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Philosophie - Pourquoi Travailler?

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améliorer d’anciens projets. Nous ne verrons jamais une abeille améliorer sa ruche sur un ‘coup de tête’. Marx dit aussi que le travail est une activité avant tout consciente qui suppose l’anticipation de l’avenir, ce qui n’existe pas chez les autres êtres. De plus, le travail suppose des efforts. Il doit amener une certaine volonté et une certaine persévérance autant physique que psychique. Enfin, l’homme est physiquement fait de façon à pouvoir travailler et concevoir des objets : ses mains préhensibles lui permettent plus que tout être, en plus de sa pensée, à produire des choses, comme des outils.

Si le travail est une activité propre à l’homme, il n’est pas né de façon instinctive mais bien grâce à notre raisonnement. S’il est né, c’est aussi parce que nous avions besoin de lui pour survivre. Les Ecritures disent : « Celui qui ne travaillera pas ne mangera pas ». En nous basant sur le mythe de Prométhée et d’Epiméthée, nous pouvons dire que l’homme étant dépourvu de griffes, de dents aiguisées, de carapace, ou de tout autre défense ou protection naturelle propre à lui, a dû se servir de ce qu’il avait de plus précieux pour se nourrir et pour survivre : sa conscience, que lui aurait gentiment ‘offert’ Prométhée (volant le feu et l’intelligence technique aux dieux) afin de sauver l’humanité. Ainsi, n’ayant que cela, il commença à travailler ce qu’il avait sous la main – la pierre, le bois, l’os… - afin de construire les premiers objets comme des hameçons etc. Aujourd’hui, au XXIe siècle, la personne humaine travaille pour pouvoir gagner sa vie afin de vivre dans des conditions favorables au plus loin du froid et de la faim, comme toujours. A la seule différence que l’homme ne construit plus seulement pour survivre mais aussi pour améliorer toujours plus ses conditions d’existence, afin de rendre la vie plus facile à vivre et moins ennuyante. Seulement tout cela ne se fait jamais sans « souffrance »…

Ainsi, rien que de son étymologie « Tripalius », le travail signifie torture (ici, plus exactement, « instrument de torture »). Le travail doit être une contrainte. Le travail doit être pénible, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Kant dit dans son Traité de pédagogie qu’il faut apprendre, dès le plus jeune âge, à travailler, car ce n’est pas une chose facile. Cela requiert muscle et concentration. Dès l’Antiquité gréco-romaine le travail était déjà vu ainsi (comme laborieux, synonyme de ‘torture’), tout du moins pour ce qui est du travail ‘matériel’. C’est pour cela que les citoyens ne travaillaient pas de leurs mains mais laissaient les travaux difficiles aux esclaves. Ils enrichissaient, eux, à l’école leur intellect, qui était vu comme un loisir (l’enrichissement). Nous retrouvons un dialogue ressemblant dans La Bible quant à la difficulté laborieuse qu’est le travail. Dans La Bible, Dieu ordonne :

« C’est par un labeur pénible que tu tireras de la terre ta subsistance ». Cette phrase reflète ce que certains appelleront la justification religieuse du travail, ‘donnant’ le travail comme avant tout un devoir moral. Travailler c’est alors accepter le châtiment, la punition de Dieu que nous avons reçu et subissons en tant que descendants d’Adam et Eve.

Nous pouvons voir ensuite, que si le travail est pénible, laborieux, synonyme de torture, il est aussi une activité aliénante.

En effet, le travail peut se trouver être une activité avilissante, ne demandant à l’être humain aucune réelle compétence, ne lui demandant de n’enchainer que des mouvements similaires entraînant des automatismes. Nous le voyons avec Marx : « Ce qui est humain devient animal », c'est-à-dire que là où l’homme devrait penser (au travail), exercer sa profession et donc utiliser sa conscience, sa pensée, là où il devrait s’investir intellectuellement, il ne fait qu’accomplir des gestes purement et simplement mécaniques. A force de répétitions d’un même geste, d’un manque de savoir, l’homme devient fou. Nous pouvons pour cela prendre l’exemple des « (Les) Temps modernes » de Charlie Chaplin datant de 1936, montrant le travail d’un homme (Charlie Chaplin) dans une usine faisant du travail à la chaine. Dans un extrait, nous voyons le personnage de Chaplin devenir fou à force de faire toujours le même travail à une allure toujours supérieure. Nous voyons alors très bien qu’il est impossible de savoir lors d’un travail pareil ce que nous fabriquons : si c’est pour une voiture, un meuble… Il s’agit ici d’un travail aliénant nous rabaissant au niveau de l’animal machine. L’homme utilisant la machine pour travailler met un écart entre lui et la nature. Marx appelle ça un « travail aliéné », déshumanisant.

