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Notion De Face En Chine

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sera de ne pas tomber dans la généralisation et le stéréotype, car nous le savons, la Chine compte 1 328 020 000 aujourd’hui, et autant de personnalités différentes.

Ce qui me parait important par rapport à ce sujet, c’est de ne pas perdre de vue que la notion de face, qui se rapporte à la fierté, l’honneur et la honte, se retrouve dans toutes les sphères auxquelles appartient le peuple chinois : de la plus grande à la plus petite ; c'est-à-dire au niveau international, au niveau national, au niveau professionnel, au niveau amical, au niveau professionnel, et au niveau familial.

I) La vitrine : ce que le peuple chinois veut montrer à autrui

On expliquera tout d’abord la notion de face par l’apparence. Effectivement, on peut penser qu’une certaine corrélation existe entre la face et l’apparence car sauver la face, c’est avant tout sauver les apparences.

Le peuple chinois accorde donc une importance incroyable à l’image qu’il souhaite donner à autrui. Sans tromper son interlocuteur, il préfèrera mettre en avant certains aspects et en mettre d’autres en retrait.

Nous verrons donc dans cette partie quelle image il veut donner de lui-même, au reste du monde dans un premier temps :

a) patriotisme face au reste du monde

Dans un premier temps, nous allons utiliser les événements récents que sont les Jeux Olympiques et l’Exposition Universelle pour expliquer comment le peuple chinois veut se faire voir aux yeux des autres nations.

Les Jeux Olympiques ont été l’occasion pour le gouvernement chinois, de se défaire d’une certaine image et de redorer son identité auprès des autres nations. Le gouvernement chinois a saisit cet événement sportif mondial comme l’occasion de se défaire de cette image « d’atelier du monde » et de « population peu civilisée » pour montrer au contraire aux autres grandes puissances, que la Chine était une puissance mondiale à part entière avec tout ce qui va avec : des infrastructures modernes, une population qui répond à des normes internationales, des sites prêts à accueillir des touristes du 21e siècle en masse ; c'est-à-dire, ni un pays en voie de développement, ni un pays émergent, mais bel et bien un pays développé.

Pour les Jeux olympiques, le gouvernement chinois a donc tout d’abord construit des infrastructures modernes : le village olympique relève de travaux titanesques

Son esplanade s’étend sur plusieurs kilomètres ; le « nid d’oiseau » répond à une architecture tout à fait moderne, aérée, design, et surtout gigantesque ; le « cube d’eau » est une prouesse de technologie grâce à ses parois qui laissent entrer les rayons du soleil et modifient ainsi la luminosité de l’enceinte selon l’ensoleillement ; le parc olympique situé tout au bout de l’esplanade est également incroyablement grand et parfaitement entretenu.

On peut interpréter cela comme la volonté du gouvernement chinois voulant faire bonne figure auprès du reste du monde, montrant que son pays est capable de construire de grandes choses, à la hauteur de sa propre puissance.

Mais les jeux olympiques ont aussi été l’occasion pour la Chine de casser l’image que les autres pays du monde lui donnent : celui d’une population peu civilisée qui crache, pollue…etc.

La capitale a donc organisé en amont des JO, une vaste campagne d « éducation civique » visant à lisser les habitudes comportementales des Pékinois, et surtout à les conformer aux attentes des visiteurs qu’ils allaient recevoir, à savoir essentiellement des Occidentaux.

Par exemple, les chauffeurs de taxis de Pékin ont été formés sur plusieurs jours pour adopter une conduite plus douce, moins klaxonner, ne pas cracher, et apprendre certaines phrases d’anglais. La chine, en utilisant cette méthode, voulait montrer à tous les visiteurs de passage durant les JO, qu’elle était bel et bien un pays développé, en tout point de vue, et que les stéréotypes internationaux s’avéraient faux. ET tout cela pour ne pas perdre la face devant le reste du monde.

Enfin, les efforts du gouvernement pour faire bonne figure auprès des touristes du reste du monde se sont également traduits par la construction de sites modernes prêts à accueillir en masse, les visiteurs les plus exigeants. Le centre de Pékin, San Li Tun, a été entièrement rasé et reconstruit. Avant les JO, on pouvait voir des étalages de rue avec peu de bâtiments, alors que depuis les JO, c’est le repère des expatriés qui peuvent se promener dans un centre commercial à 5 étages, où on trouve des hôtels de luxe, des cinémas moderne et même une rue piétonne avec des fontaines, les coiffeurs branchés de la capitale, les restaurants les plus chics… etc.

