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Les Femmes Et La Politique

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En revanche, le pouvoir électif lui échappe. Il n'est pas question qu'elle devienne pape ou empereur, ou qu'elle exerce des responsabilités municipales par le biais de l'élection. Bref, le pouvoir personnel des femmes est très minoritaire mais il existe. De plus, il est admis par les hommes de savoir -presque tous hommes d'Église-,censés former ou exprimer l'opinion commune, que les femmes étaient gouvernées non par la raison mais par l'émotion et la passion, sans parler de leur faiblesse physique. Pour faire la guerre ou rendre la justice, une reine ou une duchesse doit s'appuyer sur les hommes et un conseil masculin ».

Les femmes avaient le droit de vote au Moyen Âge, selon l’historienne Régine Pernoud. Ce droit a été supprimé par un décret du Parlement en 1498

Dès les premiers États généraux convoqués par Philippe le Bel en 1302, les femmes étaient convoquées. Elles le furent pour tous les Etats généraux suivants (par exemple ceux de 1484 convoqués par Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, pendant la minorité de Charles VIII jusqu'aux Etats généraux de 1789, où les femmes propriétaires de fiefs furent contraintes de se faire représenter par un homme (noble ou clergé) : les femmes veuves ou nobles tenant fief prennent ainsi part au vote mais elles ne sont pas directement éligibles. Elles peuvent toutefois être représentées par une sorte de suppléant comme c’est le cas notamment dans les assemblées locales.

Les revendications pour le droit des femmes sous la Révolution

Féministe guillotinée.

Malgré les contributions féminines à la rédaction des cahiers de doléances et le rôle que jouent les femmes du peuple parisien notamment lors des manifestations d’octobre 1789 pour demander du pain et des armes , les femmes ne se voient pas attribuer de droit particulier dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ; et si le nouveau régime leur reconnaît une personnalité civile, elles n'auront pas le droit de vote, ni d'élection, à cette époque. Néanmoins, avec la suppression du droit d'aînesse en 1790, les femmes deviennent égales aux hommes concernant les droits de succession. Au début de la Révolution, si les femmes ne peuvent monter à la tribune, elles ont la possibilité d'assister aux débats de l'Assemblée, venant souvent avec leurs tricots et approuvant vertement les discours prononcés, comme Aimée de Coigny ou Madame de Beauvau. Exceptionnellement, Théroigne de Méricourt est invitée à s'exprimer au club des Jacobins.

Elles n'en continuent pas moins à investir l'espace public, organisées en clubs mixtes ou féminins et en sociétés d’entraide et de bienfaisance, et participent avec passion à l'instar des hommes-à toutes les luttes politiques de l'époque, y compris les combats

Parmi les personnalités féminines notoires des débuts de la Révolution, Olympe de Gouges publie en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, et Théroigne de Méricourt qui fonde La Société des Amis de la Loi et appelle le peuple à prendre les armes et participant à la prise de la Bastille, ce dont elle sera récompensée par le don d'une épée par l'Assemblée nationale. Etta Palm d'Aelders est à l'origine du premier cercle exclusivement féminin de l'histoire de France, la Société Patriotique et de Bienfaisance des Amies de la Vérité. C’est par des femmes comme Claire Lacombe, Louison Chabry ou Renée Audou que fut organisée la marche sur Versailles qui finit par ramener Louis XVI dans la capitale.

Toutes deux proches des Girondins, elles connurent une fin tragique : Théroigne de Méricourt devenant folle après avoir été fouettée nue par des partisanes de leurs adversaires et Olympe de Gouges, guillotinée en 1793. Cette dernière avait déclaré : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ». Si les femmes ont été privées du droit de vote, cela ne les a pas préservé des châtiments réservés aux hommes et nombreuses connurent la prison ou l'échafaud suite à leurs actions publiques ou politiques.

À partir de 1792, l'entrée en guerre de la France conduit certaines à se battre aux frontières tandis qu'en 1793 se développe à Paris un militantisme féminin, porté par des femmes du peuple parisien proches des sans-culottes et des enragés, à la gauche des Jacobins. Bien que beaucoup plus marginal que la participation des femmes en tant que telles aux événements révolutionnaires, l'émergence de ce mouvement féministe à part entière marque l'entrée de cette thématique sur la scène politique.

