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Le Bougeois Gentilhomme - Monsieur Jourdain

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fait] habiller…comme les gens de qualité» (Molière I : 2, p. 24). On peut confirmer que selon M. Jourdain, c’est l’habit qui fait le moine. De plus, à travers le personnage de Monsieur Jourdain, Molière révèle l’importance des apparences comme signe d’appartenance sociale. Si on veut aller plus loin, on peut aussi ajouter que M. Jourdain confond l’être et le paraître ; c’est-à-dire l’essence et l’apparence. En effet, son désir de se recréer et de se constituer une nouvelle identité indique que le pouvoir d’être gentilhomme n’est plus seulement réservé aux nobles mais est aussi accessible à la bourgeoisie. A l’acte III, Madame Jourdain rappelle à son mari qu’il possède déjà une identité; une identité dont il veut se débarrasser: «vous êtes fou, mon mari avec toutes vos fantaisies et cela vous est venu depuis que vous vous mêlez de hanter la noblesse». (Molière III: 3, p. 61) Cette scène est révélatrice d’un siècle qui conçoit maintenant la noblesse comme un style, un mode de vie, et même comme un code vestimentaire que l’on se plaît à imiter. N’empêche que tout au long de la pièce, Molière laisse son auditoire se demander si la vision idéaliste de Monsieur Jourdain coïncide avec la réalité, ou si ces valeurs peuvent être achetées. En outre, Molière dépeint comment l’ambition de Monsieur Jourdain aveugle son jugement, « Voulez-vous que je refuse un homme…qui a parlé de moi ce matin dans la chambre du roi » (Molière III : 5, p.67). Il pense que en se liant d’amitié avec un noble homme, il pourra atteindre la noblesse plus rapidement. Son caractère ignorant nous indique que M. Jourdain fera tout pour se hisser à un rang supérieur et aussi qu'il est prêt à payer cher le prix de son ambition sociale.

Tout le monde, bien sûr, ne souhaite pas de devenir noble à tout prix. Molière le souligne avec le personnage qu’il nomme Cléonte. Son ambition à lui est de devenir le gendre de M. Jourdain mais ceci n’est pas réalisable puisque ce dernier veut un gentilhomme comme gendre (Molière III : 12, p.82). En outre, M. Jourdain ne se rend pas compte que Cléonte représente un progrès dans la classe sociale car il est doté de caractères nobles et il a même six ans de services dans les armes d’honneur (Molière III : 12, p.82). Au contraire, il voit sa fille comme la loterie qui lui mènera à une vie noble. En mariant sa fille à un marquis ou même un duc, il parviendra à réaliser son rêve. En effet, le fait que Jourdain se préoccupe de l’éventuel titre de noblesse de Cléonte, révèle que le mariage est souvent un moyen rapide d’accéder à la noblesse. Avec sa volonté de marier sa fille Lucile à un homme de qualité, Monsieur Jourdain et Molière par la même occasion, rappellent aux lecteurs que le mariage peut être utilisé comme un outil d’ascension sociale. En outre, puisque Monsieur Jourdain ne peut accepter qu’il soit un bourgeois, sa fille ne doit pas se marier avec un Cléonte qui est incapable de lui apporter le titre de Duc et encore moins celui de Marquis. Donc, c’est clair que ce n’est pas une personnalité que Jourdain recherche mais bien plus, un titre ; un titre qui va lui offrir un statut supérieure dans la société. Là encore, Molière nous renseigne sur le phénomène de la société : les mésalliances entre nobles et bourgeois. Il nous indique aussi que l’idéal d’un bourgeois enrichi c’est d’acheter la noblesse. Molière souligne comment un homme appartenant à la bourgeoisie peut facilement échanger la stabilité de sa vie pour celle d'un aristocrate appauvrie. On peut noter que c'est l’ambition de M. Jourdain qui le ruinera financièrement.

En effet, le comportement de Monsieur Jourdain et son rêve utopique est une menace potentielle pour sa famille. Mme Jourdain souligne que son mari finira par appauvrir la famille parce qu'il prête son argent à un conte qui n'a même pas l'intention de lui rembourser (Molière III : 3, p.62). Elle constate aussi que la famille risque d’être ruiner financièrement à travers cette connexion parasite au lieu d'obtenir une connexion sociale avantageuse. En outre, une proposition de mariage pour sa fille, Lucile, est faite par Cléonte, mais est rejetée par M. Jourdain car le prétendant n'est pas gentilhomme. Définitivement, les problèmes de classe, le mariage et la famille dans cette pièce sont intimement liés. Bien que tous les autres personnages dans la pièce voient le mariage proposé par Cléonte approprié et même hautement souhaitable, M. Jourdain a une idée fixe. Il choisit d'acheter un statut noble avec sa fille comme moyen de paiement. L’auteur révèle une époque où les pères abusent de leur pouvoir et imposent leurs filles au mariage arrangé. Mme Jourdain contrarie son mari en lui disant qu'un tel mariage fera non seulement du tort aux membres de la famille mais écroulera également leur statut dans la communauté de la bourgeoisie (Molière III : 12, p. 83). Afin de pouvoir protéger l'intimité de la famille et leur position dans la bourgeoisie, le mariage de Cléonte et de Lucile doit avoir lieu.

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