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Boule De Suif

Note de Recherches : Boule De Suif. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
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ui comportent des bourgeois et deux bonnes sœurs. Mais quand la faim les pousse à manger les provisions qu’elle seule à penser à emporter, ils deviennent plus courtois avec elle. Arrivés dans la ville de Tôtes, un officier allemand les oblige à rester dans l’auberge jusqu’à ce que Boule de Suif cède à ses avances. La plupart des voyageurs se concertent pour pousser Boule de Suif à l’acte. Elle finit par se sacrifier et ils peuvent enfin repartir. Au retour dans la diligence, les voyageurs méprisent Boule de Suif pour ce qu’elle a fait et ils la laissent pleurer seule dans son coin.

3. La structure de l’œuvre et ce qui en découle :

Dans Boule de Suif, le narrateur utilise la focalisation zéro.

a) Le schéma narratif :

Situation initiale : occupation allemande, la diligence arrive à Tôtes.

Eléments perturbateurs : diligence bloquée par le Prussien, le refus de Boule de Suif.

Dynamique d’actions : attente, l’argumentation pour la « conspiration »,évolution des personnages.

Résolution : décision de Boule de Suif à céder au désir du Prussien.

Situation finale : Départ de la diligence. Boule de Suif est humiliée et pathétique.

b) Etude du mouvement :

- p.9 à 13 : L’invasion des Prussiens à Rouen.

- p.13 (« on partit …») à 22 : La 1ère journée en diligence : les voyageurs font connaissance.

- p.22 (« des petits points… ») à p.26 : La première nuit à l’auberge.

- p.26 (« Comme on avait décider... ») à 29 : L’officier allemand refuse de laisser repartir les voyageurs.

- p.29 (« L’après-midi ») à p.30 : Les voyageurs apprennent la cause du refus de l’officier.

- p.30 (« on se leva ») à p.36 : Troisième jour à l’auberge : début de la conspiration.

- p.36 (« le déjeuner fut tranquille ») à p.39 : Quatrième journée : Boule de Suif cède.

- p.39 (« le lendemain ») à la fin : Cinquième jour : départ de l’auberge et humiliation de Boule de Suif.

c) La vitesse de narration :

Les scènes (passages où la durée des événements correspond à la durée de leur représentation) dialoguées sont nombreuses dans Boule de Suif mais ne durent jamais trop longtemps. L’un des dialogues les plus significatifs est celui entre le comte et l’officier prussien (p.29) : la froideur et le laconisme de ce dernier soulignent le caractère bloqué de la situation. Les sommaires sont en majorité les passages où les voyageurs conspirent entre eux pour amener Boule de Suif à céder au chantage du prussien et ceux qui évoquent les conversation à table. Lors du dîner du troisième jour au cours duquel la comtesse parvient à faire intervenir la religieuse de manière décisive, Maupassant mêle la technique du sommaire à celle de la scène. En effet, tantôt il rapporte au style direct les paroles de la religieuse, tantôt il résume au style indirect les principaux arguments avancés par les interlocuteurs. Cela permet à Maupassant de tirer le meilleur parti des deux techniques : avec la scène, il met en valeur l’impact dramatique de tel ou tel argument ; avec le sommaire, le narrateur prend ses distances par rapport aux arguments et peut les présenter ironiquement en faisant ressortit l’hypocrisie des voyageurs. Ce sont surtout les nuits qui donnent lieu à des ellipses. Dans Boule de Suif, la nuit est une période d’évolution psychologique comme l’affirme le dicton « la nuit porte conseil ». On le voit très clairement dans ce passage : « Aussitôt le repas terminé, on remonta bien vite dans les chambres pour ne descendre que le lendemain, qu’assez tard dans la matinée. Le déjeuner fut tranquille. On donnait à la graine semée la veille le temps de « germer et de pousser ses fruits. » (p.36).Il apparaît donc que la nouvelle ne comporte pas vraiment de temps morts. Même les ellipses font avancer l’intrigue sur le plan psychologique.

d) Linéarité de l’intrigue :

