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La Technique Peut-Elle Nuire à l'Homme ?

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autres animaux en ne le dotant ni d’une grande force, d’une grande agilité, d’une grande rapidité ou d’une grande ruse par exemple. L’homme était nu face à la nature. Pour combler ce manque, Prométhée décida de donner à l’homme le feu et lui permit de tenir sur ses jambes.

De là certains philosophes comme Aristote reprenne des idées de ce mythe et déclare : « l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs ». L’homme a eu le don de pouvoir se tenir debout et donc de pouvoir utiliser ses mains non pas pour marcher comme beaucoup d’autres animaux mais s’en sert pour une multitude de choses. La main est, pour Aristote, le don de la nature qui permet à l’homme d’être supérieur aux animaux.

L’homme est doté de l’intelligence et de ses mains, cette association lui permet d’évoluer car sa main peut devenir n’importe quel outil. La main peut serrer, frapper, tirer, et donc a donc une polyvalence qui donne à l’homme la possibilité de créer des objets. La notion de technique découle donc de cette association entre la main et l’intelligence. La main permet la production d’outils et elle a été attribuée à l’homme car il est le seul des animaux à réaliser ses idées techniques. Par exemple le singe se saisira d’un bâton taillé pour se défendre mais il ne saura pas le tailler lui-même contrairement à l’homme. C’est donc dans la continuation d’une intelligence humaine que la main lui a été donnée par la nature. La technique offre donc à l’homme un développement infini. La main est la faculté dont l’intelligence a besoin pour se concrétiser. Bien que l’homme paraisse comme défavorisé quant à son physique par rapport aux autres animaux, il est pourtant l’être le plus supérieur grâce à ses deux atouts qui lui permettent de se développer et de créer. L’homme a donc su se servir de la technique pour résister à la nature, à ses dangers et aux prédateurs qui l’entoure.

L’homme a essayé de dompter la nature grâce à ses inventions et ses innovations. Pour cela l’homme utilise la matière que lui donne la nature pour créer des objets qui pourront le protéger de celle-ci, l’homme utilise la nature pour se protéger. Il veut se rendre maître de la nature mais y arrive-t-il vraiment ? La technique étant apparue en même temps que l’homme, il n’a pu réfléchir aux techniques qu’on lui a apportées et est donc perdu quant à la notion de technique et aux caractéristiques de celle-ci. Descartes montre dans Discours sur la Méthode que l’homme veut se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » mais ce « comme » montre bien une défaillance et donc un échec de la part de l’homme. Descartes pense que seul le créateur de la Nature peut défier ses lois et pense donc que Dieu seul est maître et possesseur de la Nature. L’homme ne peut donc être maître de celle-ci mais en connaissant les lois de celle-ci peut en user.

Mais l’homme, étant fruit de la nature, doit-il renoncer à la technique pour suivre la Nature ? Toute personne affirme que les actes humains doivent être en harmonie avec la Nature pour la protéger et la respecter. Certains mouvements comme l’écologisme montrent que l’activité humaine détériore la nature et pousse la majorité des personnes à penser qu’il serait mieux de vivre en harmonie avec la nature quitte à refuser le développement des technologies par exemple. Ces mouvements de défense accusent les hommes d’être responsables du réchauffement climatique ou d’autres phénomènes qui nous amène à une psychose et une envie de nous donner bonne conscience. C’est pour cela qu’actuellement, la majorité des personnes défendent l’idée que l’homme doit faire l’effort de respecter la nature en se privant de l’évolution des technologies.

Mais quelles seraient les conséquences si nous n’avions pas développé notre technique ? Sachant que l’homme est l’animal le plus démuni au niveau physique, la nature le dominerait et irait même jusqu’à sa perte. Les animaux par exemple, ont le don de sentir les tsunamis arriver, ce fût le cas lors du tsunami en Indonésie en 2004 où les animaux, bien avant la destruction des littoraux par la vague, s’étaient réfugiés sur les collines pour éviter cette catastrophe. L’homme, contrairement aux animaux, n’ont pas ce don inné et ont donc dû, pour survivre, développer des techniques de défense en construisant par exemple des digues ou encore des paratonnerres pour éviter de prendre la foudre.

