Ethique et morale dans ;e

la personne

comme une fin en soi et jamais comme un moyen. Cette reconnaissance de l’autre en soi (cf.

Paul Ricoeur) permet l’empathie. Il faut aussi souligner qu’il s’agit avant tout d’une

démarche : « La réflexion éthique est la conscience d’un problème avant d’en être la

solution »6. Ainsi, les références éthiques nous servent à analyser les enjeux du travail social,

1 Petit Robert, édition 1996

2 ibidem

3 « Ethique », dictionnaire de philosophie, …

4 « Pour une éthique du travail social : éthique et déontologie », chapitre rédigé par Marthe MALARD, in « Le

travail social, guide méthodologique », Louis FEVRE, éd. Chronique sociale, Lyon, 2001

5 « Ethique et travail social, une recherche de sens », Brigitte Bouquet, éd. Dunod, Paris, 2003

6 « Pour une éthique du travail social : éthique et déontologie », chapitre rédigé par Marthe MALARD, in « Le

travail social, guide méthodologique », Louis FEVRE, éd. Chronique sociale, Lyon, 2001 ;

Dé o n t o l o g i e e t c o n n a i s s a n c e d e l a p r o f e s s i o n I n s t i t u t J e a n - Pi e r r e L a l l ema n d 2 0 0 8 – 2 0 0 9 3

à réinterroger ses fondements et ses pratiques et à nous positionner. Elles constituent

également les principes organisateurs du T.S. C’est sur cette démarche éthique que se fonde

l’élaboration de la déontologie professionnelle.

Mais ces valeurs de références sont-elles intemporelles et universelles. On sait en effet que la

profession d’éducateur a évolué au fil des décennies. Par exemple, Pierre Nègre7 distingue

trois périodes dans l’évolution de la profession depuis la seconde guerre mondiale, qu’il

caractérise par ce qu’il appelle le mode de quête de sens. L’observateur (années ’40 et ’50),

l’agent relationnel (’60, ’70) et l’accompagnateur social (depuis le début des années ’80).

Chaque fois, la profession obéit à des logiques propres et se réfère à des corpus théoriques

déterminés. Il importe aussi de préciser que chaque période « survit » à la suivante et se

constitue en strates qui font coexister ces différents modes. Une autre chronologie est celle de

Saül Karsz8 qui concerne l’ensemble du champ du travail social et qui distingue trois

« figures » du travail social caractérisant chacune une période : la charité, la prise en charge,

la prise en compte, en insistant sur les déterminants idéologiques propres à chaque figure.

Mais quels que soient les angles d’approche, on peut observer que les différentes phases du

développement de la profession sont caractérisées par des valeurs, des représentations

morales, philosophiques et idéologiques dominantes.

Il convenait de mentionner cette inscription dans l’histoire des concepts éthiques, même si

nous limitons ce cours au paysage déontologique actuel des professions sociales.

Bibliographie: mémoire de Francis DEWEZ