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Dans quelle mesure l’approche en termes de classes sociales est-elles pertinente pour rendre compte de la société française aujourd’hui ?

Dissertation : Dans quelle mesure l’approche en termes de classes sociales est-elles pertinente pour rendre compte de la société française aujourd’hui ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  15 Avril 2024  •  Dissertation  •  2 158 Mots (9 Pages)  •  34 Vues

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Dissertation Sciences Économiques et Sociales.

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Note :               Observation :

         

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                Sujet : Dans quelle mesure l’approche en termes de classes sociales est-elles pertinente pour rendre compte de la société française aujourd’hui ?

 

        Dans le Manifeste du Parti Communiste, Karl MARX et Friedrich ENGELS nous affirmes que «  L’histoire  de toutes société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la luttes de classes »  

        Cependant, depuis les années 80, en France, les classes sociales ont perdues de leurs pertinences pour analyser la structure sociales. Rappelons que Marx défini les classes sociales à partir de trois critères : La place dans le rapport de production ( cette place est définie en fonction de la possession ou non des moyens de production. Elle oppose la bourgeoisie qui détient les moyens de production du prolétariat qui vend sa force de travail), la conscience de classe ( les prolétaires ont le sentiment d’appartenance à cette classe car ils ont les mêmes intérêts. Ils entretiennent un rapport antagoniste avec la bourgeoisie) et, le dernier critère, la lutte des classes ( le prolétariat va entrer dans une lutte pour se réapproprier cette plus-value qui lui est extorquée). Quand à la structure sociale, elle correspond à la répartition de la population en groupes sociaux différenciés au sein d’une société donnée.

        Il est donc intéressant de se demander si nous pouvons toujours affirmer  que l’approche marxiste en termes de classes sociales est pertinente pour analyser la structure sociale française contemporaine.

        Pour cela nous verrons dans un premier temps que l’analyse en termes de classes sociales est moins pertinente pour décrire la société française contemporaine, mais, dans un second temps, qu’elle permet tout de même de rendre compte de la structure sociale.

        

        Tout d’abord l’analyse en terme de classes sociales est moins pertinente pour rendre compte de la société française contemporaine de nos jours.

        En effet nous pouvons constater que les classes en soi ont disparues. Marx défini la classe en soi à partir de la place que l’on occupe dans le rapport de production et qui distingue les propriétaires des non propriétaires des moyens de production.

         Ces classes en soi ont disparues notamment à cause de l’affaiblissement des distances inter-classes durant les trente glorieuses. Celles ci correspond à la baisse des inégalités entre classes sociales distinctes. Cet affaiblissement des distances inter-classes  durant de Trente glorieuses entraînent le développement d’une « constellation centrale » selon Henri MENDRAS.. Il y aurait ainsi une « moyennisation de la société », sous forme d’une toupie qui s’élargit ou s’affine. Ce processus se caractérise par une forte croissance des classes moyennes dans la société, ce qui  remet alors en question la pertinence du concept de classes sociales au sens marxiste du terme et qui est expliqué par une homogénéisation des modes de vie. Du à cette moyennisation il y a donc une perte de conscience de classe depuis les années 80 et donc du critère objectif. Effectivement en France, en 2018, selon TNS-Sofres 6 personnes sur 65 ayant le sentiment d’appartenance à une classe sociale, se considèrent comme appartenant à la classe ouvrière contre 23 sur 61 en 1966. La part des personnes se considérant comme étant de la classe ouvrière est approximativement 3 fois moindre en 2015 qu’en 1966. Au contraire la part des personnes ayant le sentiment d’appartenir à la classe moyenne en 2015 est à peut prêt 3 fois supérieure qu’en 1966 ( Document 2). Cette moyennisation à donc conduit à un émiettement des classes qui à pour conséquence de faire disparaître la théorie des classes en soi de Marx.

