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Limites De L'Approche Historique En Science Politique

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nt, et pour qu’elle puisse voir juste, il lui faut des documents certains. » A partir de ce postulat positiviste, c’est par l’archive que la plupart des historiens vont des lors étudié l’objet politique et se pose alors un véritable problème de regard et de partis pris de l’Histoire. En effet, les archives étudiées par les historiens au début du XXème siècle sont éminemment celles évoquant les grands événements et les grands personnages de l’Histoire qui revêtent un caractère superficiel et donc facilement sujet au parti pris. Durkheim ira alors, dans sa critique de cette vision choisi de l’histoire, jusqu’à faire craindre alors la vision biaisée de social que peut donner une approche historique attachée de trop près à des consciences individuelles, à des idéologies et passions précises et à des visions subissant « l’effet d’âge », c'est-à-dire de rapport aux faits sociaux spécifiques à une époque, ce que rejette le sociologue. Les archives, ces « idoles de la tribu des historiens » comme les nomment François Simiand dans un texte publié en 1903 dans le Revue de synthèse historique, seraient donc responsable de ce que l’approche historique du politique ne remplit pas son rôle de neutralité scientifique par une approche trop précise et biaisé, une approche singulariste et choisi qui pose aussi le problème de la modélisation que nous allons aborder maintenant.

II) Le problème du singularisme et les difficultés d’émergences de modèles.

Ce singularisme, en plus de générer une probabilité de parti-pris vis-à-vis du regard subjectif de l’archive sur l’Histoire, est donc également un obstacle à la création de théories générales touchant le social et le politique puisqu’il semble y avoir un véritable problème à construire un regard réellement explicatif du politique compris dans ses extensions sociales par le biais des seuls événements historiques. Ainsi, ironisant par sa formule de « politique d’abord ! », Lucien Febvre mettra en avant le danger d’un approche qui se concentre uniquement sur le récit des faits politiques pour en saisir les enjeux, ce que reprécisera Seignobos en 1924 lorsqu’il écrit qu’il faut « reconnaître à quel point les phénomènes superficiels de la vie politique dominent les phénomènes profonds de la vie économique, intellectuelle et sociale. » De son côté, Durkheim reprendra cette critique ne concernant en premier lieu que l’Histoire en tant que telle pour exclure cette discipline en l’état de la sociologie. Si en théorie il souhaite le mariage de ces deux disciplines, il exclue néanmoins toute approche historique en s’attachant à critiquer la stérilité en termes de détermination de faits sociaux des analyses chronologiques et événementielle de l’Histoire. Il préférera des lors baser ses études sur les statistiques et autres méthodes plus à même de saisir les phénomènes globaux selon lui. Au final, sa critique sera reprise par Simiand en 1903 qui dénonce l’« empirisme timide et tatillon » de l’école méthodiste qui ne parvient pas à se départir de la « part de contingence » des événements historiques dans la constructions de modèles plus large, et cette critique mettra au monde l’écoles des Annales sous la direction de Febvre et Bloch, école qui condamne l’histoire politique et redéfinie une étude plus sociale et économique de celle-ci.

III) Une définition mouvante et contextuelle de l’objet politique qui pose problème.

Une dernière problématique qui agite et structure les partisans d’une lecture historique de la sociologie politique est celle de la permanence de la définition d’un objet politique. En effet, dans une approche historique du politique, il semble nécessaire de pouvoir, à la manière de Polanyi, « désencastrer » le politique du social pour mieux le définir de même qu’il est donc nécessaire d’accepter que ce qui est un objet politique dans un lieu à une époque donné ne l’est pas ailleurs et dans un autre temps. L’objectif, pour l’approche historique, est alors d’être à la fois représentative d’une époque et suffisamment exhaustive pour cerner le particularisme qu’elle met en avant. Il lui faut à la fois voir ce qui est politique dans un certaine contexte mais également comprendre en quoi il l’est et pourquoi il ne l’est que là. Cette difficulté à saisir l’objet de son étude est d’autant plus complexe qu’elle découle essentiellement des limites de l’approche historique qui nous avons déjà mis en avant plus haut. En effet, il semble que ce soit ces singularismes et ces partis pris qui structure une lecture historique de la société et du politique qui fausse les définitions claires des sphères politiques vis-à-vis des sphères sociales. En recourant à l’histoire, au passé et en s’éloignant ainsi

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