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Le Développement Durable

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agitant leurs petites menottes.

S’ensuivent les libelles des camarades militants qui nous racontent tout le mal qu’il faut penser des bouteilles en plastok, et que l’eau du robinet du service public, ah que elle est bonne, et que Cristaline y en a être des vilains méchants, et que le service public et les associations y en a être des super-gentils. OK, pas plus que les deux rédacteurs du gratuit « 20 Minutes » présents, je n’en ai jamais douté une seconde.

Mais comme l’intervention est filmée, y a comme un gag au moment de la dégustation, la fille de la télé ne veut pas filmer une bouteille de Cristaline, ce qui pourrait lui occasionner des ennuis.

Donc toute l’assistance va déguster à l’aveugle des verres d’eau contenus dans 4 carafes d’Eau de Paris, dont 30 000 exemplaires ont été confectionnés il y a deux ans par un designer de prestige, ceci pour celles et ceux qui auraient raté un épisode de la saga. Vu comme ça, ça fait un peu zarbe, mais bon, qu’importe le flacon…

Et puis on nous annonce l’action du lendemain. Un commando de militants, aguerris, va courageusement (ça doit être les petits-neveux des Don Quichotte), partir à l’assaut du bunker des méchants de Cristaline à Thiais dans le Val-de-Marne pour y déverser des centaines de bouteilles (vides ?) en guise de protestation.

Sur ce je m’éclipse et je verrai le clip le lendemain sur FR3. Bravo pour le plan de coupe ! Les militants étaient une demi-douzaine pour vingt-cinq journalistes et on ne verra qu’eux, escaladant une grille au péril de leur jean pour déverser les bêtes immondes en plastok dans la cour du bunker.

Ici tous mes amis verts, militants, enfin les gentils quoi, je les vois déjà hurler : « T’es vraiment un enfoiré, c’est nous les bons et les autres les méchants. »

Ouais, mais on n’est pas obligés d’être benêts et de se faire rouler dans la farine par les « vrais » méchants.

Bon, je n’étais pas à Thiais, à « l’embouteillage » du lendemain, on ne peut pas tout faire, mais on m’a raconté.

Donc, nos amis du CNIID, d’Agir pour l’Environnement de de RAP (Résistance à l’Agression Publicitaire) se pointent à Thiais devant chez Neptune pour foutre le souk, … et parler à la presse.

Malin, notre ami Papillaud finit par leur ouvrir sa porte. Et voilà nos gentils zèbres qui taillent une bavette pendant trois-quarts d’heure avec le directeur commercial et la directrice marketing de Neptune.

Et qu’est-ce qu’ils leur disent les deux méchants ? D’abord qu’ils se réservent le droit d’en remettre une louche. Pourquoi ? Bon, ils n’imaginaient pas qu’allait se déclencher un pareil bordel, et qu’Eau de Paris puis le MEDD allaient réagir aussi violemment.

(Faudra leur expliquer que chez les Verts aussi y a de la campagne électorale dans l’air.)

Et nos deux méchants d’assurer à nos gentils zèbres, qui commencent peut-être à piger qu’il y a de l’eau dans le gaz (là je suis optimiste), que la campagne de Cristaline était une réponse… à celle du SEDIF de 2004, qui laissait entendre que l’eau du robinet était aussi bonne que l’eau en bouteille. Mais surtout à la dernière en date, lancée le 28 novembre 2006, un tantinet plus agressive.

Et de souligner que sur cette fameuse campagne du SEDIF lancée en 2004, la partie inférieure de la bouteille en plastique qui était incriminée était… une bouteille de Cristaline !

Il semble donc bien, hypothèse dont vous avez deviné qu’elle avait ma préférence, que nos gentils militants se retrouvent bel et bien à Chicago dans les années trente du siècle défunt...

In extremis, à la fin de l’entretien, nos jeunes zamis repartent avec un vague engagement conditionnel de Cristaline.

« On arrête les frais, sauf si le SEDIF remet ça. »

Or, selon Neptune, une nouvelle vague de la campagne du SEDIF devait démarrer en février 2007…

Bon, là-dessus Cristaline décide de lever le pied et de demander à son afficheur de stopper la campagne, le mercredi 17 janvier.

Après c’est la fin de la séquence, la Ministre qui nous dit, toujours à la télé, être très fâchée, les agences, les journaux, les sites en ligne, les radios, les télés, qui nous racontent que le Maire de Paris va s’associer à la plainte que sa verte pédégère va déposer contre Cristaline.

