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La Venus De Milo

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ilo au moment où la statue est en train d'embarquer sur un navire à destination de Constantinople pour le compte d'un haut dignitaire turc. Au terme de tractations diverses, la statue est achetée pour le compte du marquis de Rivière qui l'offre au roi Louis XVIII le 1er mars 1821. Celui-ci en fait aussitôt don au musée du Louvre. Comme toute œuvre endommagée, la Vénus entre dans l'atelier de restauration du musée afin de subir l'examen minutieux de son restaurateur en chef Bernard Lange. La rigueur d’analyse de ce dernier le conduit à écarter de ses projets de restauration toute conception fantaisiste. Il pense ainsi retrouver le mouvement initial de bras de la Vénus et envisage de recréer les parties manquantes selon les préceptes de restauration en vigueur à cette époque. Contre toute attente, mais avec l’appui du roi, il est finalement décidé de la présenter dans l'état où elle a été trouvée, sans ajout ou complément. Les seules restaurations sont celles de l'extrémité du nez, de la lèvre inférieure, du gros orteil du pied droit et de quelques raccords dans l'épaisseur de la draperie.

Description

Les cheveux sont relevés en un chignon maintenu par un bandeau, dont s'échappent trois mèches tombant sur la nuque.

La statue représente une femme plus grande que nature (hauteur sans la plinthe : 2,04 mètres), debout, en appui sur la jambe droite et la jambe gauche légèrement fléchie, le pied (disparu) dépassant de la plinthe. Le haut du corps est dénudé ; le bas est revêtu d'un himation roulé autour des hanches. Les cheveux sont relevés en un chignon maintenu par un bandeau, dont s'échappent trois mèches tombant sur la nuque.

Elle est constituée de deux blocs en marbre de Paros qui se rejoignent au milieu du bourrelet de l'himation. Il ne s'agit pas du résultat d'un accident, mais d'un procédé volontaire, courant à l'époque hellénistique, visant à faciliter le transport des statues. Les deux blocs étaient à l'origine raccordés par des goujons métalliques situés sur l'extrémité des hanches; ils ont été scellés en place par du plomb coulé dans des canaux dont les ouvertures se trouvent dans la section supérieure de la statue. Chacune des deux sections comprend également des pièces de marbre insérées au niveau des hanches. Il s'agit probablement d'une réparation antique suite à un éclatement du marbre dû à l'oxydation des goujons. L'éclat inférieur de la hanche gauche a vu sa surface retouchée au ciseau en 1871 : la statue, démontée et placée en lieu sûr au moment de la Commune, avait été mal remontée et l'éclat formait une saillie, que l'on s'est efforcé d'aplanir. Enfin, l'éclat supérieur de la hanche droite se caractérise par l'absence de mortaise : il s'agit probablement d'un morceau sculpté à part, sans remploi du tenon originel.

Détails du bloc supérieur, partie droite : travail régulier de la section du bras, trous de fixation pour un bracelet métallique (disparu) et, en haut, à gauche du nombril, cavité rebouchée au plâtre de l'étai qui soutenait le bras

Pour ce qui est des bras manquants, la mortaise de l'arrachement du bras gauche tend à démontrer que celui-ci était rapporté ; en revanche, la finition régulière de la jonction du bras droit, qui n'a pas de mortaise, résulte probablement d'une autre réparation antique suite à un accident. Le pied manquant présente également une surface très régulière, qui a fait conclure là encore à une pièce rapportée]. Enfin, le haut du dos présente des défauts de surface localisés.

Des trous de fixation encore visibles sur la statue montrent qu'elle était couronnée d'un diadème (par-dessus le ruban) et qu'elle portait des boucles d'oreille et un bracelet au bras droit. Contrairement à l'usage de l'époque, la statue n'a pas été restaurée lors de son entrée dans les collections du Louvre. Le pied gauche a été un temps restitué en plâtre avant d'être retiré. Les seules interventions modernes subsistant à l'heure actuelle sont le recollage du chignon et le complément en plâtre d'éclats au bout du nez, sur la lèvre inférieure; la plinthe a également fait l'objet d'une reprise. La statue a été nettoyée au printemps 2010 et le complément en plâtre sur l'orteil droit a été retiré.