De plus, souvent, l’homme en travaillant n’a pour seul but que l’argent. Le travail perd tout son sens, devant n’être alors que vitesse, performance et rentabilité : « Produire plus pour gagner plus ». C’est ce que Nietzsche critique dans Le gai savoir. Plus précisément, il y critique l’américanisation de l’Europe et les nouvelles valeurs ‘déversées’, construites avec le temps : celles du « Nouveau Monde ». Comme si, de nos jours, le monde ne tournait plus que sur le travail et la rentabilité ; avec l’exemple des bourses mondiales qui se relaient sur toute la journée, soit sur vingt-quatre heures. Aucune minute n’y est laissée de côté. Il se pourrait que cela nous amène tout droit dans une routine incessante, celle du « consomme, produit et tais toi » traduisant le « métro, boulot, dodo ». Tout en sachant que cette recherche est veine puisque « l’argent ne fait pas le bonheur », et que l’argent, donnant le pouvoir, rend fou : « Tout pouvoir sans contrôle rend fou » (Alain). Ainsi faut-il distinguer quête du pouvoir, quête de l’argent et quête du bonheur. Or un travail dans lequel on ne se plait pas n’est pas sain, n’est pas un travail libre. Nous assistons là à une aliénation du travail.

Enfin, il faut aussi prendre en compte que le travail, a toujours été et est encore un obstacle à la liberté de l’homme. Le salarié d’aujourd’hui doit, par nécessité, vendre sa force de travail. S’il veut survivre à la famine et à la misère, il doit absolument trouver acheteur. Se vendant ainsi, le salarié risque d’être exploité, ne possédant pas réellement son potentiel. Il le sera de toute façon car dans cette nouvelle société où il faut faire un maximum de bénéfices, il ne sera jamais totalement rémunéré. Il ne lui reviendra jamais entièrement la richesse qu’il a produite. Ce phénomène n’est pas nouveau. L’exploitation du travail à changé plusieurs fois de formes, commençant pas l’esclavage antique, poursuivant avec le sevrage médiéval, en finissant avec le salariat ; l’esclavage racial faisant aussi parti de tout cela avec l’exploitation des noirs pour les cannes à sucres dans des pays/îles d’Amérique. Cette pratique, cette exploitation du travail est, une fois de plus, jugée aliénante par Marx. Pour lui, un travail libre ne se traduit pas par quelque chose de semblable. L’homme, en se vendant, vend sa liberté.

Nous pouvons alors nous poser une question devant tant de négations et de critiques envers le travail. Pourquoi, malgré tout, l’homme s’efforce-t-il de travailler ?

L’homme s’efforce de travailler, tout d’abord car le travail lui permet de s’imposer face à autrui. S’imposer de façon nette : avoir la possibilité d’être au dessus de lui ; autant que montrer qu’il existe. En effet, le travail - et donc l’argent et les biens matériels que nous pouvons acquérir avec ce travail - nous permet de nous hisser dans la société, à une place favorable, tout du moins lorsque nous travaillons beaucoup, et surtout, gagnons beaucoup. Le travail a alors une fonction de reconnaissance sociale. Il s’agit de rechercher la reconnaissance en ayant le meilleur poste possible et ainsi le meilleur salaire aussi. En ayant le meilleur salaire possible nous pouvons avoir la plus belle et la plus grande maison, la plus belle voiture… Rechercher le regard d’autrui et à ce qu’il dise : « Celui là, c’est quelqu’un ». Mais s’imposer à autrui, dans l’autre sens du terme c’est aussi lui montrer simplement que nous sommes là. Travailler c’est avoir la possibilité de se ‘créer’ une vie sociale, la possibilité de se sentir partie intégrante

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