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Lart Nous Detourne-T-Il

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a danse modifie notre rapport au réel. La danse est mouvement, rythme, inscription à l'espace, et bien sûr expression d'une intériorité qui convoque des émotions et les libère. Le spectateur peut en cela être ému si ce n'est bouleversé par un tel spectacle. Reste alors à comprendre en quoi cette émotion peut modifier ou non notre rapport à la réalité. Nous pouvons y parvenir en prenant le rapport à la nature qu'ouvre la peinture.

II- Avec la peinture, et ce dés l'antiquité, se pose le problème de son "utilité" ou plus précisément de sa valeur en tant que représentation d'une réalité "objective" qui s'impose à chacun et qu'il convient de connaître. Or tout le champ de la peinture va se trouver orienté par le statut de l'artiste qui est un artisan et qui, par des procédés techniques, s'efforce de reproduire avec fidélité cette réalité qui s'offre à lui. La peinture est alors inféodée à l'ordre de la "mimesis" c'est-à-dire ordre de la copie et de la ressemblance. Cette orientation conduira Platon à dévaloriser la peinture mais aussi la poésie comme entreprises de pure séduction et de "mensonge".

La peinture, aussi ressemblante soit-elle, n'apporte rien de plus à la réalité et elle est même l'objet d'une dévalorisation ontologique puisqu'elle est en manque d'être par rapport à l'original seul véritable. Une telle conception prive l'art pictural de sa dimension créatrice et de sa liberté ce qui revient à dire que notre rapport au réel n'est pas modifié ou du moins et de manière plus subtile que la peinture peut même faire écran à cette même réalité. En cela, comme l'a remarqué Pascal, elle ne serait que "pure vanité" puisqu'elle nous détournerait du réel lui-même. Inutilité de l'art donc ou du moins déclassement de son travail qui reste celui de "copiste".

Deux questions se posent alors :

- L'artiste lui-même peut-il se reconnaître dans cette "inutilité" et sa pratique n'a-t-elle aucune incidence sur son rapport au réel?

- Que penser alors de notre rapport à la réalité selon que nous sommes "spectateurs" ou dans certains cas "auteurs/créateurs?

III- Nous devons envisager cette double question car c'est elle qui commande en sa part essentielle la possibilité de répondre à la question.

Le cas de tout artiste qui est un praticien oblige à poser la question d'une maîtrise technique dont les éléments s'ordonnent en un tout singulier qui n'est autre que son style. Il n'y a pas d'artiste sans style et ce quel que soit l'art pratiqué. Or le style n'est jamais qu'un principe d'individuation, expression d'une différence par laquelle l'artiste va se reconnaître comme tel.

Tous les artistes sont à la recherche de leur style qui, d'une certaine manière, n'est jamais définitivement acquis, qui est toujours devant eux, encore à faire et à conquérir. Ici encore la peinture peut nous être utile, comme n'importe quel art. Que sont donc les styles si ce n'est des manières de voir, de tordre ou de décentrer une réalité qui accède alors à une expressivité qui n'a pas d'équivalent et qui démultiplie, pour ainsi dire, une réalité commune à tous. Rappelons-nous les boeufs écorchés de Rembrandt et de Soutine par exemple.

L'artiste par son faire même et par son travail accède donc à une interprétation de la réalité qui n'est jamais que la sienne propre et qui pourtant est participable par d'autres que lui.

C'est que nous allons au musée, au théâtre, au cinéma et ce que nous y voyons, entendons et goûtons ne sont jamais que ces expressions singulières que sont les styles de ces créateurs, de ces artistes qui ouvrent des chemins d'accès à cette même réalité. L'on peut dire que le spectateur est à l'extérieur de l'oeuvre mais rien n'empêche pour autant qu'il puisse être ému ou même bouleversé et choqué par telle ou telle oeuvre.

Quel impact peut-elle donc avoir sur lui et sur la nature et la qualité de son rapport au monde?

Le spectateur ne peut être simplement passif puisqu'il va à la rencontre de... quelque chose et plus encore de quelqu'un ce qui peut entraîner des modifications réelles et profondes de son rapport personnel au monde et aux choses. Ainsi le style serait-il une confrontation à la différence et à l'altérité opérant une rupture de l'identité. Voilà peut-être ce que l'art modifie : une réalité unique qui éclate en ses possibles et qui révèle ainsi ses possibilités et sa diversité.

Donc l'artiste ouvre l'unité de

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