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Les fantasmes culturels de la nutrition

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de voir les raisons psychologiques des habitudes alimentaires. Evoquons maintenant les raisons sociologiques et symboliques.

D’un point de vue sociologique, le fait de manger conduit à la socialisation de l’individu : on affirme son appartenance à un groupe par le biais de l’alimentation, ce qui conduit au renforcement des liens sociaux. Le repas représente un moment convivial, qu’on partage en famille, avec des amis ou collèges de travail.

Cependant, les pratiques alimentaires changent avec l’évolution des mentalités. Le lien social se dissout peu à peu pour faire place à l’individualisme exacerbé par les fast-food par exemple, ou l’évolution de l’organisation du travail qui modifie les besoins des individus. L’intérêt pour la nourriture tend à diminuer au profit des loisirs et autres activités puisque l’on considère l’acte alimentaire comme une perte de temps, ce temps si précieux qu’on préfère consacrer aux divertissements.

De plus, les comportements alimentaires résultent d’un habitus, selon Bourdieu. L’habitus désigne l’ensemble des comportements et représentations socialement déterminés. C’est le milieu social qui va orienter l’individu selon ses conduites et ses valeurs propres. Dans l’article « l’habitus alimentaire », Bourdieu explique que « le goût en matière alimentaire dépend de l’idée que chaque classe se fait du corps et des effets de la nourriture sur le corps ». Ainsi, selon la classe sociale à laquelle on appartient, on n’a pas le même regard ni la même utilité du corps et cela influe sur les pratiques alimentaires. « Le comportement alimentaire est une pratique collective et individuelle déterminée les représentations collectives intériorisées par les sujets et motivées par la position du groupe auquel on appartient. En effet, les classes populaires vont consommer des produits bon marché et nourrissants : la force l’emporte sur la forme. Les professions libérales et les classes aisées vont au contraire rechercher la saveur avant tout, les produits sains, bon pour la ligne et qui ne font pas grossir. Le corps objective le goût de classe. Les préférences alimentaires sont donc corrélées étroitement à l’appartenance à une classe sociale.

Enfin, l’article « les goûts alimentaires : individuels ou sociaux ? » met l’accent sur le fait que le goût est surdéterminé par l’appartenance sociale mais aussi par la mode. En effet, cet article souligne le fait que la nourriture se doit d’être diététique, équilibrée, saine et pauvre en calories afin de maintenir un aspect physique satisfaisant aux yeux des autres individus « le look indispensable influe sur les préférences pour les produits diététiques ». On cherche ainsi à plaire aux autres, s’insérer socialement par l’aspect physique ? Le goût reste socialement déterminé mais n’écarte pas les goûts individuels.

Nous venons donc de voir que la nourriture est un acte symbolique, sociologique et psychologique. Nos choix alimentaires se font sur les besoins nutritionnels et les goûts individuels mais sont d’abord déterminés par la situation sociale.

Cependant, l’évolution des mentalités et l’invasion massive de la culture américaine (nourriture peu saine et mal équilibrée : la « junk food ») conduisent à un individualisme exacerbé au détriment du renforcement des liens

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