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Tropisme X Nathalie Sarraute

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une situation particulière, conformément à l’ensemble de l’œuvre Tropismes : ce sont des petites scènes du quotidien qui sont retenues. Ainsi, la présentation des personnages qui va ressortir de cet extrait aura donc une valeur intemporelle, on connaîtra les personnages et leur caractère de tous les jours.

Et cette présentation par le quotidien est l’occasion de révéler des caractères plutôt que des identités. En effet, dans cet extrait de Tropismes l’identité des personnages reste très floue. Par exemple, ils ne portent ni nom, ni prénom et sont seulement désignés par les pronoms personnels « elles » ou encore « on ».On peut par exemple relever à la ligne 8 « il y avait autour d’elles » et « on leur avait dit » à la ligne 26.L’unique information que l’on possède sur l’identité de ces personnages concerne leur sexe : ce sont toutes des femmes comme le montrent les marques du féminin (marques du point de vue de l’orthographe) « voraces,pépiantes » et leur appartenance à une catégorie sociale plutôt aisée. Ainsi elles semblent toutes identiques, indissociables et même interchangeables car chacune ne possède pas d’identité propre, elles forment un ensemble, une seule personne comme le suggère l’emploi du pronom personnel « je » à la ligne 20 « je dois dire que c’est lui que je plains ».Ici, on ne sait pas laquelle de toutes ces femmes s’exprime ou bien s’il s’agit de l’expression de la pensée commune. Ici Nathalie Sarraute construit des personnages comme l’a écrit Alain Robbe Grillet, dans Pour un nouveau roman, à la manière d’un « il, quelconque, anonyme et translucide ».

Toutefois, plusieurs traits de leur personnalité sont mis en évidence. Tout d’abord, ces femmes apparaissent comme des personnes délicates, raffinées comme le montrent les expressions « délicatement »(ligne3), « petit air »(ligne ), « délicates » (ligne 13) mais aussi comme des personnes emplies de doutes car malgré le fait que les actions qu’elles réalisent sont toujours les mêmes elles doutent toujours, ne sont pas sures d’elles comme le prouvent les expressions « légère inquiétude »(ligne9) « dont on doutait encore un peu » (ligne 10) ou encore « leurs visages étaient comme raidis par une sorte de tension intérieure »(ligne 14).Cette dernière expression montre que le doute, la crainte qu’elles ressentent intérieurement, se traduisent même physiquement chez ces femmes. Enfin elles sont présentées comme des personnes égoïstes, trait de caractère visible notamment dans l’emploi répété du pronom personnel « elles » comme par exemple à la ligne 13 avec l’anaphore « elles, elles, elles, toujours elles » renforcé par l’emploi de l’adverbe « toujours ».De plus, leurs pensées sont souvent centrées autour de leur petit bonheur personnel comme l’atteste le choix méticuleux des gâteaux afin de s’assurer qu’ils satisferont bien leurs petits plaisirs de gourmandise. Mais, ces femmes apparaissent aussi superficielles et possèdent un esprit critique exacerbé, et dans cet extrait c’est visiblement une femme qu’elles connaissent qui est la cible de leurs critiques : selon elles cette femme n’a pas les qualités requises pour épouser l’homme auquel elle se destinait « Il ne l’épousera pas. » « C’est une femme d’intérieur qu’il lui faut ».

Aussi, ces derniers traits de caractère de ces femmes sont très importants car ils nous montrent qu’ici Nathalie Sarraute n’a pas cherché à présenter ses personnages de manière anodine mais bien critique, pour en réaliser une véritable satire. En effet, le ton satirique de l’auteur est nettement palpable dans cet extrait et bien que l’auteur ait recours à l’implicite et notamment à l’ironie, le lecteur peut aisément saisir les critiques. L’ironie est donc assez importante, on peut en relever les marques caractéristiques tel que l’emploi d’antiphrases avec par exemple à la deuxième ligne : « Ah ! Cette vie était extraordinaire ! » (Doublée d’une ponctuation expressive) ou de métaphores. On peut citer la métaphore filée de la volière « Tout autour c’était une volière pépiante, chaude et gaiement éclairée… » (ligne5) où l’auteur se moque de ces femmes en les comparant à des oiseaux. On retrouve cette idée plus loin dans le texte avec les adjectifs « voraces, pépiantes » (ligne13).L’auteur se moque ainsi de ces femmes, en les tournant en dérision. Ainsi, elle s’amuse de l’emportement, de la joie que ressentent ces femmes à l’idée de commérer quand elles se retrouvent pour le thé, elles produisent beaucoup de bruit « pépiantes » créent même « un courant d’excitation autour d’elles » et le lecteur peut voir dans ces femmes des petites filles « qui joueraient à la dînette ».Donc, bien qu’à première vue le ton de la description paraisse neutre, ce texte est tout de même subjectif bien que l’auteur ne s’exprime pas par le « je ».

Mais ce texte est aussi une satire parce que pour se moquer l’auteur établit une caricature de ses personnages. En effet,pour mieux critiquer, elle s’attache à mettre en avant leurs défauts si bien que leur délicatesse, pourtant bien décrite, s’efface devant leurs importants défauts : l’égoïsme, la superficialité et l’esprit trop critique. Et c’est bien une caricature des « femmes de la haute société » qu’elle établit ici car elle leur a attribué à toutes les mêmes défauts. Cela vient principalement du fait qu’elle met ici en scène des femmes qui sont toutes identiques et interchangeables : les défauts qu’elle attribut à « elles » sont les défauts de toutes les femmes de la haute société puisque celles-ci en font parties.

Pour finir, on peut dire que l’élément principal qui est critiqué dans ce texte est le mode de vie, l’existence futile de ces femmes, cette façon de vivre qui ne leur permet pas de trouver le bonheur. En effet cette existence ne semble pas particulièrement heureuse en raison de la médiocrité, de la futilité de leur vie comme le suggère l’expression

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