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Economie d'Entreprise

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s hypothèses initiales qui fondent la conception du monde de la théorie néo-classique sont invérifiables et données ; Cette axiomatique se décompose en quatre éléments : l’autonomie de l’individu, la rationalité de l’individu, l’information, l’espace social d’ajustement : le marché ; Ces différents éléments permettent de postuler l’ensemble des comportements économiques des individus ;

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La firme néo-classique et ses limites

1 - L’autonomie de l’individu : il est l’unité de l’espace économique et en constitue la plus petite partie. Les individus ne sont pas programmés, ni contraints pour agir. Leurs choix sont indépendants de l’appartenance à une église, une secte, un pays, une culture, une classe, etc.. Les individus agissent selon leurs désirs, leurs besoins et leurs utilités n’ont de justification que par rapport à eux-mêmes. 2 – La rationalité de l’individu : l’autonomie de l’individu se fonde sur la raison individuelle et consubstantielle. Chaque individu dispose de la faculté de justifier par la raison ses choix. La rationalité permet le calcul à partir de l’évaluation des coûts et avantages de chaque décision. La rationalité substantive fonde (avec l’hypothèse de rareté des ressources) le principe de maximisation ;

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3 – l’information de l’individu : l’information est le lien entre les individus autonomes et rationnels. C’est elle qui permet l’exercice de la rationalité. Elle permet de connaître les choix des autres individus et de créer des échanges. C’est un vecteur social. L’information est considérée comme parfaite, c’est-à-dire qu’elle révèle exactement la réalité et n’est pas manipulable par les individus ; 4 – Le marché, espace social de coordination : conséquence des trois précédents axiomes, le marché assure la coordination des activités des individus. L’organisation optimale consiste à laisser faire les agents plutôt que d’organiser de façon centralisée ou planifiée les activités de chacun. Le laisser faire permet aux offres et demandes de s’ajuster et conduit à la détermination d’un prix et d’une quantité ;

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B) L’entreprise néo-classique

B.1) Compte tenu de cette axiomatique, quelle est la représentation de la firme néo-classique ?

La firme s’identifie à une fonction de production que l’entrepreneur (rationnel) cherche à maximiser à partir d’une combinaison de facteurs de production. Les questions de l’organisation interne de l’entreprise, des relations interpersonnelles et des conflits sont laissées de côté ; L’objectif de l’entreprise est la maximisation du profit qui est la différence entre les coûts des facteurs et le produit des ventes (CA) ;

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Le comportement d’optimisation de l’entrepreneur se fonde sur l’hypothèse de rationalité substantielle des individus. Elle signifie que l’entrepreneur : 1 - est capable d’envisager toutes les alternatives qui s’ouvrent à lui. Il n’y a pas de contraintes temporelles ; 2 - possède toutes les informations nécessaires lui permettant d’évaluer les conséquences de chacune des alternatives. Ces informations n’ont pas de coût ; 3 - peut classer les alternatives envisageables selon un ordre de préférence cohérent ; 4 - choisit l’alternative correspondant au niveau le plus élevé de ses préférences. Pour réaliser ce choix, le décideur n’est pas limité par ses capacités de calcul ;

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B.2) L’influence des coûts de production sur l’offre

Une entreprise doit supporter un coût total global résultant de deux types de coûts : le coût fixe total (CFT) c’est-à-dire l’ensemble des dépenses indépendantes des quantités produites ; le coût variable total (CVT), ensemble des coûts évoluant proportionnellement aux quantités produites ; Avec : CT = CFT + CVT

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Les coûts unitaires dérivent des coûts globaux :

Le coût total moyen (CTM) : CTM = CFT/Q (avec Q les quantités produites). Le coût marginal (Cm) indique le coût de la dernière unité produite. On l’obtient en calculant le rapport de la variation du coût total à celle des quantités produites. Mathématiquement, le coût marginal est défini par la dérivée du coût total, CT par rapport à la quantité produite q :

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La maximisation du profit correspond à la production telle que le coût marginale soit égal au prix du marché :

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Exemple : Supposons le coût d’une salade de tomates. On considère qu’une minute passée correspond à une dépense d’un euro : Achat des tomates : coût unitaire de 1 €. Préparation de la salade : 15 minutes donc 15 €. Si chacun se contente d’une tomate, le dîner pour 5 personnes coûtera : 5 € + 15 € = 20 €. Le coût moyen est de 20 €/5 = 4 € Pour une sixième personne, le coût total sera de 21 €. Le temps de préparation restant constant, le coût marginal est de 1 € (21 € - 20 € = 1 €) alors que le coût moyen pour l’ensemble est de 21 € / 6 = 3,50 €

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On remarque que le coût moyen baisse tant que le coût marginal est inférieur au coût moyen (ce que montre le schéma). Cet exemple illustre les rendements d'échelle et souligne qu’on a intérêt d’augmenter sa production pour réduire son coût moyen de production. Cependant, cette règle à ses limites. En effet, si le saladier ne peut contenir que 6 tomates, un 7e invité va obliger à préparer un 2ème saladier complet. Dans ce cas, le coût du repas passera à : 7 € + 15 € + 15 € = 37 € et le coût marginal du septième sera de 37 € - 21 € = 16 € ;

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B.3) La firme dans la théorie néo-classique remplit deux fonctions :

1) Transformer les facteurs en produits. La technique est donnée et déclarée efficiente. Le choix des techniques dans le modèle néo-classique ne se pose pas ; 2) Traiter l’information. Cela se manifeste dans la sélection, par le calcul, des variables optimales (quantités produites compte tenu du prix des inputs) ; La conception néo-classique de l’entreprise renvoie donc à une firme « automate » ou firme « point » qui est très éloignée de la réalité ;

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2) Les insuffisances de la théorie néoclassique

Dés les années 1940, avec « la controverse de l’entreprise » différents auteurs ont souligné que cette conceptualisation n’était pas réaliste ; R. Lester (1946), a mené une enquête auprès de 430 chefs d’entreprise, qui montre qu’ils ne procèdent pas à la maximisation du profit, qu’ils ne calculent pas leurs coûts marginaux pour déterminer leur volume de production ; Cette enquête montre qu’au contraire ces chefs d’entreprise s’appuient sur des règles empiriques (des routines) beaucoup plus simples ; Pourquoi alors conserver cette conceptualisation irréaliste des comportements ?Michel Carrard / 2011-12 16

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A) Le « As if » de Friedman

La première justification est due à M. Friedman (1953) et qui s’appuie sur une analogie avec la théorie évolutionniste développée par C. Darwin en biologie ;

Sa thèse est la suivante : si les entrepreneurs ne se comportent pas comme le dit la théorie, en maximisant une fonction de profit, le marché se substitue à eux en sélectionnant les seuls individus réalisant un profit. Aussi, quel que soit le comportement des entrepreneurs (habitude, chance, calcul), seuls ceux qui réalisent un profit survivent ; Friedman conclut ainsi : puisque la sélection naturelle du marché assure que seules survivent les entreprises se comportant comme

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