De plus, un réseau de ligne de métro a été construit pour desservir la majorité des grands sites touristiques de la capitale. On notera que la ligne qui dessert le village olympique s’apparente à celle d’un film futuriste : une construction design, très rapide pour relier en peu de temps plusieurs sites éloignés par beaucoup de kilomètres vu l’étendue de la capitale, aucun déchet, aucun graffiti.

Ce changement peut donc se traduire par la volonté de la Chine de garder la tête haute face au reste du monde, et le coût de l’ampleur de ces travaux illustre bien l’importance que tient la notion de face aux yeux du peuple chinois

Il en est de même pour l’exposition universelle à Shanghai : et cela fit scandale dans les médias. Des quartiers ont été rasés pour être refaits à neufs pour cet événement, ce qui a entrainé le délogement de plusieurs familles. Comme il l’avait fait pour les JO, le gouvernement chinois à vu l’occasion dans l’exposition universelle de soigner son image auprès des nations étrangères.

La Chine accorde donc une importance considérable à son image au niveau international, et n’a pas lésiner sur les moyens pour parvenir à son objectif. Reste à savoir s’il a été atteint. D’un point de vue extérieur, je pense que le visiteur qui se rend dans la capitale pour plusieurs jours est fortement surpris par la modernité et la richesse de la ville. Et là, oui, le gouvernement aura gagné son pari et n’aura pas perdu la face.

Cependant, pour quelqu’un qui côtoie le monde pékinois au quotidien, je pense que la Chine peut rapidement perdre la face dans le mesure où « la Chine d’avant » reste toujours présente, et qu’on s’aperçoit rapidement que tout ce qui a été mis en place n’est que juxtaposé avec ce qui est resté. On y trouve donc une étrange cohabitation, d’un point de vue personnel, plutôt mal agencé, de l’ultra moderne et du très ancien.

On peut donc penser que la Chine est susceptible de perdre la face d’un point de vue international car les efforts qu’elle a fourni pour prouver qu’elle était une nation développée ne sont que localisés et parfois mal maitrisés, et on peut découvrir rapidement la face cachée de son mode d’intervention, comme le délogement de nombreuses familles par exemple.

A présent, on peut aborder l’aspect vitrine de la population chinoise dans le monde professionnel. Pour le peuple chinois, l’ascension professionnelle est également très importante au regard de ses proches et de ses connaissances. Pour lui, il est également donc essentiel de ne pas perdre la face au travail.

b) fierté dans le monde professionnel

Réussir sa vie professionnelle, fait partie des conditions pour ne pas perdre la face en Chine. C’est aussi également gagner la considération de son entourage et pouvoir subvenir largement aux besoins de sa famille, qui est après être une nécessité, est aussi une sorte de fierté personnelle.

L’exemple est flagrant en ce qui concerne la répartition des emplois. Les membres du gouvernement sont les intouchables. Ils résidaient autrefois dans la cité interdite qui a l’époque était l’endroit le plus impénétrable du monde. Personne ne peut aller à leur encontre en public, sous peine de perdre la face à un niveau national.

Mais il ya aussi des emplois considérés comme ingrats que la population chinoise estime comme honteux tels que les coiffeurs de bas étages, les manucures, les masseuses et les esthéticiennes de quartiers. Ces emplois sont vus comme un échec professionnel par les travailleurs chinois. Ils sont donc réservés à ceux qui sont dans le besoin, généralement des chinois qui viennent de l’extérieur de la ville, des anciens ruraux qui ont voulu « réussir » en venant s’installer dans la capitale, mais qui se retrouvent à travailler dans des conditions difficiles et qui au final ne peuvent garder la face par rapport aux travailleurs qui habitent véritablement Pékin.

Nous pouvons nous appuyer sur « livre du travailler », qui au même titre que le Petit Livre rouge, devait accompagner le travailleur quotidiennement. Chacune de ses actions professionnelles y était inscrites, et si le travailleur faisait une erreur, cela était aussi inscrit sur son livre, et il perdait véritablement la face au sein de la société et avait beaucoup de mal à retrouver du travail.

Un autre exemple de la conséquence de l’importance

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