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Les Deux Blocs

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trine du « containment ». Concrètement, la doctrine Truman se traduit par la proposition d'aide économique aux pays d'Europe qui « veulent rester libres » : c'est le plan Marshall. L'objectif est clair : aider l'Europe à se relever économiquement pour empêcher la progression de l'influence communiste sur le terreau de la misère. Seize pays d'Europe occidentale acceptent le plan Marshall, mais Staline le refuse pour l'Union soviétique et contraint les démocraties populaires à faire de même.

Staline réagit par un renforcement de son contrôle sur les démocraties populaires et constitue le Kominform, qui réunit l'ensemble des partis communistes des démocraties populaires au pouvoir ou en passe de l'être, mais aussi les puissants PC italien et français. À l'occasion de la conférence constitutive du Kominform, qui se tient à Varsovie, le dirigeant soviétique Jdanov exprime la doctrine soviétique de la guerre froide, réponse à la doctrine Truman : le monde est divisé en deux camps, « un camp anti-impérialiste et démocratique », celui de l'Union soviétique, et un « camp impérialiste et anti-démocratique », celui des États-Unis.

3. L'Europe divisée en deux

Le coup de Prague en février 1948, au cours duquel le Parti communiste tchèque prend le pouvoir en éliminant ses adversaires politiques, est l'événement qui décide les Occidentaux à faire de l'Allemagne un bastion de la lutte contre l'expansion soviétique. En violation des accords de Yalta, les Occidentaux unifient leurs zones d'occupation et y mettent en place une nouvelle monnaie. En juin 1948, Staline réagit en décrétant le blocus des accès routiers et ferroviaires de Berlin : il s'agit de contraindre les Occidentaux à quitter leurs secteurs d'occupation. Les Américains réagissent en mettant en place un pont aérien pour ravitailler la ville et menacent d'utiliser la force si les Soviétiques s'opposent à la libre circulation dans les couloirs aériens. À ce moment-là, la menace est efficace car les Soviétiques ne disposent pas encore de la bombe atomique. Et au bout d'un an, en 1949, Staline recule et lève le blocus.

La conséquence de la crise de Berlin est l'accélération de la division de l'Europe, division dont l'Allemagne devient le symbole puisqu'en 1949 les Occidentaux fondent la RFA et les Soviétiques la RDA. Berlin conserve son statut de ville occupée.

Les Américains organisent politiquement leurs alliés européens en créant l'OTAN, pacte militaire qui a pour but, en mettant toutes les armées européennes sous commandement américain, de résister à une éventuelle attaque soviétique.

4. L'achèvement des blocs

En 1949, l'Asie devient un champ d'affrontement des deux Grands. En effet, les communistes chinois prennent le pouvoir. Du coup, les États-Unis perdent un allié de poids dans la région. Les Chinois rejoignent le bloc soviétique. Dans le même temps, en Indochine, les communistes vietnamiens sont en guerre contre la présence française. L'Asie est déstabilisée. La stratégie du containment connaît alors un sérieux revers. C'est pourquoi, en 1950, les États-Unis n'hésitent pas à entrer en guerre contre la Corée du Nord lorsque celle-ci, soutenue militairement par la Chine, attaque la Corée du Sud. La guerre, très meurtrière, dure trois ans. En 1953, un armistice est signé, qui sanctionne un retour au statu quo ante. Cette fois, la stratégie de containment a été un succès. La guerre de Corée pousse les États-Unis à signer une série de pactes afin d'encercler la puissance soviétique. En 1951, c'est le pacte de San Francisco entre les États-Unis et le Japon ; en 1954, l'OTASE avec les pays de l'Asie du Sud-Est, puis le Pacte de Bagdad avec les pays du Proche-Orient.

La constitution des blocs s'accompagne d'une course aux armements entre les deux Grands. Dès 1949, les Soviétiques possèdent l'arme nucléaire. Et en 1953, quelques mois seulement après les États-Unis, ils possèdent la bombe à hydrogène. Les deux superpuissances sont désormais dans une situation de parité nucléaire. D'autant que toutes deux disposent également des vecteurs nécessaires (bombardiers lourds et, à partir du milieu des années 1950, grâce à la conquête spatiale, fusées).

Transition

Ainsi, en quelques années, les deux Grands sont passés de la grande alliance à la « grande méfiance ». Mais à partir de la mort de Staline, en 1953, les relations entre les deux superpuissances vont commencer à évoluer, les tensions s'atténuer. Dans la même période, la logique de bipolarisation est de plus en plus contestée.

