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Le Joujou Du Pauvre

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t d'envie.

Une morale qui se cache et se dévoile au fil de la prose : les dix premières lignes mettent le lecteur sur une mauvaise piste, le poème se présente au départ comme un conseil, une idée de divertissement, et a l'apparence d'une grande futilité, sans morale. Puis, le troisième paragraphe reprend le paysage décrit précédemment pour introduire une nouvelle histoire, avec deux personnages : les deux enfants, et une morale finale. L'auteur joue habilement avec son lecteur, l'induit en erreur, le met sur une fausse piste, avant de lui dévoiler son but : écrire un apologue.

C. Une chute inattendue

- Alors que la morale semble claire, (la richesse ne fait pas le bonheur, l'abondance ne protège pas du manque et de l'insatisfaction, on peut être heureux dans l'indigence et le dénuement), la chute est inattendue. La dernière phrase du poème (« Et les deux enfants se riaient l'un à l'autre fraternellement, avec des dents d'une égale blancheur ») surprend. Ainsi, l'enfant riche, envieux du jouet de l'enfant pauvre, fraternise avec ce dernier. L'objet de convoitise ne les empêche pas de rire ensemble, et ce rire partagé rappelle au lecteur que ce sont avant tout des enfants, égaux quel que soient leur habit et leur classe sociale. L'évocation des « dents d'une égale blancheur » rappelle cette égalité de la condition humaine. La morale de Baudelaire est donc polymorphe (contient plusieurs thèses et non une seule).

II) La satire sociale

A. Une vision désenchantée du monde

- Baudelaire affiche ici une vision très critique de l'humanité, désenchantée, et sévère. Dès la première ligne, il sous-entend que les hommes sont animés de désirs pervers, malsains, arrivistes, en affirmant qu'il « y a si peu d'amusements qui ne soient pas coupables ! ».

- Les rapports sociaux qu'il décrit semblent figés dans l'injustice, et très inégalitaires. L'antithèse est la figure centrale du poème, et Baudelaire l'utilise constamment pour souligner le contraste énorme entre riches et pauvres. Il fait une description très noire de la pauvreté : les enfants pauvres seraient non socialisés, non éduqués, rustiques et mal-élevés, sauvages (évocation des « chardons et les orties », « marmots-parias » marginaux), il les compare à de petits animaux effarouchés et méfiants envers le monde des adultes (comparaison « puis leurs mains agripperont vivement le cadeau, et ils s'enfuiront comme font les chats qui vont manger loin de vous le morceau que vous leur avez donné, ayant appris à se défier de l'homme. »). L'enfant pauvre est en mauvaise santé (« pâle et chétif »), il joue avec un rat, qui évoque la misère, la maladie, le dégoût (rappel avec « le petit souillon »).

B. Le thème de l'illusion

- Il ne faudrait donc pas se fier aux conditions matérielles d'existence, à l'apparence, pour juger du bonheur des gens. Le thème de l'illusion est constant : dès la première ligne, les divertissements sont jugés « coupables ». Puis l'auteur attaque le monde des bourgeois, qui ne serait qu'apparence et tromperie : « le luxe, l'insouciance et le spectacle habituel de la richesse, rendent ces enfants-là si jolis, qu'on les croirait faits d'une autre pâte que les enfants de la médiocrité ou de la pauvreté ». Le jouet de l'enfant riche est décrit comme « verni, doré, vêtu d'une robe pourpre, et couvert de plumets et de verroteries», donc il n'est précieux que d'apparence (verni, doré, couvert de...).

- L'évocation de l'univers de la peinture : Baudelaire célèbre la beauté de la laideur apparente (thème récurrent des Fleurs du Mal) « un de ces marmots-parias dont un oeil impartial découvrirait la beauté, si, comme oeil du connaisseur devine une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère. »

- La structure même du poème et son écriture jouent sur le thème de l'illusion : l'auteur induit d'abord le lecteur en erreur avec un changement brutal de but au 3e paragraphe. Enfin, la vraie morale apparaît à la dernière ligne, tous les hommes sont faits de chair et de sang, et sont donc égaux par leur nature humaine.

C. Le diatribe anti-bourgeois

- Les bourgeois sont représentés ici de manière au départ très méliorative (riche description méliorative car on a des termes positifs comme « joli château, vaste jardin, enfant beau et frais, la blancheur, frappé par le soleil, si plein de coquetterie. Termes hyperboliques qui intensifient encore le contraste entre les deux mondes).

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