John Stuart Mill appuie cette idée dans son texte La Nature où il rétorque l’idée paradoxale comme quoi l’homme veut vivre en osmose avec la nature alors que tout le monde admire les techniques misent en œuvre pour la défense de celui-ci face à la nature. Il montre donc que « le cours naturel des choses » n’est pas « bon et satisfaisant » car dangereux pour l’homme. La force de la nature étant bien plus importante que celle de l’homme, l’homme a dû utiliser son intelligence pour se défendre et donc pour se protéger. Si l’homme vivait en suivant la nature, c’est-à-dire sans la technique, alors à coups sûr, il courrait à sa perte.

Nous voyons donc que malgré une déficience en matière physique ou instinctif, l’homme a, grâce à son intelligence et ses mains, qui sont des dons naturels, développé des techniques pour combler ce manque par rapport aux animaux et donc pour assurer sa survie. La technique ne nuit donc pas à l’homme directement car elle le protège des lois de la nature. Nous voyons donc que l’évolution de la technique a suivi celle de l’homme et est aujourd’hui très imprégnée dans notre société, mais cette évolution et cette technique ne va-t-elle pas plus vitre que celle de l’homme ?

Oublions l’origine de la technique pour le moment et concentrons-nous sur les effets qu’elle a de nos jours. Pour commencer nous pourrons prendre comme exemple le travail qui a toujours été un domaine dans lequel la technique est essentielle. La volonté capitaliste de vouloir toujours produire plus pousse l’industrie automobile à se perfectionner et surtout à remplacer l’homme par des machines voire rendre l’homme machine avec le taylorisme qui prône le travail à la chaîne. Dans cette nouvelle disposition de travail, l’homme ne réalise plus qu’une seule tâche mais la répète répétitivement et quotidiennement. Cette tâche augmente la difficulté du travail et donc nuit à l’homme, ce qui nous pousse donc à dire que les nouvelles techniques de production comme le travail à la chaîne porte atteinte à l’homme.

De plus Marx nous explique que la division du travail, le fait de rendre cette tâche répétitive, provoque une aliénation. L’homme ne se retrouve plus dans ce qu’il produit. Le travail est un effort individuel ou collectif, physique ou intellectuel, conscient, délibéré, créatif, professionnel ou non, dont le but tend à la concrétisation d’un projet, d’une idée ne donnant pas nécessairement lieu à un résultat abouti, mais ayant leur finalité, et dont la rétribution, s’il en est une, peut être morale ou matérielle. L’homme réussi grâce au travail à se retrouver dans son œuvre, il crée en fonction de lui et garde donc un contact en sa création et ses envies, sa personne. Mais l’innovation et les nouvelles caractéristiques du travail comme le taylorisme brise ce lien et ne donne au travail qu’une notion de dépense physique et le temps de travail ne devient plus qu’un temps où l’homme n’est plus lui-même. De plus, le salaire de l’ouvrier montre bien que l’homme vend sa force de travail et n’est donc plus lui-même, il ne s’appartient plus entièrement.

Les techniques d’aujourd’hui ne servent plus à l’homme comme elles servaient auparavant pour se défendre face à la nature mais le fait devenir esclave de celles-ci. Habernas critique la nouvelle fonction de la technique qui pour lui n’aide pas à combattre certaines idéologies comme les philosophes le pensaient au siècle des Lumières mais en est devenue une elle aussi. Pour appuyer son jugement et sa thèse il reprend l’exemple du travail et du capitalisme avec lequel il montre que certains hommes sont sous la tutelle d’autres et ne travaillent plus pour eux. Certains hommes en dominent d’autres et achètent leur force de travail ce qui crée r des différences entre les hommes et instaure une hiérarchie dans la société humaine. La technique et surtout la manière dont elle est employée à présent augmente les inégalités entre les hommes et profite au système capitaliste qui a pour symbole l’achat de la force de travail. L’innovation et le développement de la technique pousse donc l’homme à s’abaisser vis-à-vis d’autres et bouleverse les lois naturelles.

Aujourd’hui la terre est utilisé pour des fins touristique et commerciales ce qui montre bien que la technique ne sert pas seulement à se défendre de la nature mais aussi à l’exploiter. L’homme par exemple extrait le charbon de l’écorce terrestre et donc utilise ce charbon comme énergie tout comme les barrages hydrauliques se servent du courant des fleuves. Heidegger donne ces exemples pour nous sensibiliser sur l’exploitation nouvelle de la nature. Avant l’homme créait des ponts pour passer de la rive gauche à la rive droite du Rhin, aujourd’hui il construit une centrale hydraulique sur ce fleuve et pousse le fleuve à venir s’engouffrer dans celle-ci pour

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