Les mesures principales de la Vénus de Milo sont les suivantes :

* hauteur totale : 211 cm

* largeur maximum : 36 cm

* profondeur maximum : 64 cm

* tour de poitrine : 121 cm

* tour de taille : 97 cm

* tour de hanches : 129 cm

Le poids est d'environ 1 000 kg soit 1 tonne environ.

Identification[modifier]

L’identification de la statue, difficile en l’absence d’attribut, a fait l’objet, depuis sa découverte, de multiples hypothèses et suscité de nombreuses études.

Voici les conclusions de la dernière en date (1985), réalisée par Alain Pasquier, conservateur en chef du département des antiquités grecques et romaines du musée du Louvre :

« Les conditions de la trouvaille et de l’acquisition, l’état de conservation de la pièce, et l’histoire des fragments exhumés à Mélos se sont conjurés pour que la statue garde son mystère. Il n’est donc rien, à ce propos, qui puisse être prononcé avec certitude. Mais si l’on veut bien raisonner en termes de probabilité, c’est Aphrodite, sans doute, qui se présente comme l’identification la plus vraisemblable. L’histoire de l’iconographie de la déesse de l’Amour plaide en tout cas dans ce sens. Car pour revenir à des éléments simples, et ne laisser parler que le bon sens, cette effigie, où l’exaltation de la beauté du corps féminin le dispute à la souveraineté de l’attitude, correspond tout à fait à ce que nous connaissons des images d’Aphrodite. (…) Quant au geste, contentons-nous d’un à peu près : le bras droit croisait le corps, et la main venait à la hauteur de la hanche gauche ; et le plus vraisemblable est que le bras gauche occupait une position élevée : plus de précision serait téméraire. »

En ce qui concerne l’origine et la datation de la statue, « au prix d’une pyramide d’hypothèses dont il est inutile de souligner la fragilité », la Vénus de Milo serait « l’œuvre d’un artiste originaire de la Grèce d’Asie Mineure, dont la carrière occupe la génération des années 120-80 av. J.-C. »

Fragments trouvés avec la statue[modifier]

Dessin de Debay de 1821 reconstituant la plinthe de la statue avec le fragment inscrit aujourd’hui disparu.

Les fragments découverts sur le lieu de trouvaille de la statue livrent certains indices, sans apporter aucune certitude, du fait de la disparition des réserves du Louvre de deux d’entre eux.

Rappelons qu’ont été déterrés en même temps que la statue – et dessinés sur place par Voutier :

* deux piliers hermaïques,

* deux socles inscrits, l’un entier, l’autre fragmentaire, que l’élève officier passionné d’archéologie place dans sa tentative de reconstitution spontanée sous les deux piliers hermaïques.

Le socle entier a été reconnu comme le bloc où s’encastrait (comme le montrait le dessin de Voutier) le pilier hermaïque surmonté d’une tête barbue. Il porte l’inscription : « Théodoridas, fils de Laistratos, au dieu Hermès ». La graphie de l’inscription n’est pas postérieure au IVe siècle av. J.‑C.

Le socle fragmentaire est beaucoup plus important car il pourrait appartenir à la Vénus du Louvre. En effet, si Voutier le place dans son dessin sous le deuxième pilier hermaïque, il figure, sur un dessin de Debay[6] (artiste à qui l’on avait commandé une reproduction de la statue en Vénus Victrix à destination du peintre Jacques Louis David, alors exilé en Belgique) comme raccordé au fragment de la plinthe brisée de la Vénus (voir le dessin ci-contre) .

Qui a raison ? Une simple confrontation des blocs suffirait mais le fragment a disparu des réserves du Louvre, ce qui ne permet aucune conclusion certaine.

L’inscription - qui serait la signature de l’auteur si le fragment appartenait à la statue – est la suivante :

« -ανδρος Μηνίδου / [Ἀντ]ιοχεὑς ἀπὸ Μαιάνδρου / ἐποίησεν »

« (Agés)andros, fils de Ménidès, d'Antioche du Méandre a fait la statue »

La mention d’Antioche-sur-le Méandre, cité d’Asie Mineure fondée vers 280 av. J.-C. et le caractère de

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