Note De Stage 1Ère Année - Moniteur Educateur

Les lieux de vie pour les jeunes sont structurés en quatre appartements. Trois appartements accueillent les jeunes filles en internat. Le quatrième accueille les jeunes en semi-internat. Chaque unité peut accueillir de 10 à 14 jeunes.

2- Caractéristiques du public

Le logis accueille 39 enfants et/ou adolescents âgés de 6 à 18 ans, en internat ou semi-internat du lundi au vendredi. Le public est mixte mais seules les filles sont internes.

« Les ITEP accueillent les enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles et cognitives préservées, engagés dans un processus handicapant qui nécessite le recours à des actions

conjuguées et à un accompagnent personnalisé » extrait de l’article 312-59-1 du décret 2005-11 du 6 janvier 2005.

Le processus handicapant dans lequel ils sont engagés est donc ni visible, ni facilement identifiable puisqu’ils sont d’intelligence normale. Les troubles sont souvent détectés à l’école. Ils peuvent se traduisent par un décrochage du jeune dans ses apprentissages, des difficultés dans sa relation à l’autre, une forme d’incapacité à respecter les règles d’une structure voire à manifester une certaine agitation… Les troubles du comportement sont à l’origine un mal-être. Chaque jeune le manifestera à sa manière.

Les parents constituent une demande d’orientation auprès de la MDPH. Il est composé d’un bilan médical, social, psychologique et scolaire. La MDPH adresse une notification qui précisera la mise nature de la prise en charge du mineur. Notamment s’il y a nécessité ou non d’un internat dans le cas d’un ITEP.

3- Description de l’équipe pluri professionnelle

La spécificité des prises en charge en ITEP est une conjugaison d’interventions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques. L’équipe est donc pluridisciplinaire est composée :

- 1 Directeur

- 1 Chef de service

- 2 Secrétaires

- 10 éducateurs

- 1 Psychiatre

- 2 Psychologues

- 1 Assistante sociale

- 4 Professeurs d’école

4- Cadre éducatif

À partir de l’élaboration d’un Projet Personnalisé d’Accompagnement (PPA), les trois domaines d’intervention : éducatif, thérapeutique et pédagogique font l’objet d’une évaluation, d’objectifs et de modalités de mise en place.

En ITEP, les Moniteurs éducateurs interviennent sur l’aspect éducatif. Le Moniteur éducateur accompagne l’adolescent au sein des ateliers éducatifs, mais aussi dans sa vie quotidienne, sociale, culturelle et sportive.

Ce travail au quotidien permet d’instaurer un échange et de créer un lien entre l’adolescent et le professionnel. L’objectif du professionnel est de revaloriser l’adolescent, lui redonner confiance en lui. La vie en établissement vise à offrir un cadre contenant et sécurisant.

Effectivement, l’accompagnement collectif est considéré comme levier pour la socialisation. Ici, le Moniteur éducateur guide les jeunes vers l’apprentissage de la vie en groupe autour de la gestion de vie quotidienne et des temps institutionnels des loisirs et de leurs organisations (le levé, le couché, les repas, les vacances, les temps libres...).

Cet accompagnement aide les jeunes à intégrer leurs droits, leurs devoirs et les obligations liés au fait de vivre en société.

Deuxième partie :

5- Intégration sur le lieu de stage

Au début de mon stage, j’étais en l’observation du fonctionnement de la structure et de l’appartement où j’effectuai mon stage.

J’étais dans le groupe « KEIKO ». Il accueille des adolescentes âgées de 13 à 17 ans en internat et semi-internat.

Si certaines jeunes m’ont accueillies assez facilement, d’autres me renvoyaient régulièrement mon statut de stagiaire. De plus, ma présence étant éphémère, cela jouait contre moi pour gagner la confiance des adolescentes.

Après avoir été discrète dans un premier temps, j’ai été de plus en plus présente auprès des jeunes et à leur écoute. Les moments les plus propices pour faire connaissance étaient les moments de quotidiens (repas, soirées…). Au fur et à mesure, je me suis impliquée dans les différents temps de la vie quotidienne comme par exemple le coucher.

Au début, je n’osais pas aller leur souhaiter bonne nuit. Ensuite, c’est devenu un moment privilégié avec certaines filles. C’était un moment d’échanges, j’en profitais notamment pour revenir sur certains événements de la journée.

6- Situation éducative

Autour de ma 3ème semaine de mon stage, j’étais agacée par l’attitude d’une jeune que je nommerais Valérie. Elle me rappelait mon statut de stagiaire à tout moment et remettait mon autorité en cause. Le plus surprenant est qu’elle levait la main sur moi en faisant semblant de vouloir me mettre une gifle.

L’éducatrice m’a expliquée qu’elle cherchait à connaître mes limites. Elle me conseille de réagir. Si je décidais de la sanctionnée, elle m’assure que j’aurais le soutient de l’équipe éducative.

Chaque matin, je vais dire bonjour aux jeunes. Toutes me répondent sauf Valérie. Lorsque je vais lui dire bonjour, elle adopte plusieurs réactions. Soit elle ne me répond pas, soit elle me dévisage de la tête aux pieds ou encore elle me répond par un « au revoir ». Elle est clairement dans la « provocation » et cherche à savoir jusqu’où j’accepterais son attitude. Je maintiens une position avenante, je ne lâche pas prise et chaque jour je vais lui dire « bonjour ».

De plus, lorsqu’elle passe devant moi, elle tient des propos désobligeants. Par exemple : « Tiens, là revoilà celle-là ? » Autrement, elle passe devant moi en faisant semblant de me donner des claques. Je commence à être excédée par son comportement.

Je profite d’un moment informel en voiture lors d’accompagnement à son activité, pour lier le contact en parlant de choses et d’autres et de son activité. Un moment sans heurt qui est très appréciable.

Le lendemain, elle recommence à faire mine de lever la main sur moi, je lui attrape la main et je lui dis :

– « Maintenant cela suffit. Tu n’as pas le droit de lever la main sur moi. Je suis peut-être stagiaire mais, je suis là en tant qu’éducatrice que cela te convienne ou pas. » Elle s’en va sans un mot.

Quelques instants plus tard, elle recommence, je lui rattrape de nouveau la main et je confirme ma position :

– « Maintenant cela suffit, je ne veux plus que tu recommences.

En fin d’après-midi, je l’accompagne avec une autre adolescente au cours d’une sortie en ville. Valérie me parle. Elle se rapproche de moi, me fait un câlin. Je suis surprise et contente.

Le soir, je vais lui souhaiter bonne nuit, je ne veux pas être trop brutale donc je lui demande si je peux lui faire un bisou, elle me répond « oui ».

Depuis que les limites ont été fixées, la relation entre nous est plus facile. Elle n’a plus levée la main sur moi.

Les soirs, je vais lui souhaiter bonne nuit et nous parlons ensemble de la journée. Je peux revenir sur les problèmes de la journée. Mais aussi sur ses progrès. Valérie a beaucoup de difficulté à entendre ce qu’elle fait de bien. Elle se dit être « nulle, mauvaise, méchante ». Mon travaille consiste à lui redonner une image positive d’elle-même en la valorisant. Elle remet parfois mes propos en question mais, elle commence à s’accepter progressivement.

7- Participation au projet éducatif

Je vais exposer mon approche éducative à partir du cas de Valérie puisque c’est celui qui a été exposé. Tout d’abord, j’ai tout à fait conscience que les attitudes désagréables de cette adolescente étaient une manifestation de sa pathologie.