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Exposè Bien Être

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un important travail de clarification des conditions d'application des outils statistiques communément utilisés et propose de nouveaux indicateurs dont la philosophie découle directement de ses observations faites au Bengale.

Dans son ouvrage le plus connu Poverty and Famines : an Essay on Entitlement and Deprivation (1981), Sen remet en cause l'opinion généralement admise selon laquelle un manque de nourriture est à l'origine de la famine et démontre que des famines peuvent avoir lieu alors que les greniers sont pleins.

Depuis 1990, ses réflexions inspirent les travaux du Programme des Nations unies pour le développement (P.N.U.D) et ont suscité la mise au point du concept de « développement humain durable ». Le Rapport sur le développement humain du P.N.U.D permet un classement des pays non plus en fonction des seuls indicateurs P.N.B. ou revenu par tête utilisés par la Banque Mondiale, mais en fonction d’indicateurs beaucoup plus pertinents tels que le taux de mortalité infantile, l'espérance de vie à la naissance, l'accès à l'enseignement élémentaire, le taux d'alphabétisation, ou le nombre de médecins par habitant.

Lors de la remise de son prix Nobel, Sen revient sur l’ensemble de ces travaux et s’attache à préciser le cadre dans lequel ils s’insèrent. De cette façon il revient sur près de trois siècles de théorie. Dans un premier temps nous verrons les premières tentatives de formuler les choix sociales. Nous en tirons un pessimisme ambiant duquel A. Sen se détache très rapidement pour formuler sa théorie que l’on présentera en deuxième partie. Dans la troisième partie, nous regarderons de plus près les applications.

1. L’impossibilité d’un choix social à travers l’histoire : rupture avec la théorie du Bien-être.

Dans son introduction A. Sen distingue l’Economie du Bien-être et la Théorie du choix social qui essaient de trouver les décisions optimales qui reflètent les choix du peuple, par le peuple et pour le peuple. L’économie du Bien-être est définit par Pigou en 1908 dans son ouvrage The economics of welfare. Théorie générale de la politique économique, elle se consacre aux grands problèmes sociaux tels que l’existence de pauvres. La théorie du choix social étudie quant à elle le bien-être social, l’inégalité et la pauvreté. Deux notions très proches mais historiquement datées.

Mais qu’entend-on parle de Bien-être social ?

1.1 Le Bien-être social: une notion floue.

Les deux auteurs que nous allons aborder définissent une situation d’équilibre et d’efficacité maximal sans toutefois s’attarder sur la notion de Bien-être social.

1.1.1 Adam Smith.

La poursuite pour chacun de son intérêt personnel conduit nécessairement à l’intérêt de la société, Si la main invisible conduit au bien général, Smith ne le définit que partiellement comme étant la maximisation du revenu national.

« Chaque individu met sans cesse tous ses efforts à chercher, pour tout le capital dont il peut disposer, l'emploi le plus avantageux : il est bien vrai que c'est son propre bénéfice qu'il a en vue, et non celui de la société; mais les soins qu'il se donne pour trouver son avantage personnel le conduisent naturellement, ou plutôt nécessairement, à préférer précisément ce genre d'emploi même qui se trouve être le plus avantageux à la société. », Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776.

1.1.2 Léon Walras.

L’équilibre se définit comme la maximisation pour les consommateurs de leur satisfaction ou utilité et pour les producteurs de leur profit par le jeu de la concurrence parfaite considérée à l’échelle de la société comme un état de « maximum d’utilité ».

« Dans ces données, nous en étudions la nature, les causes, les conséquences. Il se trouve à présent que ces conséquences se résument en l'obtention, dans certaines limites, du maximum d’utilité. » concernant la libre concurrence. Éléments d’économie politique pure, ou théorie de la richesse sociale, 1874.

