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Otre Rapport Au Monde Est-Il Essentiellement Technique

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ndre; des éléments qui font qu'il est plus fort que les autres. Ce qui est naturel à l'homme, c'est sa nudité et sa faiblesse. L'homme, originairement, ne peut pas s'intégrer dans le système d'équilibre. Les animaux le peuvent. Naturellement ils sont pourvus d'éléments leur permettant de se défendre, de se battre, de se protéger. Par conséquent, l'animal devrait être au dessus de l'homme dans l'ordre de la nature. Or, ce n'est pas le cas. L'homme est au-dessus de l'animal. Lui sait faire du feu, construire des éléments utiles, se servir d'éléments naturels pour amener son propre bien-être. Et il sait faire tout cela grâce à la technique. La technique est donc un élément nécessaire à l'homme pour pourvoir survivre, sans cela il serait livrer à lui-même, sans aucun moyen de se défendre; l'homme est un animal raté, plus faible que les autres, mais cette faiblesse peut se retourner en force grâce à la raison instrumentale, à l'intelligence technique qui permet par exemple la création de l'outil. Le mythe sur la création des espèces mortelles et la répartition des capacités naturelles du philosophe Platon, Protagoras, illustre bien cet argument. En effet, Epiméthée et Prométhée sont chargés de donner aux différentes espèces les qualités qui vont les caractériser. Epiméthée donne sans réfléchir toutes les facultés dont il dispose aux animaux, sans rien donner aux humains. Prométhée décide alors de voler la connaissance des arts et le feu à Héphaïstos et Athena, et d'en faire présent à l'homme. Le feu, c'est ce qui permet d'appliquer les savoirs techniques. Sans le feu, les savoirs techniques ne seraient que théoriques. En effet, le feu est un pouvoir de transformation. Dans la mesure où le feu est mis en rapport avec la technique, l'homme a accès à l'artifice, c'est-à-dire aux commodités de la vie. Ainsi, l'homme peut transcender la nature, il peut la dépasser en la transformant. La technique est donc supranaturelle (ici, elle a même une origine divine). L'homme naturellement, est le plus faible. Or le plus faible va l'emporter sur le plus fort grâce à la technique. On pourrait donc dire que la survie de l'homme est contre-nature, puisqu'elle relève de la technique, et donc de la culture.

De plus, grâce à la technique nous avons pu nous approprier la nature. En effet, en suivant un ensemble de procédés l'homme a réussi à apprivoiser la nature, à créer des infrastructures nécessaires à son bien-être. La Terre appartient à l'homme. En connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, des astres et de tous les autres corps qui nous environnent et qui font partie de la nature que l'on peut juire sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent. A partir d'éléments naturels nous pouvons par exemple conserver notre santé, laquelle est sans doute le premier bien et fondement de tous les autres biens de la vie. Dans le Discours de la Méthode, Descartes écrit que nous pouvons, grâce à la science et à la technique, devenir « comme maîtres et possesseurs de la nature ». Avec une telle déclaration programmatique, la science devient un instrument privilégié, un moyen au service de fins. Mais de quelles fins ? Celles que l’homme va fixer. D’abord des fins qui tiennent à l'amélioration de la condition humaine, celles de la recherche du confort humain et de la santé. Il ne s’agit pas exactement de chercher à domestiquer la nature et de l’asservir. Descartes reste modéré, il dit nous serons « comme » maître et possesseur de la nature. Ce n’est qu’une analogie. La science n’a pas en elle-même pour fin la domination de quoi que ce soit et de toute manière, cette domination reste relative, car Dieu le Créateur, reste le seul maître et possesseur de la nature. Cependant, la science peut nous permettre d’humaniser la nature, de nous ménager des conditions vie meilleures.

Enfin, grâce à la technique l'homme a moins de contraintes. En effet depuis l'industrialisation, entre autres, des machines font des tâches pouvant être fatigantes, ou mêmes des tâches normales, à leur place. Cela permet donc un gain de temps et cela permet également d'exploiter tout genre de personne, y compris les femmes et les enfants. La technique a donc complètement transformé la vie des individus. Karl Marx nous parle de cela dans son livre Le Capital. En effet, Marx y décrit les effets de la machine, les effets de l'apparition de la machine dans le travail humain. Il explique que la force physique n'est plus un critère pour être une force de production. Pour Marx ce qu'il faut retenir c'est que le machinisme industriel, qui est l'emploi généralisé des machines, a complètement transformé le genre de vie de l'ouvrier.