On va disséquer la campagne de pub sur le site du MEDD, nous dire que l’eau du robinet elle est très bonne, que si elle sent un peu l’eau de Javel, faut la laisser un peu dans le frigo. Et patati, et patata.

Après on rentre de vacances et on change de programme : l’ISF de Ségolène, Hulot ou pas Hulot, Bové ou pas Bové, la routine.

L’infernal barnum médiatique qui s’est déclenché en l’espace de quelques heures, les affirmations à l’emporte pièce des deux camps en présence, laisseront durablement planer dans l’esprit du public, déjà légitimement enclin à la suspicion, qu’il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de la flotte.

En lançant sa campagne destroy Cristaline a limité les dégâts.

Non pas qu’elle ne doive désormais apprendre à ruser avec les contraintes nouvelles que va lui imposer le décret, à ses yeux scélérat, publié au JO du 12 janvier 2007.

Mais l’essentiel n’est pas là.

Son cœur de cible, les acheteurs d’eau de source d’entrée de gamme - pour autant que la campagne médiatique les aient bouleversifiés -, sera même conforté dans son idée bien ancrée que les pouvoirs publics mentent et dissimulent la dégradation croissante de la qualité de l’eau du robinet distribuée en France.

Les pouvoirs publics sont très, très, très embêtés. Ils ont cédé sur toute la ligne aux suppliques de nos amis du Cartel, mais n’ignorent aucunement que la pollution croissante des ressources en eau est tout sauf une lubie d’environnementalistes allumés.

Qu’il faut déjà très souvent recourir massivement à l’eau en bouteille quand on ne peut plus boire l’eau du robinet. Et si une crise grave survient, on fait comment ?

Les distributeurs auraient tort de par trop de se réjouir de cette incontestable victoire, tant le contexte général de la période laisse augurer que la « gouvernance » de l’eau est décidément entrée dans une ère de violentes turbulences.

Le bal des vampires

Ca devait évidemment se produire, mais là je dois avouer que j’en reste sans voix, ou presque… C’est dire. Forme d’apothéose en conclusion de notre saga. Quoique parti de la sorte, le feuilleton nous réserve à n’en pas douter de nouveaux rebondissements…

Dans un communiqué rendu public le 23 janvier 2006, l’entreprise Brita, qui commercialise des « purificateurs d’eau domestique », des « carafes », des « cartouches filtrantes », des « filtres pour fontaines à eau »…, exprime son soutien à Eau de Paris au sujet de la polémique qui l’oppose à Cristaline !


De deux choses l’une, soit l’eau du robinet est nickel, et Brita va être poursuivi pour publicité mensongère, concurrence déloyale et parasitisme commercial.

Soit elle ne l’est pas, et alors…

Brita argue du fait que Cristaline a vivement critiqué l’eau du robinet, à raison notamment du fait que l’on recourt au chlore pour écarter tout risque de contamination bactériologique.

Brita, bon prince, argue que si cette substance est « indispensable à la qualité sanitaire de l’eau », les filtres qu’elle commercialise permettent de faire disparaître l’odeur ou le goût désagréable qu’elle peut engendrer.

Le groupe indique également que ses systèmes de purification réduisent la teneur en calcaire de l’eau, et que les éléments des cartouches pour carafes sont recyclables.

Par ici le cash-flotte !

« Filtrer son eau domestique limite la pollution induite par la fabrication, le transport et le rejet des bouteilles en plastique », indique le communiqué, furieusement développement durable.com.

Quel talent !

On imagine la cellule de crise et les « éléments de langage » sur Powerpoint :

Crise = opportunité.

Nos produits concurrencent l’eau en bouteille.

MAIS ils rendent l’eau du robinet plus pure.

Là c’est le Grand Prix 2007 du développement durable qu’ils vont se voir décerner.

Nous vivons une époque épique.

Cristaline Underground : une ‘’connection that captivate

Il y a mieux ! Avec ces gens-là, monsieur, pouvez être assurés que vous ne serez jamais déçu…

Voilà-t-y pas qu’un dénommé Emmanuel Charonnat, DGA Etudes de Starcom, une filiale française de Publicis Groupe Media, « deuxième réseau mondial d’agences média », qui fourgue au chaland ses élucubrations sur le process ‘‘Connections That Captivate’’ (ou CTC), qui « représente la vision de notre métier », poste le 25 janvier 2007 (à 13h42 pour être précis) sur le blog qu’ils ont ouvert pour vendre du vent (pas

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