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Le Cinéma Construit La Mémoire Et La Tv Fabrique De L'Oubli

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éricains, et participe à l’entreprise de réconciliation de l’armée et de la nation durant les années 1980.

Enfin, nous ne pouvons oublier la fonction idéologique du cinéma lorsqu’on étudie la mémorialité d’un film. Dans le film « 1900 », Bertolucci a voulu démontrer la vitalité et l’ancienneté de la culture paysanne, face à la décadence de la bourgeoisie. La mémoire de « 1900 » révèle donc la dimension politique que le réalisateur accorde dans son film au prolétariat rural.

Cependant, l’oubli est un phénomène inéluctable qu’il ne s’agit pas de minimiser. Des films restent, d’autres disparaissent des mémoires. L’historien peut activer (consciemment ou non) des processus de réminiscence et produire un véritable travail « archéologique ».

La télévision par la vitesse d’enchaînement des images et la possibilité de zapper, submerge le spectateur d’informations, de signes plus ou moins pertinents, qu’il est impossible de mémoriser ou de saisir pleinement dans l’instant. C’est ainsi que la télévision fabrique de l’oubli. Elle remplit la mémoire de vide. Elle oublie sciemment de faire réfléchir, pour mieux distraire, faire diversion. Elle oublie de surprendre le spectateur, pour mieux se l’attacher, l’asservir. Si elle promet des frissons, de la nouveauté, c’est toujours de manière parfaitement prévue, anticipée. La spontanéité est étrangère à la télévision.

En outre, elle est affaire de quantité – l’audimat –, elle ne peut donc prétendre à une quelconque activité artistique, culturelle profondes. Elle n’est qu’une activité industrielle comme une autre, régie par des lois de marché et de nécessités économiques. En un mot, la télévision ne fait que flatter et distraire les puissants, les annonceurs, les spectateurs. Il n’y a rien de pire qu’un spectateur indocile, il peut penser par lui-même, pire changer de chaîne. Il convient néanmoins de ne pas l’ignorer pour garder un œil ouvert, une oreille attentive sur la société, les masses à médias. Le petit écran est pour ainsi dire devenu l’opium du peuple, son médium de rêve et d’évasion privilégié. Le temps passé chaque jour devant la télévision ne fait qu’augmenter, achevant chaque jour davantage une dislocation du tissu social. Tout au mieux se réunit-on devant certaines émissions, certains événements sportifs, sinon c’est chacun pour soi, dans son coin, devant son poste, désolidarisés les uns des autres. La télévision ne fait finalement qu’endormir l’auditeur pour mieux lui faire oublier ses tracasseries et soucis quotidiens. La télévision est une industrie, qui pour survivre, a besoin de clients. Elle est ainsi, comme n’importe quelle industrie, obligée de faire les yeux doux, de cajoler, une clientèle qu’elle a tout intérêt à fidéliser en même temps qu’elle la séduit. Elle a donc intérêt, à l’instar de l’homme politique, à faire entendre à sa clientèle ce que cette dernière veut entendre, à lui montrer ce qu’elle désire regarder.

C’est également un double miroir. Elle a tout intérêt à caresser ses clients dans le sens du poil, quitte à faire le contraire de ce qu’elle a énoncé, à ne pas tenir ses promesses. On retrouve l’écart entre la théorie et la pratique, l’écart entre le discours des classes dirigeantes avant d’être élues et leur action à la tête de l’Etat par exemple.

En conclusion, nous dirons que le cinéma a permis d’archiver une quantité colossale d’images sur le XXe siècle, et empêche peut-être de prendre de la distance face à des phénomènes historiques trop présents. Le cinéma a fixé certains processus de réflexion sur l’histoire contemporaine. La télévision, quant à elle, est un objet d’oubli

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