        Cette disparition des classes en soi à également entraîner une diminution de l’existence des classe pour soi. Elles sont encore moindres.  Nous pouvons remarquer un affaiblissement de la conscience de classe qui a diminué pour la classe ouvrière et la classe bourgeoise notamment. A l’inverse nous avons pu constater une forte hausse de la classe moyenne en France. Cela mène donc à une augmentation des distances intra-classes puisque les individus ne s’identifient plus à une classe sociale en particulier. Rappelons que les distances intra-classes correspondent au processus de fragmentation économique et culturel au sein d’une même catégorie observée. Il y a donc une remise en cause de homogénéité des groupes sociaux ce qui entraîne alors une perte de conscience de classe dû aux inégalités engendrées par les distances intra-classes tel que le niveau de qualification, la rémunération ou encore les conditions de travail.  Cet effet tend à l’augmentation du du phénomène d’individualisation. Celui-ci correspond au fait que l’identité individuelle prend de plus en plus d’importance et l’identité. Autrement dit c’est un processus de construction de l’individu comme sujet, et donc de distanciation et d’autonomisation par rapport au groupe d’appartenance. Ce phénomène est présent au travail dû à la diminution du taux de syndicalisation entraînant une disparition de conscience de classe, mais également une lutte des classes qui est moindre puisque l’individualisation au travail, et en particulier des rémunérations, exacerbe la compétition entre salariés pour obtenir la plus forte augmentation, ce qui s’oppose au sentiment d’avoir des intérêts communs à défendre. Par exemple nous pouvons constater que  d’après DARES et le Ministère du Travail, en France, en 1949, 30 % des salariés sont syndiqués contre seulement 11 % en 2015. Autrement dit le taux de syndicalisation est 3 fois plus élevé en 1949 qu’en 2015 (Document 3).

        Cependant d’autres facteurs de distinctions peuvent apparaître plus pertinent pour analyser la structure sociale française contemporaine. Le sexe est un autre critère permettant d’analyser la structure sociale. En effet, les inégalités entre les sexes sont importantes, les femmes occupent toujours une position moins favorable que les hommes dans de nombreux domaines comme par exemple dans la sphère privée avec l’inégale répartition des tâches domestiques. Effectivement cela entraîne une inégalité encore plus marquée dans la sphère économique, c’est-à-dire au travail. Elles ( les femmes) «déclarent deux fois plus souvent que les hommes qu’être parent a des conséquences sur leurs situation professionnelle » (Document 4). Les femmes s’occupant alors plus de leurs enfant, ont moins de temps pour leurs vie professionnelle au contraire d’un homme. De plus la position dans le cycle de vie  est un élément déterminant pour analyser la structure sociale. C’est un parcours de vie commun au sein d’une société qui se caractérise par une succession d’étapes familiales, professionnelles et sociales. A ces étapes sont associés certaines caractéristiques matérielles et des comportements distinct. Par exemple, les études sont associés à la jeunesse et le mariage à l’âge adulte. Ainsi on constate que la position dans la hiérarchie et le revenus ont tendance à augmenter avec l’âge alors que les jeunes eux, sont d’avantage confrontés au chômage et à la précarité.  

        

        

        L’analyse Marxiste n’est donc plus pertinente pour analyser la structure sociale durant les Trente Glorieuses, cependant la résurgence des inégalités à partir des années 90 permettent à nouveau d’analyser la société française à partir des classes en soi et des classes pour soi.

        

        En effet, le retours des classes en soi à partir des années 90 est dû à la résurgence des inégalités, notamment grâce à l’augmentation des distances inter-classes et par conséquent l’écart interdécile, c’est-à-dire le rapport entre le revenus minimum des 10 % les plus riches et le revenu maximum des 10 % les plus pauvres. Par exemple, d’après l’Institut Nationale des Statistiques et des Études Économiques (INSEE), en 1990, le rapport entre le minimum des 10 % les plus riches et maximum des 10 % les plus pauvres était de 3,30, alors qu’en 2017 il était de 3,50. Soit une augmentation d’environ 0,2 points de pourcentages (Document 1). Cela à donc pour conséquence de maintenir  le retours des classes en soi depuis la fin du XXe siècle.

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