Finalement, nous avons donc pu montrer que l'homme a besoin d'un rapport technique au monde, sans ce rapport il n'aurait rien car il serait faible, de plus la technique lui a permis d'apprivoiser la nature et d'en tirer le meilleur afin d'avoir des conditions de vie acceptables, et enfin la technique a permi à l'homme d'avoir moins de contraintes au niveau du travail, c'est l'industrialisation.

A présent montrons que si notre rapport au monde est technique, il implique beaucoup de choses.

En effet, même si l'homme a moins de contraintes grâce à la technique, l'impact de la technique sur le travail n'est pas que positif. On pourrait penser que la machine est un progrès, mais la mécanisation a aussi des effets pervers : avant la machine, le travail nécessitait la force d'un individu qui accomplissait son travail du début à la fin, la machine permet elle d'employer n'importe qui, comme les femmes et les enfants, puisqu'il s'agit du travail parcellisé, le travail à la chaîne. Plus la technique se développe, plus on peut exploiter de personnes, même celles qui n'ont pas la force physique requise. Dans Le Capital, Marx illustre ces propos lorsqu'il fait une description complète du travail des ouvriers : selon lui le capital désigne ceux qui détiennent les richesses, c'est-à-dire les forces techniques de production. Face aux bourgeois, il y a les prolétaires, qui travaillent sur les machines sans les posséder. Le prolétaire, c'est « la force de travail ». L'enjeu du bourgeois, c'est d'intensifier la production économique du prolétaire (et d'en minimiser le salaire pour accroître les bénéfices. C'est ce que Marx nomme la lutte des classes, une classe se définissant par sa situation dans le jeu de production. Le machinisme a instauré une normalisation des gestes du travailleur: l'ouvrier n'est plus propriétaire de l'objet de son travail, puisqu'il n'en fait qu'une étape (contrairement à celui qui faisait son travail du début à la fin). Il peut donc y avoir un mauvais usage de l'activité technique.

De plus, si notre rapport au monde est essentiellement technique, cela implique que tous les éléments qui ne nous sont pas utiles doivent être jetés, éliminés. En effet si un objet n'a pas de fonction, qu'il ne sert pas à l'homme, en fin de compte pourquoi l'avoir fabriqué ? Si nous poursuivons cette idée, nous pouvons nous demander pourquoi les personnes qui ont un âge respectable, qui sont âgées, et qui ne sont plus dans la capacité de faire quelque chose d'utile pour la société, sont maintenues en vie ? Tout cela n'engendrerai que des dépenses « inutiles ». Dans La Balade de Narayama de Shichirō Fukazawa, il existe une société dans laquelle lorsque l'individu dépasse l'âge de 70 ans, il doit se sacrifier pour que quelqu'un d'autre puisse subvenir à ses besoins. Ici on traite donc les gens comme des objets, une fois qu'ils ne sont plus dans la capacité d'apporter quelque chose, rien ne sert de les garder. On peut donc en conclure que si la totalité de nos rapports sont techniques, il y aurait beaucoup d'éléments qui ne servent à rien à supprimer.

Enfin, on peut aussi constater que l'homme se sert de son savoir-faire, de sa connaissance de la technique pour déshumaniser un individu. C'était notamment le cas à l'époque où l'esclavage n'était pas aboli, le maitre traitait son esclave comme un objet, un « objet a ». L'esclave n'avait aucun droit, aucun bien, il était lui même un objet qu'on pouvait acheter ou revendre. L'esclave est utile à son maître, il réalise une fin. Lorsqu'il n'est plus utile, il le revend, comme un vulgaire objet. Il existe de nombreux exemples pour illustrer cet argument, nous pouvons cependant nous pencher un peu plus sur celui de Voltaire, dans son roman Candide il fait une critique de l'esclavagisme lorsque Candide rencontre le nègre de Surinam. Il constitue une dénonciation de l'esclavage et l'exemple même de l'atteinte aux droits de l'homme et à la liberté. La rencontre de Candide avec le nègre au sortir de l'Eldorado constitue un choc brutal.

Notre rapport technique au monde a des conséquences : elle a des effets pervers sur le travail, elle donne une philosophie des éléments utiles/inutiles injuste et surtout, elle crée des rapports sociaux entre les gens inégaux, comme l'esclavage.

Montrons enfin

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