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Feminité Dans Les Contes De Fées

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ses à la fois, car grâce à leur beauté et leur savoir de préparer des potions « magiques » (que l’on appelle aujourd’hui des afrodisiaques – des mélanges des plantes ou des fruits qui éveillent le libido), elles avaient le contrôle sur les hommes. Leur image était attaché à celui de la Grande Déesse (dans la tradition de Wicca), parce qu’elles restaient toujours en harmonie avec la nature. Cette représentation se traduit également dans la mythologie grecque sous la forme des déesses telles que Demeter, Perséphone ou Aphrodite. Les premières sorcières, à part séduire savaient aussi guérir ou tuer en utilisant leurs potions. On a donc commencé à leur attribuer des puissances magiques de voler ou de changer de forme (par ex. Pamphile). En Grèce ancienne, on parlait beaucoup des sorcières de Thessalie. Selon la mythologie, c’était un pays des Centaures et des Lapithes où vivaient les femmes les plus belles.

Au Moyen Âge, avec l’expansion de l’Église catholique on a commencé à parler de leur pacte avec le Diable. On disait, que c’étaient des femmes très dangereuses et « inhumaines » et, lors des fameux procès des années 1420-1430, on a publié le célébre Malleus Maleficarum (Marteau des sorcières) qui mettait en œuvre des nombreuses exécutions des femmes suspectées de pratiques magiques. La réhabilitation des sorcières a eu lieu en 1862, quand Jules Michelet a publié un texte La Sorcière qui était un « hymne à la femme, bienfaisante et victime ».

Dans l’univers des contes de fées, la sorcière avait le plus souvent une image négative. C’est là où on a commencé à la représenter non pas comme une belle femme, mais plutôt comme vieille et laide, habitant toute seule au milieu de la forêt, entourée des chats noirs (élément satanique hérité de la tradition médievale) et volant sur le balai. On a crée une image de treizième fée, fée Carabosse, laide, vieille et qui manque de féminité, ce qui la rend méchante. Un tel personnage est l’incarnation de la peur de la vie et de son mystère, il provoque la crainte d’un inconscient. La fée méchante est présente par exemple dans La Belle et la Bête de Mme de Villeneuve (la fée qui a changé le prince en bête) ou dans La Belle au bois dormant (la fée que l’on a oublié d’inviter au baptême de la petite princesse). Dans les deux contes elle se venge sur les personnages qui s’opposent à sa volonté en jetant un sortilège sur eux. Elle est un élément sombre qui permet de mettre en lumière la beauté et la vertu d’un autre personnage, celui de la belle mortelle.

Cette dernière est le plus souvent une demoiselle très charmante et vertueuse, entourée par des sœurs jalouses et la plus jeune de la famille. Elle se trouve souvent dans la position de victime (par exemple Cendrillon), mais sa vertu est toujours recompensé par l’amour du prince charmant et par l’ascension sociale. Sa beauté est parfois considérée comme un trait divin et la mortelle entre parmi les dieux (par exemple Psyché). Le charme de ce type d’héroïne est aussi associé dans certains contes au merveilleux (par exemple La Belle de Mme de Villeneuve qui est la fille d’une fée).

Or, nous allons dans cette brève étude analyser quelques héroïnes connues des contes de fées et réfléchir sur plusieurs aspects de la beauté féminine, de ses puissances et de sa perception.

1. La sexualité puissante d’une femme

Les contes de fées étaient souvent chargés de l’érotisme bien visible. Une partie d’eux était créée pour les enfants et le foyer et là, une dimension sexuelle se réduisait au minimum. Par contre, au XVIIIe siècle on inventait également des contes libertins destinés aux adultes. On y introduissait des situations crues et libertines, par exemple dans le conte de Crebillon fils intitulé Tanzaï et Néadarné publié en 1734, qui se caractérisait par multiplicité des scènes amoureuses. Les contes érotiques existaient dans plusieures cultures : française, coréenne, russe, espagnole, etc. En revanche, ils étaient pendant longtemps non-publiés en raison de la censure qui les désignait comme dépravants et choquants. Nous allons évoquer dans cette partie quelques exemples des contes où la beauté d’une femme est étroitement liée à son aspect érotique.

