-t-elle son accusation ?

b) Quels arguments viennent appuyer son accusation ?

c) Relevez une figure de style que vous nommerez qui vient appuyez ses arguments.

5. Lignes 37 à 45 : a) Quel

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