Les deux cents femmes du Club des citoyennes républicaines révolutionnaires créé le 10 mai 1793 par Claire Lacombe et Pauline Léon, les « tricoteuses », occupent les tribunes publiques de la Constituante et apostrophent les députés, entendant représenter le peuple souverain. Claire Lacombe propose ainsi d’armer les femmes.

Leurs appels véhéments à la Terreur et à l'égalité, leur participation à la chute des Girondins et les autres manifestations spectaculaires des « enragées » allaient leur valoir une image de furies sanguinaires qui nourrirait longtemps les répulsions du pouvoir masculin. Ainsi, dans Les femmes célèbres de 1789 à 1815 (1840), Lairtullier distinguera les « furies de la guillotine » des « demeures célestes » (Madame Roland, proche des Girondins et guillotinée en 1793; Lucile Desmoulins, la femme de Camille, guillotinée en 1794; ou Charlotte Corday.

Cependant plus que les excès d'une violence largement partagée à l'époque, ce sont d'abord les réticences des hommes au pouvoir qui excluent ces femmes de la sphère politique (ainsi que de certaines femmes, qui comme Manon Rolland, Lucile Desmoulins ou Louise-Félicité de Kéralio ne s'engagent pas pour l'égalité politique mais civique. La plupart des députés partagent les conceptions exposées dans l’Émile de Rousseau d'un idéal féminin restreint au rôle de mères et d'épouses, rares étant ceux qui, comme Condorcet « Sur l'admission des femmes au droit de cité » ou Pierre Guyomar revendiquent le droit de vote des femmes en vertu des droits naturels inhérents au genre humain qui à la même époque inspirent la lutte contre le despotisme et l’esclavage (la Révolution ne fait cependant que ratifier la révolte de Toussaint L'Ouverture par décret du 4 février 1794); d'autres, comme David Williams, sans aller jusqu'au suffrage féminin, revendiquent néanmoins un certain nombre de droits, y compris politiques. Le Comité de salut public charge ainsi une commission, présidée par André Amar, de délibérer sur la question des droits politiques accordés aux femmes et leur droit de participer à des clubs politiques: celui-ci leur est refusé à l'automne 1793,au nom d'une éducation et d'une prétendue nature intrinsèquement inférieure, l'argument selon lequel les femmes favoriseraient la Réaction étant mis en avant. Un rapport de Lanjuinais précise la nature « temporaire » de cette mesure, qui devrait être levée dès lors qu'elles rattraperaient leur « retard » sur les hommes. Condorcet sait néanmoins sa demande irréaliste mais propose réalistement un projet de réforme de l'éducation, où il prévoit une instruction mixte dans les établissements et les classes, jusqu'au milieu universitaire.

La création du mariage civil en 1792 est néanmoins révolutionnaire, dans la mesure où il oblige à un consentement mutuel. La sociologue Irène Théry a ainsi montré que l'instauration de ce nouveau contrat de mariage « signifie que l'espace domestique obéit aux même principes de liberté et d'égalité qui régissent désormais la société politique ». L'instauration du divorce obéit aux mêmes principes, les femmes étant les plus démandeuses, ce qui amènent certains hommes politiques à en contester le principe à partir de 1795.

En novembre 1793, toute association politique féminine est interdite par la Convention, un seul député s'y oppose Louis Joseph Charlier, mais les femmes vont cependant continuer à jouer un rôle jusqu'à l’insurrection du printemps 95, dont le mot d’ordre est « du pain et la Constitution de 93 », avant que la répression généralisée qui marque la fin de la Révolution ne mette un terme provisoire à cette première prise de parole politique, pour les femmes comme pour les hommes. En 1795, un décret confirme cette interdiction, en plus de rassembler à plus de cinq dans la rue.

Lors de la guerre de Vendée, de nombreuses femmes vendéennes prennent part au combat (comme Renée Bordereau), certaines menant même des troupes en montant à cheval, comme la marquise Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein ou la comtesse de Bruc.

Une ordonnance du 16 brumaire an IX (7 novembre 1800) proscrit le port du pantalon pour les femmes, sauf pour des raisons de santé. Cette ordonnance est amendée en 1892 pour celles qui pratiquent l'équitation et en 1909 pour la bicyclette.

Il est également à rappeler, comme le note Mona Ozouf, que ce sont « les femmes qui ont opposé la résistance la plus obstinée aux mesures déchristianisatrices de la Révolution, au nouveau système de fêtes, au calendrier révolutionnaire. Ce sont elles qui réclament la voix consolante des cloches, chôment les dimanches, tentent

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