1.2 Des économies du Bien-être

1.2.1 De l’utilitarisme de Jeremy Bentham (1748-1832) à l’Economie du Bien-être de Pigou (1877-1959)

L’utilitarisme émerge en Angleterre avec J. Bentham alors que la société industrielle se met en place. On cherche à expliquer l’ensemble des comportements humains sous l’angle de la rationalité. Les comportements altruistes sont laissés de côté. Les individus prennent des décisions en calculant la satisfaction que leur comportement est susceptible de leur procurer. C’est l’utilité. Ils agissent dans la perspective d’un avantage et se freinent pour éviter une peine. Cette logique s’introduit dans le domaine de la morale. Le Bien-être ou le bonheur est la seule fin de l’action de l’homme. La valeur morale d’un acte de dépend pas de lui-même mais de ses conséquences (ce que disait Walras, on doit pas penser à l'utilisation qu'on peut faire du poison mais l'utilité qu'on en est conséquent). La fin justifie les moyens. Dans ce cadre le législateur se doit de maximiser le Bien être de l’ensemble des individus qui n’est autre que la somme des utilités de chaque partie.

« Le plus grand bonheur du plus grand nombre » implique que l’on peut diminuer l’utilité d’un indivu si cela contribue à augmenter celle d’un autre de manière plus significative. Le sacrifice de soi est un devoir s’il maximise le bonheur des autres. L’accroissement du Bien-être peut être obtenu par un transfert de richesse des plus riches vers les plus pauvres étant donné l’utilité décroissante du revenu.

Sen : « Par exemple, une personne qui aurait la malchance d’avoir des aptitudes uniformément faibles à engendrer du plaisir et de l’utilité à partir de son revenu (en raison d’un handicap par exemple) se verrait également attribuer, dans ce monde utilitariste idéal, une part plus faible d’un total donné. » (p. 12 § 2)

Sen rejoint Jean-Baptiste Lamarck « L’homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l’avenir et pour ses semblables, semble travailler à l’anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce »

De plus A. Sen dénonce l’impossibilité de définir le Bien-être social par la simple addition des utilités.

L’utilitarisme reçoit deux critiques.

1.2.2 John Rawls et l’équité.

La première concerne la non prise en compte de la répartition. Formulée marginalement par John Rawls, celui-ci s’attache à distinguer la notion de bien et de juste. Sa fonction de bien-être à maximiser serait celle que choisiraient des individus qui ne connaitraient pas d’avance leurs dotations dans la société. L’idée est de maximiser l’utilité de l’individu le plus faiblement doté.

D’autre part par Robins …

1.2.3 Lionel Robins (1898-1984) et la critique anti-utilitariste : les comparaisons interpersonnelles inutiles.

Essai sur la nature et la signification de la science économique (1932).

Par définition les fonctions d’utilité supposent une utilité individuelle comparable. L’utilité positive que retire un agent est comparable à l’utilité négative d’un autre. Mais Robins nous dit que ces comparaisons n’ont aucun fondement scientifique. Les travaux de l’économie du Bien-être confondraient aspect scientiques et jugements de valeurs. Cela doit relever de l’éthique.

« Tout esprit est impénétrable pour tout autre et aucun dénominateur commun aux sentiments n’est possible »

Cette critique entraine la naissance de la nouvelle économie du Bien-être qui parait plus scientifique. Avec pour critère central, l’optimum parétien, l’ophélimité. Vilfredo Pareto se détache de Léon Walras, chez qui le consommateur pouvait attribuer à ses consommations une note. A l’utilité cardinale, est substituée l’utilité ordinale. Ici le consommateur classe les paniers de biens selon des préférences. La fonction de bien-être remplace bientôt celle d’utilité. L’optimum n’est qu’un état efficace de fonctionnement d’une économie parmi d’autres et suppose un non gaspillage des ressources. De là, seule une mesure qui ne nuit à personne et qui convient à au moins une autre est justifiée et souhaitable.

Comme chez les utilitaristes la question de la répartition n’est pas abordée, mais seconde limite, ici on laisse de côté les comparaisons interpersonnelles.

A. Sen tentera d’apporter une nouvelle issue à l’économie du Bien-être en rejetant ce consensus général contre l’usage des comparaisons interpersonnelles dans le choix social.

Ses recherches s’inscrivent dans la théorie du choix social « qui fournit une approche générale pour l’évaluation des différentes possibilités sociales et pour les choix entre elles » Avant de voir en deuxième partie comment il procède, nous allons nous intéresser maintenant à l’une des questions fondamentales abordées par cette théorie.

1.3

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