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Les héritiers, les étudiants et la culture

Fiche de lecture : Les héritiers, les étudiants et la culture. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Février 2018  •  Fiche de lecture  •  2 105 Mots (9 Pages)  •  837 Vues

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KEVIN GNIMASSOU

C.E.1 EDUCATEUR SPECIALISE

FICHE DE LECTURE

LES HERITIERS, LES ETUDIANTS ET LA CULTURE

PIERRE BOURDIEU ET JEAN CLAUDE PASSERON

ANNEE 2005-2006                                                                       FORMATEUR UF1 : YVAN

PRESENTATION GENERALE DE LOUVRAGE

Pierre Bourdieu (1930-2002), ethnologue et sociologue appartenant au courant structuraliste,  est originaire d’une famille paysanne. Il  fit ses études au lycée de Pau de 1941 à 1947, puis au lycée Louis-le-Grand de 1948 à 1951. Il fut ensuite étudiant à l’Ecole Normale Supérieure en même temps qu’à la Faculté des Lettres de Paris.

Agrégé de philosophie, il enseigne au lycée de Moulins (Allier) en 1955, avant d’être nommé assistant à la Faculté des Lettres d’Alger, puis à celle de Paris et enfin à celle de Lille, où il exerça comme maître de conférences entre 1961 et 1964.

Parallèlement à cette carrière d’enseignant, il devient, en 1975, le directeur de la Revue Actes de la Recherche en sciences sociales et de la revue internationale des livres Liber (en 1989), après avoir été directeur de la Collection « Le sens commun » (Editions de Minuit) (1964-1992).En 1993, il créa le Comité international de soutien aux intellectuels algériens (CSIA), puis, en 1996, il fonda l’association « Liber/Raisons d’agir », qui édite des petits livres militants qui dénonce le néo-libéralisme. Parmi ceux-ci, le pamphlet « Sur la télévision », publié en 1997, et l’essai « La Domination masculine » (1998).

Pierre Bourdieu a écrit une grande quantité d’ouvrages dont la majorité sont orientées sur des objets forts divers (mariage, étudiants et professeurs, fréquentation des musées, consommation, etc…) mais ils interrogent le sens social des pratiques culturelles, des comportements quotidiens, des représentations communes, des jugements de goût.

Ses principaux ouvrages sont :

  • Les héritiers, les étudiants et la culture, Paris, Editions de Minuit, 1964 rééditions augmentée en 1966 (avec Jean-Claude Passeron). 192 pages
  • La reproduction. Eléments pour une théorie du système d’enseignement, Paris, Editions de minuit, 1970 (avec Jean-Claude Passeron).
  • La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Editions de Minuit, 1979.
  • La misère du monde, Paris, Editions du Seuil, 1993.
  • La domination masculine, Paris, Editions du Seuil, 1998.  

L’ouvrage, les héritiers, les étudiants et la culture, est le premier ouvrage qui traite la sociologie de l’éducation. Avant cet ouvrage, Bourdieu s’est fait connaître par ses recherches à caractère ethnologique menées en Algérie, et particulièrement en Kabylie.

On note que tant l’objectivité de ses conclusions que la rigueur scientifique de ses méthodes d’investigations font l’objet de controverses dans les milieux sociologiques.

En effet, son œuvre, en collaboration avec Passeron, donne l’occasion de débats passionnés et de polémiques auxquels ont participé notamment les enseignants et leurs syndicats. Heurtant de plein fouet, la conviction, largement répandue, de l’égalité des chances devant l’école, ce texte est le premier à avoir démontré la sélection sociale à l’école et par l’école.

SYNTHESE DE L’OUVRAGE

La sociologie de l’éducation met en avant que la réussite scolaire est corrélée à la classe sociale d’origine. Les enfants issus de la classe dominante poursuivent plus longtemps leurs études et ont de meilleurs résultats que les enfants des classes défavorisées. Parfois, ils savent déjà ce que l’école est censée leurs enseigner : ainsi, ils savent lire avant que cet apprentissage ne devienne obligatoire. Le plus souvent, sans maîtriser d’avance la culture scolaire, ils disposent du capital linguistique et des habitudes de pensée qui placent les apprentissages scolaires dans la lignée de la socialisation familiale. A d’autres élèves, cette familiarité fait au contraire défaut, ils ne trouvent guère de continuité entre leurs expériences extrascolaires et la culture scolaire.

