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Histoire De l'Art

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nements d’architecture, de l’orfèvrerie, des monnaies. Ces différentes pièces sont toutes représentatives d’une tridimensionnalité particulière, et c’est cet aspect qui va attirer l’attention des sculpteurs contemporains de l’époque. Avec la Cathédrale de Reims, dont la construction commence au XIII°, ce désir d’établir un nouvel espace tridimensionnel est visible à l’intérieur du mûr occidental avec les statuettes en relief nichées. Cette tridimensionnalité est en partie due également à l’évolution de l’architecture qui se creuse, en particulier dans les portails, et qui permet de remplir ce nouvel espace et de l’intégrer différemment. D’autre part la vision du corps évolue et amène les sculpteurs à le considérer de manière plus libre, plus expressive, en mouvement. Les drapés qui sont de plus en plus travaillés permettent de souligner ces corps, comme on peut le voir avec l’un des chefs d’œuvre en ivoire de l’école française offert par Saint Louis (Louis IX 1226-1270), vers 1250-1260, une Vierge à l’Enfant, en ivoire, de la Sainte-Chapelle de Paris. Il s’agit en outre d’un retour à l’humanitas romaine, en d’autres termes le retour à des caractéristiques qui font l’homme, se traduisant par : des poses souples, des draperies qui, au lieu de cacher les corps les accentuent, des figures qui communiquent et s’animent entre elles. Cette dernière caractéristique est visible dans La Visitation de la Vierge de la cathédrale de Reims. Les regards entre les personnages se croisent, tandis que les postures, l’Ange de l’Annonciation tourné vers la Vierge de l’Annonciation, montrent ces différentes notions. Les références à l’Antiquité sont donc présentes dans la sculpture qui se développe à partir du XIII° .

Outre les références à l’Antique, cette sculpture gothique est caractérisée par de nouvelles ambitions qui déjà apparaissent avec le "style 1200", qui s'applique à la notion de style de transition et qui couvre chronologiquement les années de part et d'autre de 1200. La grande sculpture du nord de la France est marquée, à l'approche du tournant du siècle, par une monumentalité nouvelle. Cet art prend en effet naissance en Île-de-France se situe au moment de la création du portail royal de la cathédrale de Chartres (vers 1150). Les colonnes des jambages sont décorées de statues qui empruntent leur forme d'ensemble à l'architecture : on les a appelées «statues-colonnes». Les statues se détachent progressivement de l’ensemble et disparaissent en partie de l’intérieur des édifices. Alors que la fonction de la sculpture romane était de souligner les points clés de l’architecture, elle prend une tout autre dimension et se développe dans un mouvement de verticalité, tout comme l’architecture. On retourne alors à une sculpture sur pierre, qui avait presque disparu jusqu’au XI° siècle. La loi de frontalité est respectée, mais les personnages sont habillés de vêtements modernes qui montrent un souci de réalisme entièrement nouveau, que l'on retrouve dans les visages, qui deviennent de véritables portraits. Dès lors, les sculptures des portails des cathédrales de Senlis, de Sens, de Paris s'enchaînent et montrent un progrès continu dans la vérité du rendu et dans la figuration du relief. Les groupes de la Visitation (vers 1220) et de l'Annonciation (vers 1230) de la cathédrale de Chartres présentent des visages individualisés et diversifiés, et un souci d'expression propre au XIIIe siècle, tout en poursuivant dans leur structure d'ensemble la tradition des statues-colonnes de 1150. Le contraste entre l'humanité des visages et la rigidité des corps donne à ces sculptures un caractère étrange, approprié au mysticisme chrétien. La sculpture se développe donc en accentuant la position de corps, leur mise en valeur par des drapés soignés et une expressivité marquée. La Synagogue et l’Eglise de la cathédrale de Strasbourg en sont de bons exemples. Datant de 1230-1240, elles répondent au caractéristiques du gothique : expressive, l’une victorieuse pour l’Eglise, l’autre vaincue avec la Synagogue, elles sont marquées par un déhanchement important qui met en valeur, avec le drapé, la position des corps. Ce sont ainsi des aspects antiquisants qui apparaissent à travers une traduction chrétienne. Rapidement, ces évolutions s’étendent à toute l’Europe ; et, d’abord fortement influencé par le « style parisien », les différents pays s’émancipent de ce premier grand mouvement.