Comme le premier exemple nous pouvons donner L’âne d’or d’Apulée (Grèce, IIe siècle après J.C.). Nous y voyons, dans les premiers livres, des descriptions des rapports sexuels des deux personnages. Lucius, le héros principal rencontre Photis, la servante de Milon, à la maison de ce dernier à Hypata (Thessalie). Le héros principal s’y retrouve, parce que son ami Déméas lui avait demandé de remettre une lettre à Milon. Après avoir été accueilli comme un roi dans la demeure de son hôte, Lucius décide d’y rester un certain temps. L’événement qui a influencé sa decision, était la rencontre au marché avec Byrrhène, qui prétend être la tante l’ayant élevé. Elle conseille à Lucius de se méfier de Pamphile, la femme de Milon, qui est connue autant qu’une puissante sorcière séduisante des jeunes hommes. Par contre le héros, passionné par la magie et désirant d’en découvrir les arcanes pense que la personne de Pamphile pourrait lui être utile. Mais comme ce n’est pas facile de s’approcher de la femme de son hôte, il décide de séduire Photis, la servante. Vite, il se rend compte, qu’il est amoureux d’elle. Leur première rencontre amoureuse apparaît au second livre sur les pages 45 – 51 de notre édition (voir la bibliographie). L’érotisme fort de cette scène n’est même pas caché : sur les pages 47 - 51 : « ...pour étaler le meilleur de ses charmes [...] du vin à pleine coupe. » C’est une des plus longues descriptions de rencontre amoureuse dans le roman. Il y en a plusieures, par exemple sur les pages 57 et 97. Photis est consciente des émotions qu’elle éveille chez Lucius. D’habitude c’est elle qui vient le rejoindre dans son lit. Le roman a été créé au IIe siècle après J.C., donc les mœurs concernant le comportement des jeunes femmes non-mariées n’étaient pas encore si sévéres qu’au XVIIe-XVIIIe siècle. Ce n’était donc pas, à l’époque, si choquant que Photis voulait coucher avec Lucius sans mariage, comme cela aurait été le cas quelques siècles plus tard. En plus, l’œuvre d’Apulée n’était point destinée aux enfants, mais aux adultes. Photis était fortement admirée par Lucius, même quand elle n’avait pas l’air si belle que d’habitude (description de la nuit de transformation de Lucius en âne) Lucius voit toujours en elle la femme la plus belle.

Photis avait une grande influence sur son amant. C’est elle qui organise la mise en scène avec les trois outres gonflées. Lucius se retrouve devant la cour, jugé pour le meurtre des trois brigands. Il essaie de prouver son innocence, mais personne ne l’écoute. Enfin, il découvre que les trois cadavres ne sont pas ceux des brigands, mais celles des outres. Il se rend compte, que tout le monde participait à ce spectacle en l’honneur du dieu Rire. Photis semble avoir peur d’admettre que tous les ennuis de son bien aimé étaient causés par elle-même. Mais au fond elle sait très bien, que Lucius est si épris d’elle, qu’il lui pardonnera. Et tel est le cas. La confiance de Lucius en Photis est réciproque. À la demande de ce premier, la fille décide de lui révéler les secrets de la maison, notamment la magie nocturne de sa maîtresse – Pamphile. Elle l’installe dans une cachette de laquelle il pourrait observer la transformation de la magicienne en hibou. Désirant devenir l’oiseau comme elle, il demande à Photis d’exécuter sa transformation. Il a une confiance totale en elle. Malheureusement, cette dernière se trompe de pommade et Lucius devient l’âne. Mais il ne l’en veut pas à sa bien aimée. Il ne peut pas être en colère contre une si charmante fille. Il lui pardonne encore une fois.

Pour conclure, nous pouvons risquer l’avis que l’amour de Photis et Lucius n’était pas un amour sentimental que l’on connait des autres contes de fées. Nous pouvons dire que leur relation était en grande partie physique : à chaque rencontre tête à tête les personnages font l’amour ; Lucius dit que la femme est la plus belle lorsqu’elle est déshabillée ; le héros ne mentionne quasiment pas les valeurs de Photis autant qu’une personne, mais plutôt autant qu’une amante. La chose la plus importante est cependant le fait que Lucius voulait d’abord utiliser Photis pour connaitre les arcanes de la magie et le fait qu’il soit tombé amoureux d’elle est secondaire.

La puissance sexuelle d’une femme sur un homme est également bien visible dans un conte populaire coréen Le sanglier doré et le préfet. Nous y voyons l’histoire du préfet, à qui les habitants du village demandent de tuer un sanglier qui a un don magique de se transformer en tigre ou en lion, et qui sous cette forme tue les marmots. Cependant, la veille de sa chasse le préfet est séduit par une belle courtisane qui lui demande de la suivre jusqu’à chez elle. Celui-ci, comptant lui faire l’amour, fait un long chemin fatiguant à travers la forêt vers la demeure de la jeune femme et oublie son obligation donnée aux villageois de tuer le sanglier. Nous voyons donc comment la beauté et la sexualité d’une femme peuvent aveugler un homme. Ici, cet aveuglement a deux dimensions : d’abord le préfet néglige ses devoirs et ensuite il a l’intention de tromper sa femme (il est marié) avec une jeune courtisane. Cette dernière est donc toute puissante : l’homme la suit dans la forêt malgré

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