II. La détente et la logique bipolaire

1. La détente armée : maintien du statu quo

Les premiers signes de détente apparaissent dès la mort de Staline en 1953. Le nouveau dirigeant soviétique, Khrouchtchev, propose aux États-Unis la « coexistence pacifique ». En 1956, les deux Grands interviennent, sans se concerter, pour mettre fin à la crise de Suez, concrétisant ainsi la réalité du duopole qui gouverne alors le monde. La crise de Cuba, en 1962, met toutefois le monde au bord de la guerre nucléaire. Elle est l'occasion pour les dirigeants des deux Grands de se convaincre d'organiser la détente, c'est-à-dire le maintien du statu quo qui fait qu'aucun des deux Grands ne cherche à étendre son influence au-delà de sa sphère.

Mais dans ce contexte les deux Grands vont surtout devoir apprendre à vivre avec de nouveaux acteurs sur la scène internationale : les pays du tiers-monde. Le tiers-monde est né avec la conférence de Bandung en 1955. Les pays pauvres y ont affirmé leur volonté de ne pas se ranger derrière l'un ou l'autre des deux Grands, adoptant une position neutraliste. En fait, le mouvement des non-alignés ne remet pas en cause la logique bipolaire : tout au plus arrive-t-il à utiliser les rivalités entre les deux superpuissances. Ainsi Nasser, en 1956, nationalise le canal de Suez et fait financer le barrage d'Assouan par les Soviétiques devant le refus des Américains de le faire.

2. Les deux Grands face à la contestation de leur prééminence

C'est de l'intérieur de chaque bloc qu'apparaît véritablement une tentative de remise en cause de la logique bipolaire. Ainsi, dès 1960, les Chinois remettent en cause le leadership soviétique. Alors que l'aide soviétique aux Vietnamiens en guerre contre les Américains est volontairement limitée, dans un souci de détente, les Chinois n'hésitent pas à renchérir en soutenant le Nord Viêt Nam. Et d'une façon générale, la République populaire de Chine va tenter de s'imposer comme pôle fédérateur des mouvements de guérilla du tiers-monde, au détriment de l'Union soviétique. La situation sino-américaine va rapidement changer sous l'administration Nixon. En effet, les responsables américains vont profiter des tensions sino-soviétiques en engageant une politique de rapprochement avec la Chine populaire.

Dans le camp occidental, c'est de Gaulle qui, à partir de 1958, conteste la prééminence américaine. Il fait sortir la France de l'OTAN, dénonçant ce qu'il appelle le « protectorat américain ». Pour de Gaulle, la guerre entre les deux superpuissances n'est plus à l'ordre du jour du fait de la détente. Pour lui, le refus de la bipolarisation et l'affirmation de la France passent par la recherche de nouvelles alliances. En 1964, la France reconnaît ainsi la Chine populaire, s'opposant ainsi à la fois aux États-Unis (qui soutiennent la Chine nationaliste de Taiwan) et à l'Union soviétique (qui avait rompu avec la Chine en 1960). Ce qui n'empêche pourtant pas l'Union soviétique d'amorcer, à partir de 1966, une politique de coopération économique avec la France. Là encore, la superpuissance tente de profiter des tensions internes à l'autre bloc pour avancer ses pions, sans pour autant aller à l'affrontement direct avec l'autre superpuissance.

La détente entre les deux Grands est donc l'occasion pour des puissances de second rang de contester la prééminence des deux superpuissances. Pourtant, cette contestation reste sans réelle répercussion sur les relations des deux Grands entre eux. Certes, la crise de Cuba a pu apparaître à certains comme l'occasion pour l'Union soviétique de montrer, au détriment de la Chine populaire, sa détermination face aux États-Unis. Mais dans les faits, en acceptant de renoncer à son projet de mise en place d'armes nucléaires à Cuba, l'Union soviétique choisit de privilégier la détente plutôt que l'affrontement direct avec les États-Unis. La crise coûta sans doute ses fonctions à Khrouchtchev, démontrant ainsi la pluralité des options au sein des dirigeants soviétiques. Il est à noter que les États-Unis ne poussèrent pas leur avantage à l'issue de la crise de Cuba, privilégiant eux aussi le climat de détente.

Transition

La détente atteint son apogée au milieu des années 1970 avec la signature des accords d'Helsinki, par lesquels l'ensemble des pays signataires s'engage à respecter les frontières issues de la Seconde Guerre mondiale. Mais, malgré le mouvement des non-alignés et les contestations internes à chaque

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