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Dvp Durable

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électricité sont les énergies dominantes d'une croissance fondée sur la production en masse de biens matériels (biens agro-alimentaires, automobiles, électroménagers) et immatériels (télécommunications, transports...), fortement consommateurs de matières premières et d'énergie. Le problème est qu'après deux siècles d'industrialisation, nombre de matières premières minérales, fossiles ou agricoles (charbon, pétrole, gaz naturel, poissons...), s'épuisent, à l'image des ressources halieutiques (en 2003, moins d'un quart des stocks de poissons dans le monde étaient gérés de manière durable, doc. 22 p.46). Or, la technologie actuelle de production repose principalement sur la consommation, par les industries, de ces hydrocarbures et autres matières fossiles et minérales. Comment produisons-nous, que produisons-nous et pourquoi le produisons-nous, constitue donc une triple interrogation essentielle, qui se pose également aux agriculteurs. De nos jours, du Nord au Sud émergent, l'agriculture "industrielle" a, en effet recours à des "intrants" (engrais, pesticides, fongicides etc) qui épuisent la terre et donc le stock d'espaces arables à transmettre aux prochaines générations. Pire, ces produits polluent quand, par exemple, ils engorgent les nappes phréatiques de nitrate... B) ...engendre des externalités négatives... Outre le réchauffement climatique, les exemples de l'impact environnemental de notre mode de production sont légions : trou dans la couche d'ozone, rivières, fleuves et littoraux pollués par les produits chimiques déversés par l'industrie et l'agriculture, fonds marins et villes engorgés de déchets (doc. 23 p.46, 1 et 2 p.51). Involontaires, ces phénomènes sont pourtant des effets externes de la production et de la consommation : les économistes parlent d'"externalités négatives". Malgré les signaux d'alerte lancés par des organisations publiques ou non gouvernementales depuis trente ans, les manières de produire et de consommer changent peu : ainsi, en France, la population a augmenté de 4% entre 1993 et 2002, et les déchets des ménages de... 12%. Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont certes diminué en France de 15% entre 1980 et 2000 (doc. 21 p. 45) ; mais, malgré les accords de Rio de Janeiro (1992) et l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto (2005), les Etats-Unis - qui n'ont pas ratifié le Protocole - demeurent le premier émetteur de CO2, avec 19 tonnes par an et habitant (Ouest-France, 14/11/09), soit 5,7 millions de tonnes au total (contre 5,6 pour la Chine, soit 4,3 tonnes par habitant). L'inadaptation des bâtiments et de leur mode de chauffage, les transports publics et privés et les centrales thermiques (production d'électricité par combustion de charbon) sont, en grande partie, responsables de ces émissions. Les générations actuelles et à venir devront donc gérer ces "externalités négatives", en finançant la dépollution ou en payant le prix humain (catastrophes naturelles, réfugiés climatiques, crises géopolitiques...). C) ... et elle peut être inéquitable Le développement durable ne se situe pas seulement sur le plan environnemental, mais également humain et social. Dans son rapport de 1987, la Commission Bruntland "estime que la pauvreté généralisée n’est pas une fatalité. Or, la misère est un mal en soi, et le développement durable signifie la satisfaction des besoins élémentaires de tous". Elle insiste ensuite sur la nécessité d'"assurer la croissance économique dans les pays où la majorité des habitants vivent dans la misère, mais encore faire en sorte que les plus démunis puissent bénéficier de leur juste part des ressources qui permettent cette croissance", un système démocratique étant le plus efficace pour permettre "à cette justice de naître". Or, il faut bien reconnaître que les inégalités mondiales sont criantes face à la faim, l'accès à l'eau potable, à la santé, l'éducation, le logement, un environnement sain, autant de besoins primaires non satisfaits dans les pays du Sud et dans certaines zones des pays développés (ghettos urbains, poches de misères urbaines ou rurales...). Il ne suffit donc pas, à l'instar de la Chine, de se développer économiquement : pour éviter le mal-développement, il faut également que l'ensemble de population profite de la croissance économique. Le développement durable est donc également, par définition, un développement humain (doc.3p.51). Pourtant, les inégalités mondiales ne cessent d'augmenter, en même temps d'ailleurs que l'"empreinte

écologique" de l'humanité (doc. 24 p.47) : celle-ci mesure l'"épuisement du capital naturel (...) de la planète nécessaire pour satisfaire les besoins économiques d'une collectivité". En 2003, il aurait fallu 1,2 planète Terre pour subvenir aux besoins présents de l'humanité : comment, dans ces conditions, satisfaire les générations futures ?

