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Pascal

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épendre les jugements de la situation géographique. Pascal à ce titre répond qu’ « on ne voit rien de juste ou d’injuste qui ne change de qualité en changement de climat trois degrés d’élévation du pôle renversent tout la jurisprudence […] vérité au deçà des Pyrénées, erreur au delà ».L’idée est claire et invite à saisir le paradoxe des verdicts stipulés par les humains qui font de la justice un jeu de dépendances et de relativité.

D’autre part, cette justice étant superficielle, elle revêt un aspect conventionnel qui dépend du formalisme selon lequel seule l’image des juges compte et non les jugements qu’ils donnent. Dans ce sens, Pascal précise que « les magistrats ont bien connu ce mystère, leurs robes rouges, leurs hermines, dont ils s’emmaillotent en chats fourrés ». D’où l’erreur d’une justice lacunaire révélatrice des défauts des hommes : égoïsme, incompétence et concupiscence ; le philosophe janséniste renchérit : « s’ils avaient la vraie vérité, ils n’auraient

que faire de bonnets carrés ». C’est dire que l’acte judiciaire humain ne vaut que par ses formalités et ses apparences.

Bien que la justice humaine soit aberrante et absurde vu qu’elle est relative et superficielle, elle demeure un facteur nécessaire pour garantir la cohésion sociale.

Décidément, l’homme doit suivre l’ordre commun et obéir à la loi établie pour garder la paix, maintenir l’ordre social et éviter toute anarchie ainsi que les guerres civiles. Dans cette optique, Pascal prescrit « il faut lui dire […] qu’il y faut obéir parce qu’elles sont lois comme il faut obéir aux supérieurs non pas parce qu’ils sont justes, mais parce qu’ils sont supérieures ». Ainsi, même si on ne peut pas parvenir à une justice parfaite et équitable, l’homme ne peut se défaire de l’appareil judiciaire mis en place afin d’aboutir à un ordre social stabilisé.

De surcroît, la coutume est ce qui produit nos comportements qu’on acquiert depuis notre plus jeune âge et qui ne cèdent la place à n’importe quel autre acte improvisé. C’est là où Pascal se demande significativement : « qu’est ce que nos principes naturels, sinon nos principes accoutumés ?». Cette coutume joue un rôle primordial dans l’obéissance des gens aux lois, ce qui assure le maintien de l’ordre général comme le corrobore ailleurs l’auteur des Pensées : « la coutume fait toute l’équité ». De ce fait, ce partage du commun des mortels se présente comme étant un pilier fondamental pour une justice salutaire.

Retenons que même si la justice est injuste d’après Pascal, elle demeure cependant bénéfique. Mais si l’homme arrive heureusement à combattre sa tendance capricieuse et paillarde et à s’élever vers l’ordre moral, qu’adviendra- t-il de la juridiction humaine ?

La nécessité d’une approche rectificative de la justice humaine ne tarde pas à s’imposer comme un moyen pour se hisser vers l’absolu restant inaccessible en présence des passions régissant l’esprit humain. Les passions créent en l’homme l’envie de dominer, de s’emparer des biens et de construire son bonheur aux dépens de celui des autres. Se soumettre donc à ses passions est le premier pas vers la tyrannie extrême : « la tyrannie consiste au désir de domination universelle » affirme Pascal. Ainsi la justice ne peut s’établir qu’en l’absence de l’amour propre comme l’établit l’auteur janséniste « sur quoi fondera-t-il l’économie du monde ? Serait-ce sur le caprice de chaque particulier ? Qu’elle confusion ! ». Il faut en déduire qu’il est nécessaire pour une meilleure justice de se détacher de l’hégémonie de la libido.

D’autre part, l’espoir vient de l’idée répétée par Pascal, selon laquelle l’homme est potentiellement grand, c’est-à-dire perfectible. Autrement dit, l’homme a la possibilité de transmuer sa misère en grandeur. D’ailleurs, dans les Trois discours sur la condition des grands, le penseur français a insisté sur la différence à établir entre les grandeurs d’établissement et les grandeurs naturelles ; c’est une manière d’inviter le futur roi à s’attacher davantage à la morale et « au royaume de la charité », car suivant l’argumentaire apologétique de Pascal c’est là que réside la vie véritable, « le bonheur du peuple », « le souverain bien ».

Conclusion

En définitive, il importe de dire en réaction au propos de Montaigne que la justice humaine, par sa relativité et son caractère superficiel est décidément aberrante. Pourtant, elle reste nécessaire pour maintenir l’ordre et la paix parce qu’elle garantit au moins, en obéissant à ses

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