Dans cette nouvelle, l’auteur ne transforme pas l’ordre des événements, ne fait pas de prolepse. La narration suit l’ordre chronologique des faits. Il y a juste deux analepces, quand Boule de Suif raconte la cause de sa fuite et lorsque Loiseau dit qu’il a surpris, deux nuits auparavant, Boule de Suif et Cornudet dans le corridor. Mais ces deux exemples proviennent de la parole des personnages, alors Maupassant n’effectue jamais directement de retour en arrière dans cette nouvelle.

e) Symétrie et répétitions :

Maupassant utilise les effets de symétrie et de répétition dans cette nouvelle. Par exemple, le trajet en diligence à la fin rappelle celui du début. Mais il y a une différence majeure. Au début, c’est Boule de Suif partage ses provisions avec les autres voyageurs, mais à la fin, celle-ci a oublié d’en amener et les autres voyageurs ne lui en donne même pas une miette. Le parallélisme de ces deux scènes produit un contraste choquant qui révèle la bassesse et l’ingratitude de la « bonne » société. D’une part, Maupassant utilise ce procédé car c’est une nouvelle réaliste et la vie quotidienne est une répétition d’action. D’autre part, ces effets de répétition montrent que Maupassant a une vision pessimiste de la société.

4. Les personnages principaux :

Les personnages de Boule de Suif représentent toute la société française. Il est clair que Maupassant a voulu montrer les diverses classes sociales et un riche éventail de types humains. Nous allons voir que les personnages sont associés en couple (Boule de Suif-Cornudet, les couples mariés et le couple de religieuse).

a) Boule de Suif :

Identité : Tout le long de la nouvelle, elle est nommée par son surnom « Boule de Suif » qui fait allusion à son physique rond et gras : « suif » signifie graisse. Il faut attendre plusieurs pages (p.23) avant d’apprendre son vrai nom qui est Elisabeth Rousset. Ce simple détail indique qu’elle n’a pas sa place parmi la société « honnête » car le nom est une marque de respect. Le sien n’est prononcé que trois fois au cours de l’histoire, et en plus dans un contexte déshonorant, puisque c’est lorsqu’on lui demande si elle accepte de céder au désir de l’officier. Boule de Suif n’est pas qu’une prostituée de bas étage car elle a une maison à Rouen et une domestique. Elle est plutôt une « demi-mondaine » car ses clients devaient être des bourgeois. Elle vit donc de cet ordre social et de ses vices privés. Elle doit fuir Rouen à cause de l’arrivé des Prussiens.

Portrait physique : Elle est petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante étendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme pivoine prêt à fleurir, et là-dedans s’ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans ; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques (p.16).

Portrait morale : Maupassant ne la présente pas comme tout à fait stupide, elle est plutôt naïve et inconsciente jusqu’à la dernière scène de la malveillance fondamentale des autres voyageurs. Mais cette naïveté est la conséquence de sa nature généreuse, qui la pousse à faire confiance aux autres, et à vouloir les aider. On le voit bien lors du premier jour de voyage, lorsqu’elle offre toutes ses provisions à ses compagnons. Ce sacrifice n’est pas superflu pour elle : tout, dans son physique, indique une extrême gourmandise. Lorsqu’elle cède finalement à l’officier, c’est pour satisfaire les autres voyageurs. On sent qu’elle aurait résisté jusqu’au bout si elle avait été seule. Le prussien, qui « connaît bien la nature humaine » (p.32), l’a bien compris, et c’est pour cela qu’il retient tous les voyageurs. Il compte sur ces êtres faibles et lâches pour faire fléchir la généreuse et patriote fille corrompue. Boule de Suif a un respect sincère pour la patrie, l’Eglise et le trône qui devraient normalement représenter cette société « honnête » qui la méprise. Son patriotisme est tout à fait spontané. Elle doit fuir Rouen car elle a agressé physiquement un militaire prussien qui était venu réquisitionner son domicile. Cet acte montre son amour pour la France et sa haine contre l’ennemi. Cette haine de l’occupant s’exprime aussi par une agression verbale : elle demande à l’aubergiste de transmettre son refus formel à « cette crapule, à ce saligaud, à cette charogne de Prussien » (p.30). Elle manifeste également ses pudeurs patriotiques de manière symbolique. Lorsque Cornudet lui demande ses faveurs, elle refuse, non parce qu’il lui déplaît, mais à cause de la présence de l’Allemand. Enfin, lorsque l’officier fait descendre les voyageurs de la diligence, c'est elle qui descend la

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