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Ecrire, c'Est...

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crire que la disparition, non pas celle du passé et de ses traditions, mais celle de ceux qui ont disparu là-bas, dans mon Amérique Latine, de ceux qui, ici dans ma France libérale, ont été exclus, déclassés, rejetés. Seule l’utopie de l’écriture permet la réapparition des absents, le comblement de l’absence. Elle engendre la création d’un espace ouvert où les antagonismes ne se détruisent pas mutuellement mais, en se fondant, en se dé-construisant et en se re-construisant via la fiction, ils se réconcilient. Nous affirmons que par l’écriture une nouvelle modernité est possible, fondée sur le langage, car tout nouveau monde est avant tout une refondation et un partage du langage, non pour reproduire ce qui est, mais pour l’inventer. Écrire, c’est inventer le monde. Écrire, c’est changer la vie en changeant les mots qui la disent, les images qui la résument. Écrire rend la vie multiple, complexe, riche de possibles; parce qu’incluant sans cesse le point de vue de l’Autre. Des Autres. Il n’y a pas de littérature sans lecteur. Il n’y a pas d’écrivain seul. Par-dessus son épaule, se penchent non seulement d’autres écrivains mais tous ceux anonymes dont il a hérité les mots,

les regards. Il n’y a pas de paroles sans écoute. Pas d’histoire si elle n’est racontée mille fois par mille conteurs différents. Écrire crée des univers où la parole atteint à une plénitude des signifiés. Toutes les vérités peuvent être alors dites. Car il n’y a pas de littérature sans parole. Il n’y a pas de société muette. La littérature remplit le silence. Elle est polyphonique. Parce qu’elle est d’abord écrite, chacun lui est fidèle. En étant fidèle a la parole écrite, chacun apprend à être fidèle à la parole tout court et aux actes qui accompagnent cette parole. Fondement de la démocratie. Démos, kratos : le pouvoir et la parole du peuple. Écrire, c’est travailler les signes et les formes, les symboles et les images, les lois et les croyances qui emmurent, limitent notre société. Par la force de l’imaginaire, nous déplaçons sans cesse les limites et les murs, les frontières et les barrières. Ce mouvement aide à l’autonomie de chaque individu. L’enfant ne renonce à la dépendance, n’entre dans l’imaginaire social, que parce qu’on lui a promis un rôle futur. Lorsque la société ne tient pas ses promesses, l’enfant devenu jeune devient sauvage. Tous les problèmes d’exclusion marquent l’impossibilité de franchir la barrière sociale. Il faut donc permettre le passage d’une culture à l’autre, l’ouverture des cultures les unes aux autres, franchir les limites, les divisions, dans un espace toujours en mouvement. Permettre que l’imaginaire et la symbolique de tous (et surtout de ceux qu’on a mis en marge de l’Histoire, de la scène publique ) soient reconnus. Seul le dépassement des normes sociales intériorisées par chacun sous forme de préjugés dans une alchimie en œuvre dans la création artistique permet l’exercice de la liberté. Il s’agit donc avant tout, de dépasser l’imaginaire capitaliste, défini comme une expansion sans fin de l’économie, de la production, de la consommation et inventer de toutes pièces un ESPACE ENTRE LES LIGNES, dans le vide laissé, dans la marge, où se déconstruisent, puis se construisent

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