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Personnage Médiocre

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nage du « Au Bonheur des Dames », de Zola, est vendeuse dans un grand magasin), de la profession (Charles Bovary est officier de santé, il n’a pas le titre de médecin) par exemple. .

De plus, le personnage médiocre en tant que héros apporte certaines choses qu’un héros « classique » ne peut. Il se fait porte parole d’une classe sociale, d’un milieu particulier. Il devienne alors l’image « objective » d’un milieu social particulier. Etienne Lantier, personnage principal de Germinal, permet de mieux connaitre le milieu de la mine. Grâce aux personnages ouvriers présents dans son roman, Zola dénonce leurs conditions de travail et de vie. Zola utilise également la médiocrité de ses héros pour servir sa thèse sur l’incidence de l’hérédité et du milieu sur le destin de ses personnages. Dans L’Assommoir, l’alcool précipite Gervaise dans la déchéance, et sa fille ne connaitra pas un sort plus favorable.

personnage médiocre permet de rendre le récit beaucoup plus réaliste. Un personnage moyen, avec ses doutes et ses faiblesses est plus proche du lecteur : l’identification est donc beaucoup plus facile. Le personnage médiocre correspond donc à une vision du roman différent que de ceux qui utilisent des personnages « classiques ».

La médiocrité ne peut donc exister que si certaines règles sont respectées. La médiocrité doit avoir un message, un but. Tout le travail de l’écrivain revient à passer outre la médiocrité de son héros pour en faire un personnage unique, différent du « commun des mortels ». La preuve que le personnage médiocre peut-être un héros de roman est que de nombreux héros médiocres sont devenus des mythes. Madame Bovary, personnage éponyme de l’œuvre de Flaubert, est devenu un personnage culte, bien qu’elle soit un personnage médiocre. Elle rêve d’une vie digne des livres d’amour lues au couvent et se retrouve marier à Charles Bovary, qui ne la satisfait sur aucun point, bien de possédant une situation plutôt bonne. De plus, la création de héros médiocres ne correspond qu’à une certaine période, l’histoire jouant un rôle important. Nous l’avons vu au XIXe siècle, mais ce choix est aussi celui de certains auteurs appartenant au courant du « Nouveau Roman » et également de certains auteurs de l’Absurde. Meursault, dans l’Etranger de Camus, est plus qu’un héros médiocre (il est pauvre et employé de bureau), c’est un antihéros. Camus en fait même l’antithèse de Héros classique. Meursault ne comprend pas son geste meurtrier, rien ne le prédisposait. Il subit uniquement les pulsions et le hasard de l’instant. En 1950, Alain Robbe-Grillet (principal représentant du nouveau roman) critique la thèse selon laquelle «un personnage doit avoir un nom propre, double si possible […] ; son caractère dicte ses actions, le fait réagir de façon déterminé à chaque évènement », et exprime son opinion en affirmant que l’étranger ne correspond en aucun point à cette critique. Comme il y a eu une évolution au XIXe siècle sur le type de héros, le XXe siècle voit apparaitre le « Nouveau Roman » et le personnage médiocre se différencie encore plus du héros traditionnel.

L’emploi de tels personnages vertueux semble incontournable pour donner son sens au roman. Cependant, de nombreux auteurs n’ont pas hésité à mettre en scène des antihéros, médiocres personnages, particulièrement depuis le XIXème siècle. Ce choix vise généralement à se rapprocher de la réalité, et peut également adresser un message ou exprimer une opinion. Une telle œuvre est alors également porteuse de caractéristiques de son époque. En 1857 paraît le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert, dont l’héroïne reste aussi célèbre que l’ouvrage ; et pourtant Emma Bovary est un personnage médiocre, qui rêve d’une vie exaltante de conte de fées qu’elles lisait dans son enfance, mais se retrouve mariée à un homme qui ne la satisfait en aucun point, malgré sa situation aisée. Flaubert dénonce ainsi à travers ce roman sans grandes péripéties ni aventures trépidantes les « mœurs de province », par l’intermédiaire d’un personnage bien peu attachant. Madame Bovary stigmatise les stéréotypes féminins de la bourgeoisie de l’époque.

Pour sa part, Zola place la médiocrité de ses héros au service de sa thèse sur l’incidence de l’hérédité et du milieu sur le destin de ses personnages. Ainsi, dans L’Assommoir, l’alcool précipite Gervaise dans la déchéance, et sa fille Nana ne connaîtra pas un meilleur sort. Tout au long de ses romans, Zola met l’accent sur les défauts de ses héros. Il met aussi en scène la cruauté, comme dans Thérèse Raquin où les deux amants assassinent le mari afin d’atteindre un hypothétique bonheur qui restera inaccessible. Ses personnages subissent leur destin plus qu’ils ne le maîtrisent, comme ils subissent le poids de la société et de la condition humaine. Cette dernière est révélée médiocre à travers le réalisme de Zola. Lorsqu’elle

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