Différents styles se développent alors et sont le fruit d’expériences nouvelles par rapport à ce « style 1200 ». Avant tout, c’est le « style parisien » qui se développe, se caractérisant par des silhouettes déhanchées, des yeux en amande, un nez fin, tout comme le visage, des pommettes hautes et saillantes. On retrouve ce style dans l’Ange au sourire de la cathédrale de Reims. Les sujets évoluent également, et les thèmes religieux de la Dévotion ou l’image de La Vierge à l’enfant deviennent récurrents. Se développe également à la fin du XIII° siècle, un courant plus réaliste avec la statuaire funéraire. Dans le Saint Empire, un courant se développe, prônant une expressivité exacerbée. L’iconographie privilégie alors les thèmes qui permettent la représentation de la douleur. Le sculpteur traite alors les visages avec réalisme et commence à les individualiser. Les cathédrales de Bamberg et de Naumburg sont représentatives de cette évolution dans le Saint Empire. La cathédrale de Bamberg par exemple, met en scène des couples de prophètes sur la clôture du chœur, sculptée vers 1230. Représentés de dos ou de profil, ils se tournent chacun vers leur interlocuteur. Le traitement des vêtements, empreint de dynamisme, et les visages marqués par une forte expression dramatique sont représentatifs de ce mouvement. Avec la cathédrale de Naumburg ce sont de véritables portraits qui se développent pour mettre en lumière l’expressivité des visages. La sculpture profane s’introduit dans l’espace sacré de la cathédrale. Dans le second quart du XIV° siècle, le « style courtois » se développe et tend à amplifier l’élégance et le maniérisme du « style parisien ».

Ainsi, le gothique se développe dans les grandes puissances européennes, avec d’abord le « style 1200 », l’influence du « style parisien » puis l’affirmation de différentes formes de gothique. Cependant, toutes l’Europe n’est pas sensible de la même manière à cette influence, à cette mode. L’Italie en effet tient une place particulière dans la diffusion de l’art en Europe

L’originalité italienne tient une place importante dans la notion de pré-Renaissance. Tandis que l’art gothique s’impose en Europe, le Nord de l’Italie et plus particulièrement la Toscane, se penche sur des recherches totalement nouvelles. L’Italie est un carrefour de plusieurs influences. La structure des édifices reste romane, avec cependant une élévation des édifices, tout en gardant certains aspects décoratifs du gothique. La cathédrale de Sienne par exemple connaît le principe gothique de l’élévation des édifices, on retrouve une rose centrale, des pinacles et des crochets. L’influence de la peinture byzantine persiste encore quelque temps dans certaines régions, notamment Venise, avec le Palais des Doges. De nombreux vestiges antiques permettent aux artistes de s’inspirer directement des œuvres. Si la place de la statuaire est différente, puisqu’elle n’apparaît pas sur les façades, le mobilier tel que la chaire ou les fonds baptismaux permet aux artistes d’exercer leur art. C’est la Chaire de Pise de Nicola Pisano, datant de 1260, qui annonce ce style nouveau. Les recherches des sculpteurs se font en parallèle du travail de Giotto dont les recherches tendent sur la représentation de l’espace en profondeur, des volumes, de la composition et la simplification des formes. Il annonce également le caractère humaniste qui définira la Grande Renaissance. La Vierge d’Ognissanti de Giotto, datant de 1310 qui se trouve aujourd’hui au Musée des Offices, montre cette volonté de représenter différemment l’espace. Les proportions et les contenus sont conformes aux habitudes picturales des Maestà (la représentation artistique de la Vierge Marie figurant « en majesté »): fond d'or, composition centrale de la Vierge portant l'Enfant, assise sur un trône dans une pose hiératique, anges et apôtres entourant le groupe. Mais contrairement aux œuvres plus anciennes, les personnages latéraux ne sont pas placés les uns au-dessus des autres, ne sont pas aplatis et possèdent chacun une physionomie propre. Surtout, ils sont placés dans un dispositif perspectif que la construction précise du trône avec un point de fuite central ainsi que celle du baldaquin accentue et précisent. Comme dans la Madone Rucellai de Duccio et au contraire de la Maestà de Cimabue, les anges ne regardent pas le spectateur mais le groupe de la Vierge et de l'Enfant. Au delà de l’influence de Giotto, qui tend faire une peinture plus réaliste dans le rendu de la perspective, c’est la figure du sculpteur Nicola Pisano qui incarne la notion de proto-Renaissance.

L’artiste en effet, parvient à allier certains aspects du gothique et de l’Antiquité pour donner une impulsion nouvelle à la sculpture. L’artiste, né vers 1220-25 en Apulie, arrive à Pise entre 1245 et 1250 où il réalisera l’œuvre qui marque cette proto-Renaissance : la chaire de la cathédrale de Pise qui se trouve dans le baptistère. Avant tout, se développe avec Pisano l’idée

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