II- Mais, selon les libéraux, la croissance portent en elle les solutions des problèmes qu'elle posent

Pour les économistes, penseurs et hommes politiques adeptes du marché comme mode de régulation économique et sociale (les "libéraux" au sens français du terme), la solution est à chercher non pas dans une limitation des besoins et de la production, mais au contraire dans la croissance économique. A) Contre la décroissance : la croissance et la transition énergétique Pourtant, dès 1972 et la publication de leur rapport "Halte à la croissance", des chercheurs du Massachussets Institute of Boston (le "Club de Rome") avaient alerté l'humanité sur les dangers du productivisme, et posé une question provocante, à laquelle des économistes tels que Georgescu-Roegen ou Serge Latouche répondent "oui à la décroissance" (doc.28p.49). Face à cette remise en cause de l'essence du capitalisme moderne, les libéraux opposent d'abord l'argument de la "transition énergétique". L'histoire économique montre que l'intensité énergétique du PIB (le nombre de tonnes d'équivalent pétrole nécessaire pour produire 1000$ constants de PIB, doc.27p.48) augmente aux premiers temps de l'industrialisation, puis diminue avec le développement économique. La "courbe de Kuznets environnementale" a ainsi vu la France et les Etats-Unis assurer leur transition énergétique au milieu du XXe siècle, la Chine dans les années 1980. L'amélioration des procédés de fabrication, le passage à des énergies moins consommatrices de ressources non-renouvelables (ex : production d'électricité par les centrales nucléaires), l'émergence d'une opinion publique sensible aux problèmes environnementaux seraient les facteurs de cette transition énergétique, le progrès technique en tête. B) Le marché va corriger ses propres imperfections En effet, le Marché devrait, par exemple, inciter les innovateurs à expérimenter et utiliser des énergies renouvelables pour l'alimentation des moteurs, des systèmes de chauffage et d'éclairage : hydrogène, énergie solaire, éolienne, hydraulique... Or, selon l'économiste libéral Sala-i-Martin (doc.26p.48), ces "nouvelles technologies ne vont pas venir des pays pauvres", tant que la croissance ne leur aura pas permis de dégager les moyens de trouver et de financer une solution technologique au problème environnemental. En attendant que le monde entier se soit développé économiquement, il convient que les pays industrialisés poursuivent leur croissance car, en l'arrêtant, "on ne résoudra pas le problème : on risque plutôt de l'aggraver". La croissance donnerait donc les moyens nécessaires à l'innovation, au progrès technique et à une production soutenable d'un point de vue écologique. Par ailleurs, les mécanismes de marché devraient "naturellement" jouer dans le sens des énergies renouvelables : devenues rares, les ressources finies (pétrole, gaz etc) vont voir leur prix augmenter à long terme ; par un effet-prix et un effet de substitution, la demande de ces biens va diminuer, au profit de la demande d'énergies renouvelables idem pour les véhicules et biens électroménagers "propres"). On devrait donc, selon les libéraux, laisser le Marché mener les économies sur un sentier de croissance, plutôt que de le brider. C) L'effet de percolation profite, à terme, à toute la population Un troisième argument met en avant l'"effet de percolation" ("trickle down") : reposant sur le dynamisme des élites économiques et l'investissement des entreprises, la croissance économique profiterait, à terme, à toute la population, via les emplois créés et le revenus salariaux générés. Le dernier rapport de la Banque Mondiale montre ainsi qu'en Chine, les inégalités sociales sont très importantes et s'accroissent entre les dirigeants économiques et la classe moyenne d'une part, le monde ouvrier et paysan d'autre part. Cependant, le rapport insiste sur le fait que cet accroissement des inégalités traduit l'enrichissement des élites, du fait de l'expansion formidable du pays. Des millions d'emplois se créent et les salaires, peu à peu, s'élèvent. Les infrastructures sanitaires et scolaires se développent et bénéficient à la population défavorisée. L'effet de percolation aurait donc commencé à jouer, ce qui devrait, à terme, faire

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