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Des Fleurs Pour Algernon

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tés mentales pour explorer la vie antérieure de son double attardé mental afin d'en reconstituer le parcours existentiel et d'en découvrir les traumatismes. L'auteur fera d'ailleurs un usage plus qu'insistant des différents traumatismes psychanalytiques vécus par le petit Charlie Gordon dans sa cellule familiale, entre une mère honteuse d'avoir donné le jour à un dégénéré et un père protecteur mais faible.

L'intelligence est également l'enjeu d'un autre combat pour le nouveau Charlie Gordon : faire comprendre aux deux professeurs Nemur et Strauss que le premier Charlie Gordon, l'attardé mental au QI inférieur à 70, était une "personne" à part entière et non pas un semi-être humain heureusement ramené dans le cercle de l'humanité par les bienfaits de la science. C'est la prise de conscience du mépris des deux scientifiques pour son ancien Moi dégénéré qui empêche Charlie de leur témoigner toute sa reconnaissance. Il n'est pas simplement le surhomme de demain, né d'un laboratoire de recherche en neurobiologie, il aspire à la reconnaissance sans aucune restriction de toute forme de vie humaine. De plus, on peut constater qu'il y a un rapport évident entre l'incrédulité de Charlie (retardé) qui est comparé à un innocent au sens religieux et "diabolique" en "surhomme".

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Place de l'amitié

Daniel Keyes suggère dans son roman un étonnant rapport géométrique entre l'amitié et l'intelligence obsédée par elle-même : les témoignages d'amitié sincère que reçoit Charlie semblent être inversement proportionnels à son degré d'intelligence. C'est le lancinant constat que fait Charlie Gordon pendant toute son évolution mentale : « Quand j'étais arriéré, j'avais des tas d'amis. Maintenant, je n'en ai pas un. » (p. 204). Le lecteur se rend compte à la fin du roman que les vrais amis de Charlie sont ceux qui, au départ, se moquaient le plus de lui et de sa gaucherie : ses collègues de la boulangerie qui l'accueilleront à bras ouvert lorsqu'il aura régressé.

Charlie Gordon se rend compte que "bête" ou "intelligent", il est soumis à la même soif d'affection et d'amour. Mais cette affection et cet amour, il a beaucoup de mal à les trouver quand son QI dépasse celui de la moyenne des gens qu'il rencontre. Il nourrit une certaine arrogance face à des gens cultivés qu'il trouve finalement peu intelligents, et ne réussit même plus à comprendre leur fonctionnement psychologique et social tellement il est centré sur lui-même. Son plus gros problème reste cependant cette énigme qu'il est devenu à lui-même et qui devient une obsession, le conduisant presque au stade de la folie schizophrénique, persuadé qu'il est sans cesse observé par l'autre Charlie, l'arriéré.

Charlie Gordon, un jeune arriéré mental, gagne sa vie comme apprenti dans une boulangerie. Il suit parallèlement des cours de lecture et d'écriture à l'Université Beekman avec Miss Kinnian. Un jour, il est convoqué par le Docteur Strauss et le Professeur Nemur pour subir une opération du cerveau qui doit permettre de démultiplier ses facultés mentales. L'intervention ayant réussi avec la souris de laboratoire dénommée Algernon, les deux scientifiques pensent être prêts à passer au stade de l'expérimentation humaine. Après l'opération, Charlie est suivi psychologiquement par les deux chercheurs et doit rédiger à cet effet son journal intime sous forme de comptes-rendus. Son ancien professeur, Miss Kinnian, l'accompagne dans son évolution. Charlie Gordon progresse rapidement, accumule de nombreuses connaissances, mais a beaucoup de mal à se lier des relations stables et normales avec les autres, faute d'avoir la maturité affective suffisante, mais aussi parce qu'il est obsédé par la compréhension de sa vie antérieure, celle du Charlie Gordon attardé mental, ce qui le conduira à revivre en pleine conscience les scènes les plus traumatisantes de son enfance.

Malheureusement, la souris Algernon donne des signes inquiétants de dégénérescence cérébrale et finit par mourir. Charlie, qui sait fort bien que son sort est lié à celui d'Algernon, comprend qu'il va lui aussi régresser et s'empresse alors de reprendre tous les travaux scientifiques des professeurs Nemur et Strauss afin de trouver les erreurs de calcul permettant d'expliquer l'origine de cette dégénérescence. Rien ne peut être fait cependant et Charlie sombrera lentement, mais inexorablement, dans la débilité mentale de ses débuts où il vivra dans l'asile Warren tant redouté depuis sa plus jeune et profonde enfance.

Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes, écrit en 1959.

Daniel Keyes est né à Brooklyn en 1927. D’abord rédacteur pour une revue d’anticipation, il devient professeur à l’université de L’Ohio. Des Fleurs pour Algernon constitue son œuvre majeure et a connu un immense succès. Pour ce livre, il recevra le Prix Hugo en 1960 puis le Prix Nébula en 1966. Et c’est en 1968, que ce célèbre roman de science-fiction sera porté pour la première fois à l’écran sous le titre « Charlie » par le réalisateur Ralph Nelson.

Des fleurs pour Algernon, raconte l’histoire de Charlie Gordon, jeune homme de 30 ans et arriéré mental qui travaille comme apprenti dans une boulangerie. Parallèlement à son emploi, Charlie suit des cours du soir auprès du professeur et psychologue Alice Kinnian afin d’apprendre à lire et à écrire correctement. Un jour il est convoqué par les docteurs Strauss et Nemur pour subir une opération du cerveau qui doit lui permettre de démultiplier ses facultés mentales. L’intervention ayant déjà réussi avec une souris de Laboratoire appelée Algernon, les deux scientifiques veulent désormais tenter l’expérience avec un humain et pour cela ils choisissent Charlie qui ne demande qu’à devenir plus intelligent.

Dans un premier temps l’opération est une véritable réussite, Charlie progresse très rapidement, ses connaissances se font plus larges et plus approfondies et il apprend les choses avec une véritable aisance. Afin de suivre son parcours et ses évolutions, les deux chercheurs exigent de Charlie que celui-ci rédige chaque jour une sorte de journal intime pour mieux le comprendre et l’analyser. C’est d’ailleurs ce journal servant aussi de compte-rendus aux médecins que le lecteur va lui aussi constater les évolutions de Charlie. D’abord par sa maîtrise progressive de l’orthographe et de la grammaire et ensuite par la profondeur de ses interrogations et sentiments.

Très vite Charlie devient un véritable génie et si les nombreuses connaissances accumulées l’aident à développer son intelligence, sa santé morale, quant à elle subit des conséquences désagréables : à force de chercher qui il est vraiment il s’enferme dans un mutisme paralysant, ses nuits deviennent agitées de cauchemars et des souvenirs traumatisants liés à son enfance lui reviennent peu à peu en mémoire l’affectant donc inévitablement.

Son intelligence qui bien vite dépasse la moyenne va profondément le gêner dans sa relation avec l’autre et lui faire comprendre que le monde n’est certainement pas comme il l’avait imaginé, que la réalité est bien plus cruelle et que son avenir est incertain. Il s’aperçoit alors que des gens qu’il considérait comme ses amis ne pensaient en fait qu’à s’amuser à ses dépends, il va perdre son travail à cause de la jalousie de ses collègues, il va découvrir l’amour mais un amour tourmenté dont il n’arrivera pas à trouver d’équilibre.

Et puis, Algernon, la petite sourie de Laboratoire, commence à montrer des signes de dégénérescence, elle perd ses facultés mentales et sombre peu à peu dans une léthargie alarmante. Charlie connaîtra t-il le même sort ? Son intelligence serait donc réversible ? Arrivera t-il à faire la paix avec lui-même, avec son passé ?

Si cet ouvrage fait partie des grands classiques de la SF, c’est avant tout par sa riche réflexion sur l’intelligence, la différence, l’amour, la haine, le pardon et la souffrance. Il pose de nombreuses questions philosophiques quant au devenir des personnes handicapées, leur place dans la société et le regard que les autres ont sur elles. Il pose aussi des questions dérangeantes : Est-ce que l’accroissement des facultés mentales va obligatoirement de pair avec la diminution des qualités de cœur ? Est-ce que finalement nous ne sommes pas aimés uniquement pour notre apparence et non pour ce que nous sommes à l’intérieur ?

Autant de questions qui restent en suspens mais qui valent la peine de nous y attarder…

Algernon est une souris de laboratoire, à qui on demande de résoudre des problèmes complexes tels que sortir d’un labyrinthe en étant chronométré. C’est un animal très particulier : on lui a fait une opération afin de la rendre plus intelligente. Elle est le premier cobaye dont l’état est resté stable, ce qui permet au Professeur Nemur de passer au test sur un être humain. Charlie, lui, est un handicapé mental. Il travaille dans la boulangerie de M. Donner où on l’utilise pour faire les livraisons, où il aime à lire des bandes dessinées dans la douce chaleur du four, assis dans un coin. Depuis toujours

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