Les héritiers, les étudiants et la culture porte sur les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur des étudiants en fonction de son milieu d’origine. Bourdieu et Passeron, constatent que les enfants des classes favorisées sont sur-représentées dans les Universités ou les grandes écoles par rapport aux enfants issues des classes défavorisées. De ce fait,  ils démontrent  que les probabilités d’accès à l’enseignement supérieur sont directement liées à l’origine sociale des étudiants. Les filières classiques de l’école et de le l’Université sont réservées à des membres de la classe dominante, alors que les filières dites « techniques » servent de lieu de relégation aux membres des classes dominées. Par conséquent, cette sélection se traduit par l’élimination progressive des enfants des classes défavorisées de l’enseignement supérieur.

Dès lors, une question émerge : comment l’influence du milieu familiale peut-il conditionner la réussite scolaire et universitaire des étudiants ?

Premièrement, les étudiants issus des classes favorisées, doivent à leur milieu d’origine des habitudes, des entraînements, des attitudes, des savoirs-faire, des « goûts » qui les servent directement dans les tâches scolaires. Autrement dit, les enfants des classes dominantes entrent à l’école avec un capital culturel, un « habitus » qui est en adéquation avec le système scolaire. En effet, la fréquentation régulière des théâtres, des musées ou des concerts,, la présence d’une bibliothèque dans la maison sont autant de facteurs facilitant l’accès aux écoles prestigieuses ou des universités pour les enfants des classes favorisées grâce à une sorte de connivence, de langage et de valeurs entre ces enfants et le système scolaire.

Pourtant, nous pouvons rétorquer que tous les étudiants issus de différents milieux peuvent avoir les mêmes intérêts artistiques néanmoins ce qui les distingue c’est la différence d’expression des savoirs résultant de leur passé culturel. Les étudiants de cadre supérieur ont approprié « cette culture » dans leur milieu familial souvent par les spectacles et le contact direct, alors que les étudiants d’origine défavorisée ont eu l’accès à la culture à travers l’apprentissage scolaire, acquis en grande partie par la lecture libre ou scolairement obligée. Les auteurs soulignent « une culture purement scolaire n’est pas seulement une culture partielle ou une partie de la culture, mais une culture inférieure parce que les éléments même qui la composent n’ont pas le sens qu’ils auraient dans un ensemble plus large. »

De ce fait, pour les individus originaires des couches les plus défavorisées, l’école reste la seule et l’unique voie d’accès à la culture, et cela à tous les niveaux de l’enseignement. En conséquence, de véritables handicaps socioculturels empêcheront la majorité des enfants des classes dominées à se hisser au niveau des classes dominantes, permettant ainsi à la société de se reproduire.

 

D’autre part, l’enseignement démocratique contribue normalement à donner à tous les mêmes chances d’accéder aux études et à la culture. Mais certaines écoles et filières exigent certaines habitudes culturelles et critères liés à la classe favorisée, comme par exemple l’ENA ou l’école Polytechnique. Les étudiants doivent posséder tout un ensemble de connaissances et de techniques complètement reliées aux valeurs sociales des classes favorisées. En effet, le système scolaire ne s’apparente nullement à un appareil neutre au service de la culture et de la République. Car, les enseignants transmettent de manière inconsciente les normes et les valeurs de la classe dominante. Par ce biais, l’école reproduit subtilement  les inégalités sociales en inégalité scolaire.

En somme, l’école n’est pas neutre dans la reproduction des classes sociales. Les auteurs assurent que la démocratisation des trente dernières années n’est qu’un leurre.  Même si, l’enseignement universitaire se massifie, les diplômes délivrés par celle-ci se dévalorisent. La démocratisation de l’enseignement légitime avant tout cette domination et la reproduction des classes favorisées. Les enfants issus des classes favorisées doivent à leur milieu familial un patrimoine rentable  qui les aident, à travers les diplômes, à maintenir leur statut social. De surcroît, l’origine sociale et l’institution scolaire par son fonctionnement déterminent les inégalités scolaires et sociales.

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