Le Loup Et Le Chien

e la Fontaine. En utilisant les mots « Sire loup » il le favorise. Les paroles du chien sont privilégiées mais le loup enfin, a le dernier mot. Le fabuliste est moraliste et ici, il nous fait passer un message très précis, il s’agit en effet de faire comprendre au lecteur que les compromissions propres à une vie bien confortable sont souvent incompatibles avec la liberté. Donc, il nous présente le chien attaché et dépendant du maître pour sa nourriture et son affection. Il appartient au monde des domestiques, de la servitude et de la captivité. Selon la Fontaine, le chien incarne les cours serviles qui obéissent aveuglement au Roi et le flatte pour obtenir des faveurs et des récompenses. Il dénonce les mœurs de son temps et l’attitude du Roi.

En revanche, le loup est libre et va où il veut. Il est valorisé par l’emploi de « Maître Loup » et représente celui qui sait rester lui-même et qui sait conserver son indépendance. Il tient sa liberté comme « un trésor ». On ne peut pas fermer les yeux sur son intelligence et sur sa diplomatie. Le loup est surpris des conditions de vie du chien, il devient inquiet et se questionne. Mais, le chien est gêné car, il évite de répondre et il minimise. Enfin, il comprend que pour avoir tous les avantages du chien il devrait accepter d'être « attaché », de perdre sa liberté et de porter « le cou pelé ».

À la fin on peut dire que le loup apparaît ici, comme le champion de la liberté, un moment tenté par le beau discours sur la vie facile, la bonne chère et la sécurité. Mais, l'animal sauvage reprend le dessus et affirme la prééminence de la liberté comme la seule valeur pour la quelle il mérite d'être vécu ainsi, créant la morale : « Mieux vaut vivre affamé qu’attaché ».